La parité n’existe pas non plus chez les enfants allergiques.

jeudi 23 septembre 2010 par Dr Philippe Carré540 visites

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La parité n’existe pas non plus chez les enfants allergiques.

La parité n’existe pas non plus chez les enfants allergiques.

jeudi 23 septembre 2010, par Dr Philippe Carré

Différences entre les sexes dans l’exposition aux allergènes intérieurs et association avec la rhinite courante. : Bertelsen, R. J., Instanes, C., Granum, B., Lødrup Carlsen, K. C., Hetland, G., Carlsen, K.-H., Mowinckel, P. and Løvik, M. (2010),

Gender differences in indoor allergen exposure and association with current rhinitis.

dans Clinical & Experimental Allergy, 40 : 1388–1397. doi : 10.1111/j.1365-2222.2010.03543.x

 Contexte :

  • Les différences dans les manifestations allergiques entre les garçons et les filles sont bien connues, et cette différence n’est peut-être pas attribuable seulement à des différences physiologiques.

 Objectifs :

  • Les auteurs ont cherché si les garçons et les filles pourraient être opposés à des taux allergéniques différents à la maison,
  • et si les taux d’allergènes de l’intérieur pourraient être associés différemment à la rhinite chez des garçons et des filles âgés de 10 ans.

 Méthodes :

  • Les taux d’allergènes au chat, au chien et aux acariens dans la poussière des matelas,
  • et les résultats d’interviews concernant les maladies allergiques habituelles étaient disponibles chez 797 enfants âgés de 10 ans (dont 360 filles) dans l’Etude sur l’Environnement et l’Asthme de l’Enfance à Oslo.

 Résultats :

  • Les filles avaient une concentration plus élevée d’allergènes de chat et de chien dans leurs matelas comparativement aux garçons, même chez les maisons sans chat (moyenne avec IC 95% : 0.37 µg d’allergène de chat /gramme de poussière (0,31-0,44) pour les filles contre 0.26 µg (0,23-0,30) chez les garçons (=0.002) et sans chien (filles : 0.74 µg d’allergène de chien/gramme de poussière (0.63-0.86) et garçons (0.55 (0.48-0.62), p=0.003)
  • Aucune différence n’a été observée pour les taux d’acariens (Der p 1)
  • Sur les 190 (23.8%) des enfants rapportant une rhinite courante, 144 (75.8%) étaient sensibilisés à au moins un allergène
  • Les OR ajustés pour la rhinite courante augmentaient d’1,20 (IC 95% : 1.1-1.42) pour une augmentation d’1 µg/par gramme de poussière en Der p 1 chez les filles (p=0.037), mais pas chez les garçons (p=0.91).

 Conclusions :

  • Les filles avaient des taux plus élevés d’allergènes de chat et de chien dans la poussière de leurs matelas par rapport aux garçons, alors qu’aucune différence n’était observée pour Der p 1
  • Cependant, des taux élevés de Der p 1, et pas d’allergènes de chat et de chien, augmentaient significativement le risque de rhinite courante chez les filles, alors qu’aucune différence n’était observée chez les garçons.

Dans une enquête rétrospective réalisée chez 797 enfants âgés de 10 ans à Oslo, les auteurs montrent qu’il existe des différences entre le sexe pour ce qui est des taux d’allergènes mesurés dans l’environnement intérieur : si les filles avaient des taux plus élevés d’allergènes de chat et de chien, mais pas d’acariens, seuls les taux d’acariens élevés étaient associés à une prévalence plus grande de rhinite chez les filles mais pas chez les garçons.

Il est habituellement admis que l’éviction allergénique peut réduire les symptômes chez des sujets sensibilisés à des allergènes de l’environnement, et l’association inverse entre le fait d’avoir des animaux à domicile et le degré de sensibilisation à ces animaux était attribuée à leur éviction dans les familles d’allergiques.

Mais cette étude montre que les taux différents d’allergènes de chat et de chien ne pouvait être expliqués seulement par la présence des animaux à domicile, car la différence persistait aussi dans les maisons sans animaux : les taux plus élevés mis en évidence chez les filles, même après ajustement sur la présence des animaux, n’ont jamais été mis en évidence jusqu’ici.

Ces résultats pourraient s’expliquer par le fait que les filles ont une inclinaison plus grande à être en contact avec des chats ; l’exposition indirecte à la maison, par transfert d’allergènes à la maison à partir des vêtements, pourrait expliquer le développement de la sensibilisation, ou à partir d’une exposition à l’école ou dans des garderies. La présence de ces allergènes à la maison, alors même qu’il n’y a pas d’animaux au domicile, peut rendre les patients incapables de faire le lien entre leurs symptômes et cette exposition et leur faire déclarer qu’il n’y a aucun facteur déclenchant.

Le fait qu’il existait un lien entre les taux d’acariens au domicile et la présence d’une rhinite uniquement chez les filles est difficile à expliquer ; une possibilité serait que l’effet de l’exposition aux acariens sur les symptômes de rhinite chez les garçons soit masqué par l’association forte entre rhinite et asthme.

Les différences mises en évidence entre les garçons et les filles pourraient être dues à des différences de comportement vis-à-vis des animaux en fonction du sexe.

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