Rôle des niveaux élevés de pollens de Graminées dans les exploitations laitières européennes : un effet protecteur de l’environnement contre les maladies allergiques ? : B. Sudre 1 , M. Vacheyrou 1 , C. Braun-Fahrländer 2 , A.-C. Normand 1 , M. Waser 2 , G. Reboux 1 , P. Ruffaldi 1 , E. von Mutius 3 , R. Piarroux 1,4 and the PASTURE study group*
1 CNRS-Université de Franche-Comté/UMR 6249 Laboratoire Chrono-environnement, France ; 2 Institute of Social and Preventive Medicine, University of Basel, Switzerland ; 3 University of Munich, University Children’s Hospital, Germany ; 4 University hospital de la Timone, Parasitology and mycology laboratory, Marseille, France
dans Allergy
Volume 64 Issue 7, Pages 1068 - 1073
– Contexte :
- Il existe des preuves de l’effet protecteur de l’allergie chez les enfants élevés dans la ferme.
- On a supposé que l’exposition microbienne pouvait être à l’origine de cette protection.
- Toutefois, dans la ferme, peu d’attention a été accordée au niveau d’exposition aux pollens et à l’exposition microbiologique concomitante.
- De plus, les concentrations de pollen à l’intérieur des bâtiments n’ont jamais été précisément quantifiées.
– Méthodes :
- La cinétique des pollens dans des fermes laitières a été étudiée dans une étude pilote (n = 9), et l’exposition dans un sous-échantillon de la cohorte de naissance en cours (PASTURE) au niveau européen (n = 106).
- Les mesures de micro-organismes viables et de pollen ont été effectuées dans des échantillons d’air ambiant.
- Pour identifier les facteurs qui modulent la concentration de pollen, des analyses de régression multivariées ont été effectuées.
– Résultats :
- Les pollens d’intérieur (95% des fragments de Poacées et de grains de céréales) ont été significativement plus élevée en hiver qu’en été (P = 0,001) et variaient de 858 à 11 265 éléments/m3 durant la période d’alimentation en hiver, ce qui dépasse les niveaux habituels constatés en plein air pendant la saison pollinique.
- La moyenne géométrique dans les fermes françaises a été significativement plus élevée que dans les fermes allemandes et suisses (respectivement 7 534, 992 et 1 079 éléments/m3).
- La présence d’un système de ventilation et de systèmes de stabulation libre a sensiblement réduit les niveaux de pollen à l’intérieur.
- Cette concentration de pollen augmentait après la distribution des aliments et était accompagnée par une augmentation des niveaux de moisissure et d’actinomycètes, tandis que la concentration de bactéries n’était pas corrélée à l’alimentation.
– Conclusion :
- Les agriculteurs et leurs enfants qui fréquentent les étables pendant la distribution de l’alimentation sont exposés à de fortes concentrations de pollen tout au long de l’année.
- On peut faire l’hypothèse que l’exposition conjointe et permanente d’une part à des microbes liés au bétail et d’autre part à des pollens de Graminées peut initier une tolérance chez les enfants vivant à la ferme.