Pour prévenir l’allergie, il faut mettre du lait de vache dans le lait maternel !

jeudi 2 septembre 2010 par Dr Geneviève DEMONET608 visites

Accueil du site > Allergènes > Alimentaires > Pour prévenir l’allergie, il faut mettre du lait de vache dans le lait (...)

Pour prévenir l’allergie, il faut mettre du lait de vache dans le lait maternel !

Pour prévenir l’allergie, il faut mettre du lait de vache dans le lait maternel !

jeudi 2 septembre 2010, par Dr Geneviève DEMONET

L’exposition précoce à la protéine de lait de vache est protectrice contre l’allergie IgE-médiée à la protéine de lait de vache : Yitzhak Katz, MD, Nelly Rajuan, MSc , Michael R. Goldberg, MD, PhD, Eli Eisenberg, Eli Heyman, MD , Adi Cohen, MD, Moshe Leshno, MD, PhD

Allergy and Immunology Institute, “Assaf-Harofeh” Medical Center, Zerifin, Israel

dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology
Volume 126, Issue 1 , Pages 77-82.e1, July 2010

 Contexte :

  • La diversité dans la prévalence, la guérison et les facteurs de risques rapportés pour l’allergie au lait de vache (ALV) nécessitait la réalisation d’une étude de population prospective à grande échelle.

 Objectifs :

  • Nous avons cherché à déterminer la prévalence, la réactivité croisée avec l’allergie au soja et les facteurs de risque de développement d’une ALV.

 Méthodes :

  • Une étude prospective a permis d’obtenir l’histoire alimentaire de 13 019 nourrissons par l’intermédiaire d’une enquête téléphonique (95,8%) ou de questionnaires (4,2%).
  • Le nourrissons ayant des réactions secondaires probables au lait ont été examinés, testés par prick-tests cutanés et test de provocation oral.

 Résultats :

  • Quatre vingt-huit pour cent de la cohorte a participé à cette étude.
  • L’incidence cumulée de l’ALV IgE-médiée était de 0,5% (66/13 019 patients).
  • L’âge moyen de l’introduction de la protéine de lait de vache (PLV) était significativement différent (P < 0,001) entre les nourrissons sains (61,6 ± 92,5 jours) et ceux ayant une ALV IgE-médiée (116,1 ± 64,9 jours).
  • Seulement 0,05% des nourrissons nourris avec une formule à base de PLV dès les 14 premiers jours avaient une ALV contre 1,75% parmi les nourrissons nourris avec une telle formule entre les âges de 105 et 194 jours (P < 0,001).
  • L’odds ratio était de 19,3 (IC 95% 6,0-62,1) pour le développement d’une ALV IgE-médiée parmi les nourrissons ayant été exposés à la PLV à l’âge de 15 jours ou plus (P < 0,001).
  • Soixante-quatre patients ayant une ALV IgE-médiée toléraient le soja et aucun n’avait une allergie prouvée au soja.

 Conclusions :

  • L’ALV est beaucoup moins commune que ce qui est généralement rapporté.
  • Une exposition précoce à la PLV en supplément de l’allaitement maternel pourrait promouvoir la tolérance.
  • Enfin, le soja est une alternative raisonnable pour l’alimentation des patients ayant une APL IgE-médiée.

Une étude prospective a été menée sur les 13 019 nourrissons nés de juin 2004 à juin 2006 dans un hôpital de Zerifin en Israël et suivis par la suite.

Elle a permis de recruter 381 nourrissons (soit 2,9 %) ayant présenté des réactions au lait de vache. Les enfants ont été examinés, explorés par prick-tests cutanés (lait de vache, soja et histamine) et lorsque cela était possible par test de provocation orale (TPO).

Le diagnostic d’allergie au lait de vache IgE-médiée a été posé chez 66 enfants, soit une incidence cumulée de 0,5 %.

La protéine de lait de vache avait été introduite à un âge moyen plus élevé chez les enfants ayant une allergie au lait de vache que chez les autres (116,1 +/- 64,9 jours contre 61,6 +/- 92,5 jours, P < 0,001).

Trois périodes ont pu être définies :

  • risque très faible (0,05% [3/6502]) lorsque l’introduction du lait de vache était menée dans les 14 premiers jours de vie,
  • risque augmenté entre les âges de 105 à 194 jours (1,75% [28/1600],
  • puis au-delà décroissance du risque (0,5%).

Les facteurs confondants (animaux domestiques, tabagisme, terrain atopique familial…) n’ont pas été étudiés dans la cohorte dans son ensemble mais une sous-analyse n’a pas trouvé de différence statistiquement significative selon la présence ou non de ces facteurs entre les enfants allergiques au lait et les autres.

L’allaitement maternel avait été préféré en raison d’un terrain atopique familial seulement dans 4 cas sur les 66 d’allergie au lait de vache.

Les enfants ayant une allergie au lait de vache ont eu des symptômes dès le premier jour de consommation de l’aliment dans 82,8% des cas, dans les 7 jours pour les autres.

Les prises accidentelles éventuelles de lait n’ont pas été prises en compte dans ce travail.

Aucun enfant allergique au lait de vache n’avait d’allergie avérée au soja.

Les auteurs suggèrent d’exposer les nourrissons précocement au lait de vache, en association avec l’allaitement maternel, pour favoriser la tolérance.

Ce travail va dans le sens actuel de la tolérance alimentaire par l’exposition précoce.

Ce n’est en effet pas l’allaitement maternel qui augmenterait le risque d’allergie dans cette étude mais plutôt l’absence d’exposition précoce au lait de vache lorsque l’allaitement maternel est exclusif.

Une prise quotidienne de lait de vache suffirait à obtenir la tolérance. La dose tolérogène n’est cependant pas clairement définie…

La période idéale d’introduction des aliments pour obtenir la tolérance pourrait varier selon les protéines et donc être très précoce pour le lait de vache.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel