Pollution ? Même pas peur

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Pollution ? Même pas peur

Pollution ? Même pas peur

jeudi 8 octobre 2009, par Dr Stéphane Guez

Les relations entre pollution et appareil respiratoire ne sont pas simples et le rôle des particules de poussières dans l’aggravation de l’asthme ou de la BPCO est controversé. Les résultats de cette étude réalisée dans 4 grandes villes européennes considérées comme très polluées relancent le débat.

Relations entre exposition intérieure et extérieure aux particules fines et ultrafines et fonction pulmonaire dans l’asthme et la bronchite chronique dans 4 villes européennes. : de Hartog JJ, Ayres JG, Karakatsani A, Analitis A, Ten Brink H, Hameri K, Harrison RM, Katsouyanni K, Kotronarou A, Kavouras I, Meddings C, Pekkanen J, Hoek G.

IRAS, Netherlands.

dans Occup Environ Med. 2009 Sep 6.

 Introduction :

  • Une mauvaise classification de l’exposition liée à l’utilisation de sites centraux de prélèvements, pourrait être importante dans l’évaluation des effets des particules ultrafines par rapport aux particules de PM 2.5 à 10, et pourrait conduire à une sous-estimation des effets de ces particules ultrafines sur la santé.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été de décrire les corrélations significatives entre :
    • exposition intérieure et extérieure aux particules fines,
    • aux particules de PM 2.5 et 10
  • et fonction pulmonaire.

 Matériel et méthode :

  • Dans 4 villes européennes (Helsinki, Athènes, Amsterdam et Birmingham) la fonction pulmonaire (CVF, VEMS et DEP) a été mesuré 3 fois par jour pendant 1 semaine chez 335 patients ayant un asthme ou une BPCO, sur une période de plus d’un an.
  • Les concentrations quotidiennes en particules ont été mesurées :
    • au niveau d’un site central dans chaque ville
    • et à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des habitations des patients.

 Résultats :

  • La concentration quotidienne en nombre de particules se situe entre 2 .100 et 66.100 particules/cm3.
  • Les auteurs n’ont pas trouvé d’association entre :
    • le nombre moyen de particules pendant 24h
    • ou les concentrations en masse de particules
  • et les CVF, VEMS et DEP.
  • Le fait de remplacer ces concentrations particulaires par des prélèvements effectués à l’extérieur et à l’intérieur des habitations des patients ne modifie pas les résultats.
  • La restriction de l’étude aux seuls asthmatiques, ne montre également aucune corrélation entre exposition et fonction respiratoire.

 Conclusion :

  • Il n’y a pas d’association significative entre la fonction respiratoire et l’exposition moyenne à des particules pendant 24h chez des patients ayant un asthme ou une BPCO légère à modéré.
  • Une évaluation plus précise de l’exposition aux particules ne modifie pas les résultats.
  • L’absence d’association pourrait être secondaire à la forte prévalence de l’utilisation de médicaments, ce qui limite l’évaluation d’un effet retardé sur plusieurs jours, ou l’absence de retentissements.

Dans ce travail portant sur les relations entre fonctions respiratoires et exposition à des particules fines ou non, les auteurs ne retrouvent pas d’association significative entre exposition et modifications des paramètres respiratoires. Même pour le sous-groupe des asthmatiques il n’y a pas d’association significative.

Ce travail comme d’autres d’ailleurs vient à l’encontre des idées reçues concernant le rôle de la pollution urbaine dans le déclenchement ou l’aggravation de l’asthme et de la BPCO.

Les auteurs ne trouvent aucune association entre exposition aux particules, fines ou non, de l’intérieur ou de l’extérieur de l’habitat, et l’entretien d’une affection respiratoire.

Mais on peut critiquer la méthodologie.

Les patients inclus avaient un traitement ce qui est un biais considérable. A la limite on pourrait presque conclure qu’avec un bon traitement le malade respiratoire peut vivre sans risque au milieu d’un environnement riche en particules.

L’autre critique peut porter sur le dépistage des particules : est-ce que les méthodes utilisées reflètent réellement la quantité de particules potentiellement pathogènes pour ces patients ?

Enfin, il faut noter le nombre finalement faible de patients pour une étude internationale portant sur 4 grandes villes de plusieurs millions d’habitants.

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