On travaille sur l’allergie au bouleau et on s’étonne que ça bloque !

jeudi 10 mars 2011 par Dr Hervé Couteaux1223 visites

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On travaille sur l’allergie au bouleau et on s’étonne que ça bloque !

On travaille sur l’allergie au bouleau et on s’étonne que ça bloque !

jeudi 10 mars 2011, par Dr Hervé Couteaux

Allergie alimentaire liée au pollen de bouleau : aspects cliniques et rôle des anticorps IgE et IgG4 spécifiques des allergènes. . Marija Geroldinger-Simic, Thomas Zelniker, Werner Aberer, Christof Ebner, Cornelia Egger, Antonia Greiderer, Nicole Prem, Jonas Lidholm, Barbara K. Ballmer-Weber, Stefan Vieths, Barbara Bohle

dqns The Journal of Allergy and Clinical Immunology - March 2011 (Vol. 127, Issue 3, Pages 616-622.e1, DOI : 10.1016/j.jaci.2010.10.027)

 Contexte :

  • Les patients allergiques au pollen de bouleau développent souvent des réactions allergiques à des aliments végétaux.

 Objectifs :

  • Evaluer la prévalence, les principaux symptômes, les déclencheurs d’allergie alimentaire liée au pollen de bouleau et le rôle des anticorps IgG4 spécifiques d’aliments dans la tolérance alimentaire.

 Méthodes :

  • Les symptômes induits par des aliments ont été évalués chez 225 personnes souffrant d’allergie au pollen de bouleau à l’aide d’un questionnaire standardisé.
  • Les taux d’IgE et IgG4 spécifiques de Bet v 1, l’allergène majeur du pollen de bouleau, de Bet v 2, la profiline de bouleau et des homologues de Bet v 1 de la pomme (Mal d 1) et de la noisette (Cor a 1) ont été quantifiés par ImmunoCAP.
  • Des sera de patients tolérant les noisettes en test de provocation alimentaire déplétés en IgG et « Mock-treated » ont été comparés pour leur activité inhibitrice de la liaison des complexes IgE-Cor a 1 avec les cellules B.

 Résultats :

  • Au total, 73% de la population étudiée a présenté une allergie alimentaire, qui a été pérenne pour 86% des personnes touchées.
  • Le syndrome d’allergie orale est la principale manifestation clinique.
  • Cependant, plus de 58% des patients ont également connu des épisodes de rhino-conjonctivite provoquées par des aliments.
  • Les pommes et les noisettes ont été identifiées comme des déclencheurs les plus fréquents.
  • L’allergie alimentaire était corrélée avec la réactivité IgE à Bet v 1, mais pas à Bet v 2.
  • Les ratios IgG4/IgE spécifiques de Mal d 1 et de Cor a 1 étaient significativement plus élevés chez les sujets tolérants que chez les personnes souffrant d’allergie alimentaire.
  • Les sérums de patients positifs pour les IgG4 et tolérants possédaient une activité inhibitrice des IgE dépendante des IgG.

 Conclusion :

  • L’allergie alimentaire liée au pollen de bouleau est très répandue et souvent pérenne.
  • Des ratios IgG4/IgE spécifiques des allergènes alimentaires semblent associés à la tolérance alimentaire, probablement parce que les IgG4 spécifiques bloquent les liaisons des IgE avec les allergènes alimentaires.
  • Ainsi, la présence d’anticorps IgG4 spécifiques d’allergènes alimentaires n’est pas un marqueur diagnostique des allergies alimentaires liées au pollen de bouleau.

Une forte proportion d’IgG4 se traduisant par des ratios élevés d’IgG4/IgE spécifiques d’allergènes alimentaires semble corrélée à une tolérance des aliments en cause dans le syndrome pollen de bouleau-aliments.

C’est le retour de ces bons vieux anticorps bloquants !...

Le syndrome pollen de bouleau-aliments est fréquent en Autriche : qu’en est-il en France et quels sont les facteurs régissant sa survenue et son expression ?

Est-ce la simple intensité de l’exposition ou faut-il envisager des co-facteurs ?

Au-delà de l’apparente simplicité du phénomène, il nous reste effectivement beaucoup à comprendre dans ces syndromes pollens de bouleau-aliments :

  • Qui en fait et qui n’en fait pas ?...
    • Rôle d’une polysensibilisation pollinique ?
    • Monoréactifs à Bet v 1 versus polyréactifs Bet v 1 Bet v 2 ?
  • Pourquoi ceux qui en font sont plutôt allergiques à la pomme pour certains, à la noisette pour d’autres ou à plusieurs aliments pour d’autres encore ?...

Enfin, dans quelles conditions une immunothérapie allergénique induit ou pas la synthèse de ces IgG4, voilà ce qui intéresserait fichtrement les patients et leurs allergologues…

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