Une hirondelle ne fait pas le printemps, un taux isolé d’IgE spécifiques chez l’enfant ne fait pas un allergique !!

mardi 22 septembre 2009 par Dr Stéphane Guez763 visites

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Une hirondelle ne fait pas le printemps, un taux isolé d’IgE spécifiques chez l’enfant ne fait pas un allergique !!

Une hirondelle ne fait pas le printemps, un taux isolé d’IgE spécifiques chez l’enfant ne fait pas un allergique !!

mardi 22 septembre 2009, par Dr Stéphane Guez

Souvent il est demandé à l’allergologue qui prend en charge un petit enfant de prédire son avenir allergologique. Malheureusement il y a peu d’outils pronostics. Ce travail, qui repose sur un suivi d’enfants depuis la naissance jusqu’à l’âge de 13 ans, donne des éléments de réponses.

Evolution dynamique des IgE sérique aux pneumallergènes durant l’enfance : résultats de l’étude multicentrique du suivi allergique depuis la naissance de la l’étude de cohorte MultiCentre Allergy (MCA) : P. M. Matricardi 1 , A. Bockelbrink 1 , T. Keil 2 , C. Grüber 1 , B. Niggemann 3 , E. Hamelmann 1 , U. Wahn 1 and S. Lau 1

1 Department of Pediatric Pneumology and Immunology, Charité-Universitätsmedizin, Berlin, Germany , 2 the Institute for Social Medicine, Epidemiology and Health Economics, Charité University Medical Centre, Berlin, Germany and 3 Pediatric Allergology and Pneumology, Hedwig-von-Rittberg, Zentrum DRK, Berlin, Germany

dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 39 Issue 10, Pages 1551 - 1557

 Introduction :

  • La rhino conjonctivite allergique et l’asthme évoluent au cours de l’enfance.
  • Cependant, les données sur l’évolution des taux sériques d’IgE vis-à-vis des aéroallergènes durant les 10 premières années de vie sont rares.

 Objectifs de l’étude :

  • Il a été de décrire les profils des sensibilisations persistantes ou nouvelles contre les aéroallergènes, incluant les rémissions survenues de la naissance à l’âge de 10 ans et les manifestations cliniques au long cours jusqu’à l’âge de 13 ans,

 Matériel et méthode :

  • Chez 273 enfants provenant de l’étude MCA, une cohorte allemande suivie depuis la naissance, le taux des IgE a été déterminé vis-à-vis des pneumallergènes suivants :
    • Der pteronyssinus,
    • chat et chien,
    • pollens de graminées
    • et pollens de bouleau
  • aux âges suivants : 2, 5, 7 et 10 ans (Immun Cap Pharmacia).
  • La rhino-conjonctivite et l’asthme ont été vérifiés à l’âge de 13 ans par un questionnaire standardisé.

 Résultats :

  • La prévalence de la sensibilisation pour chaque allergène augmente au cours de l’enfance, et une classification de la prévalence des sensibilisations (graminées > bouleau > acariens > chat > chien) est observée de l’âge de 5 ans aux âges plus tardifs ?
  • Un état de monosensibilisation est relativement court (demi-vie mesurable de 3 ans) alors que de nouvelles sensibilisations sont acquises fréquemment et relativement rapidement après la première.
  • Une rémission large des sensibilisations (unicap de classe 1 ou 2) est fréquente surtout avant l’âge de 5 ans.
  • Inversement des taux plus élevés d’IgE 3.5 > kU/l sont stables dans le temps.
  • Une sensibilisation précoce s’associe fréquemment à une polysensibilisation à l’âge de 10 ans, et à une rhino-conjonctivite allergique et/ou un asthme à l’âge de 13 ans.

 Conclusion :

  • Les taux d’IgE spécifiques contre les pneumallergènes évoluent d’une façon dynamique au cours de l’enfance, avec une fréquence élevée de nouvelles sensibilisations ou de rémissions.
  • La persistance à long terme de l’impact clinique des réponses IgE est liée à l’intensité de la sensibilisation aux IgE et à l’âge de début.

Les auteurs montrent que le taux des IgE spécifiques évolue au cours des années d’enfance et que la dynamique est variable selon le taux initial des IgE.

Un taux faible peut se négativer, par contre un taux élevé va le rester et une monosensibilisation deviendra rapidement une polysensibilisation.

Ce travail apporte bien entendu des informations qui sont toujours intéressantes. Cependant on peut s’interroger sur l’intérêt réellement allergologique de ces résultats qui ne prennent en compte que la valeur du taux des IgE spécifiques sans corrélation avec des tests cutanés ni avec une symptomatologie en lien avec une exposition avérée.

On ne sait donc pas vraiment de quoi on parle.

Certes les auteurs emploient le terme se « sensibilisation » et non d’allergie, mais dans les conclusions une relation est cependant faite avec la symptomatologie allergique respiratoire.

Il est par contre curieux et intéressant de noter que la sensibilisation aux pollens est la première et la plus importante, avant les acariens, et quelques soit l’âge. Est-ce que les pollens sont révélateurs de la maladie atopique ou existe-t-il une réactivité croisée initiale ?

Il serait intéressant de pouvoir réaliser un profil de sensibilisation des enfants atopiques selon les régions en fonction de l’âge, en utilisant les recombinants pour avoir une idée plus précise de la réponse immunologique allergique de l’atopique.

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