Vous avez aimé les seuils de Sampson, vous adorerez la puce de D’Urbano et Pellegrino !

mardi 19 octobre 2010 par Dr Hervé Couteaux495 visites

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Vous avez aimé les seuils de Sampson, vous adorerez la puce de D’Urbano et Pellegrino !

Vous avez aimé les seuils de Sampson, vous adorerez la puce de D’Urbano et Pellegrino !

mardi 19 octobre 2010, par Dr Hervé Couteaux

Performance d’une puce de composants allergènes dans le diagnostic d’allergie au lait de vache et à l’œuf de poule. : D’Urbano, L. E., Pellegrino, K., Artesani, M. C., Donnanno, S., Luciano, R., Riccardi, C., Tozzi, A. E., Ravà, L., De Benedetti, F. and Cavagni, G. (2010),

Performance of a component-based allergen-microarray in the diagnosis of cow’s milk and hen’s egg allergy.

dans Clinical & Experimental Allergy, 40 : 1561–1570. doi : 10.1111/j.1365-2222.2010.03568.x

 Contexte :

  • Le test de provocation alimentaire (TPO) est l’étalon-or du diagnostic de l’allergie alimentaire.
  • Cette procédure est longue, coûteuse et peut induire des symptômes potentiellement sévères.
  • Un test in vitro idéal devrait permettre d’éviter les TPO.

 Objectif :

  • Evaluer la performance clinique des puces IgE spécifiques (sIgE) de détection chez les enfants avec une allergie au lait de vache (LDV) ou à l’œuf de poule.

 Méthodes :

  • 104 enfants suspects d’hypersensibilité IgE médiée au LDV ou à l’œuf ont été étudiés.
  • Chez tous les patients, tests cutanés, ImmunoCAP, puces d’allergènes et TPO ont été réalisés.

 Résultats :

  • Les composants Bos d 8 pour LDV (27/58 patients), Gal d 1 (20/46 patients) et Gal d 2 (24/46) pour l’œuf, ont été les allergènes les plus fréquemment reconnus.
  • En utilisant les résultats des TPO en tant que paramètre de référence, les sIgE à Bos d 8 et Gal d 1 avaient la plus haute aire sous la courbe.
  • Les résultats n’étaient pas significativement différents de ceux obtenus en ImmunoCAP.
  • L’utilisation de point de décision clinique (PDC) pour les sIgE de Bos d 8 et Gal d 1 a entraîné une hausse des valeurs prédictives négatives (78% et 79%, respectivement) par rapport à ceux obtenus en ImmunoCAP (57% et 59%).

 Conclusion :

  • Nos résultats montrent que chez les enfants suspectés d’allergie au LDV ou à l’œuf, la puce a une bonne capacité à prédire les résultats des TPO.
  • Dans une perspective d’application clinique, la puce pourrait être utilisée comme un test de second niveau, si les IgE en ImmunoCAP sont inférieures à 95% du CDP.
  • Cette approche conduirait à une diminution du nombre de TPO à effectuer, ainsi que de TPO positifs avec une diminution subséquente du risque de réaction sévère.

L’utilisation d’un chip d’allergènes (en l’occurrence, une variante d’ISAC) lorsque l’on suspecte une allergie au lait et/ou à l’œuf, permettrait, selon les auteurs, de prédire les résultats des TPO.

Si l’on s’en tient aux résultats, il n’est fait mention que d’une corrélation entre les tests d’IgE-réactivité à Bos d 8 et Gal d 1 et un TPO positif, les auteurs précisant que la VPN est proche de 80%, c’est-à-dire la probabilité que le sujet ne réponde pas au TPO si les tests sont négatifs …

Dans leur discussion, les auteurs rappellent que les tests en CAP pour les mêmes allergènes n’ont pas une VPN ni une VPP suffisamment élevées.

Les faux négatifs sont enfin précisés : 22% pour le LDV et 21% pour l’œuf.

C’est Sampson qui avait, le premier, cristallisé les espoirs de nombreux allergologues de disposer d’un moyen d’éviter les tests de provocation.

Passé l’enthousiasme des premières heures, la communauté allergologique avait pris connaissance des (trop) nombreux facteurs de variations inféodés à ces seuils au-delà desquels la réactivité clinique était fortement probable, ce qui permettait de « prédire » une réactivité clinique.

Pour quelle population (âge, origine géographique,…) avec quels critères cliniques (type de pathologie, ancienneté des troubles, …) et quelles méthodes de test IgE ?...

En effet, les points de décision clinique ne sont pas exportables… si on compare les études de Sampson avec celles de Clik-Bilgill, les seuils sont très différents rappelait B. Niggemann (EAACI 2006).

Cet auteur Allemand avait communiqué sur la notion de point de décision clinique lors de l’EAACI 2006, à Vienne pour souligner les limites du concept, et avant tout sa non reproductibilité.

S’il est clair qu’il doit bien y avoir quelque part une corrélation entre les IgE « spécifiques » et la réaction clinique, cela ne signifie pas qu’il existe UN seuil, comme l’avait rappelé de façon démonstrative Jorg Klein Tebbe en Septembre 2007, lors de l’Allergy scool de Strasbourg dans son exposé intitulé « Predictive positive and negative value of specific IgE determination ».

Les puces d’allergènes sont des outils exceptionnels, fonction des allergènes que l’on teste et de l’interprétation que nous sommes capables d’en faire : force est de constater que, dans un grand nombre de situation, nous n’en sommes qu’aux balbutiements, même si ces derniers sont prometteurs…

A l’heure actuelle, le mythe d’une utilisation « simple » et effective « d’emblée » des nouvelles données d’allergologie moléculaire est tenace, sans doute parce que l’attente est grande…

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