Allergie de contact professionnelle, du boulot pour l’allergo !

mardi 17 novembre 2009 par Dr Alain Thillay1063 visites

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Allergie de contact professionnelle, du boulot pour l’allergo !

Allergie de contact professionnelle, du boulot pour l’allergo !

mardi 17 novembre 2009, par Dr Alain Thillay

Pour faire le diagnostic des allergies de contact professionnelles, il existe dans le commerce des batteries spécifiques préétablies.
Toutefois, il semble que le recours à celles-ci ne détecte les allergènes responsables que dans 70 à 80% des cas. Cette étude tente d’évaluer l’apport du recours aux produits propres au patient à usage professionnel.

Valeur additive des tests épicutanés pratiqués avec les produits propres aux patients dans un service de dermatologie professionnelle. : Dan Slodownik 1 , Jason Williams 1 , Kathryn Frowen 2 , Amanda Palmer 1 , Melanie Matheson 3 and Rosemary Nixon 1

1 Occupational Dermatology Research and Education Centre, Skin and Cancer Foundation, Victoria, Australia , 2 Dermatology Unit, Monash Medical Centre, Clayton, Victoria, Australia , and 3 Centre for Molecular, Environmental, Genetic & Analytic Epidemiology, School of Population Health, University of Melbourne, Australia

dans Contact Dermatitis
Volume 61 Issue 4, Pages 231 - 235

 Contexte et objectifs :

  • Les tests épicutanés pratiqués avec les batteries disponibles dans le commerce ne détectent que 70 à 80% des allergènes en cause chez les patients atteints de dermatite de contact.
  • Ce n’est pas idéal, surtout quand l’environnement professionnel est impliqué.
  • Cette étude analyse nos données concernant les réactions aux produits issus de l’environnement professionnel des patients.

 Patients Méthodes :

  • Sur une période de 5 ans, 1532 patients ont été évalués dans notre service de dermatologie professionnelle.

 Résultats :

  • Nous avons constaté que 101 patients (6,6%) ont réagi à leurs propres échantillons.
  • Dans 20 cas (1,3%), le fait de réagir à leurs propres échantillons a été le seul indice permettant de détecter l’allergène responsable.
  • Dans 59 cas (3,9%), les tests positifs avec leurs propres échantillons confirmaient leurs réactions aux allergènes commerciaux.

 Conclusions :

  • Nous avons constaté la valeur additive d’ensemble de tests épicutanés pratiqués avec les produits des patients à 5,2%.
  • Ce n’est pas une proportion faible eu égard au taux de 20-30% de faux négatifs lors de tests épicutanés pratiqués avec les batteries préétablies.
  • Des essais pilotes avec les échantillons personnels des patients, dilués de façon appropriée, devraient être entrepris dès que possible.

Cette étude est d’origine australienne, sa lecture a déclenché chez moi quelques sourires.

En effet, ma formation d’allergologue m’a appris que nous devons nous aider des produits personnels ou professionnels pour affiner le diagnostic des maladies allergiques de contact.

Revenons à cette étude, le constat de départ est clair, les différentes batteries préétablies ont une sensibilité de 70 à 80% dans le cadre de dermatite de contact professionnelle.

La question était donc de savoir ce qu’apporte le recours aux produits professionnels suspectés.

Sur 1532 patients étudiés, 101 patients ont réagi à leurs produits spécifiques dont 20 ne réagissaient qu’à leur échantillon propre et a permis de faire le diagnostic et 59 avaient une réaction à la fois à leur échantillon et à l’allergène correspondant d’une batterie d’allergènes préétablie.

Au total, 5,2% des patients ont vu leur diagnostic d’allergie de contact professionnelle confirmée par le recours aux produits professionnels.

La lecture de ce résultat m’a satisfait pleinement dans la mesure où il m’a permis de mettre un chiffre sur ce que m’apporte le fait d’avoir recours aux produits de l’environnement professionnel du patient.

Toutefois, lors de la préparation du ou des tests épicutanés avec ces produits -ils peuvent receler une certaine toxicité cutanée-, il faut rester prudent et bien se renseigner sur le vecteur et la concentration de l’allergène.

Heureusement, la lecture du « Foussereau » ou une bonne recherche sur l’Internet, dans ces cas, permet de résoudre ce problème.

La pratique des tests épicutanés nécessite de la part de l’allergologue une grande minutie.

L’occasion de rappeler que la rémunération prévue par le CCAM est indigne, FGRP005 (test allergologique épicutané en chambre close par batterie standard et tests orientés) 38,22 € ou encore pire FGRP003 (test allergologique épicutané en chambre close par tests orientés) 29,89 €.

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