Guide d’achat de la bonne tomate.

lundi 12 septembre 2011 par Dr Céline Palussière804 visites

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Guide d’achat de la bonne tomate.

Guide d’achat de la bonne tomate.

lundi 12 septembre 2011, par Dr Céline Palussière

Activité allergénique de différents cultivars de tomate chez les patients allergiques à la tomate. : Dölle, S., Lehmann, K., Schwarz, D., Weckwert, W., Scheler, C., George, E., Franken, P. and Worm, M. (2011),

Allergenic activity of different tomato cultivars in tomato allergic subjects.

dans Clinical & Experimental Allergy. doi : 10.1111/j.1365-2222.2011.03841.x

 Contexte :

  • Les tomates (Solanum lycopersicum) sont consommées dans le monde entier et la quantité consommée est associée à la prévalence de l’allergie à la tomate.
  • L’identification de cultivars de tomate ayant une allergénicité réduite pourrait ainsi améliorer la qualité de vie des sujets affectés.

 Objectifs :

  • Dans cette étude, nous avons examiné l’activité allergénique et biologique de deux cultivars différents de tomate chez des sujets allergiques à la tomate.

 Méthodes :

  • Vingt-cinq sujets avec allergie à la tomate étaient identifiés grâce à des tests de provocation en double aveugle contre placébo (DBPCFC).
  • Nous avons pratiqué des tests cutanés en prick puis un DBPCFC pour étudier les différences cliniques entre les deux cultivars de tomate (« Reisetomate » et « Matina »).
  • Pour analyser les bases moléculaires de l’activité allergénique, des immunoblots et des tests d’activation des basophiles étaient réalisés.

 Résultats :

  • Le cultivar « Reisetomate » a induit significativement moins de tests cutanés positifs (p =0.045) et provoqué moins de symptômes lors des tests de provocation par voie orale, que le « Matina » (p=0.047).
  • L’analyse moléculaire a révélé que les profils d’IgE réactivité étaient variables selon les individus, mais qu’il n’y avait pas de différence majeure détectable entre « Reisetomate » et « Matina ».
  • En revanche les BAT soulignaient les différences cliniques évoquées avec les différents cultivars de tomate et montraient un décalage à gauche de la courbe dose-réponse obtenue avec l’extrait de « Matina » (p=0.046).

 Conclusion et Relevance clinique :

  • Les cultivars de tomate sont responsables de réactivités cliniques distinctes chez les sujets allergiques à la tomate, mises en évidence par tests cutanés, DBPCFC et BAT.
  • Le contexte moléculaire pour ces différences n’est pas clarifié, les profils d’IgE réactivité n’ayant pas révélé de différences significatives.
  • Ceci pourrait être dû à l’instabilité physico-chimique des protéines et/ou à l’expression de différents isotopes d’allergènes.

On choisissait ses tomates au marché en fonction de leur goût, de leur maturité, de leur provenance. Les allergiques vont pouvoir, grâce aux résultats de cette étude, poser des questions très précises sur la variété, puisqu’il semble exister un impact sur l’allergénicité de la tomate.

Les auteurs ont ainsi analysé deux cultivars : « Reisetomate » et « Matina », par immunoblot et test d’activation des basophiles, qu’ils ont ensuite testés sur 25 patients allergiques, par tests cutanés et tests de provocation oral en double aveugle contre placébo.

Au niveau clinique, « Reisetomate » induit moins de positivités en tests cutanés et en TPO. Ces différences ne s’expliquent pas par le profil d’IgE réactivité, les immunoblots ne montrant pas de différence significative. Le BAT confirme les résultats cliniques.

Contrairement à la pomme par exemple, le contenu allergénique de la tomate ne rend donc pas compte des différences d’allergénicité. Dans le cas de la pomme, il a été démontré que certaines variétés (Gala, Golden) étaient plus riches en PR10, et donc que les réactions cliniques étaient corrélées avec ce profil moléculaire.

D’autres facteurs entrent notablement en compte, comme le degré de maturité du fruit, les conditions de culture et de conservation…

Les auteurs ne mettent donc pas en évidence de différence nette en contenu allergénique entre les différentes variétés de tomate. Ils évoquent donc le rôle potentiel de différences d’isotopes, pouvant avoir une allergénicité différente, ou la possible fragilité des allergènes de « Reisetomate ».

Les allergènes sont aussi accompagnés d’un environnement physicochimique particulier à chaque cultivar, et d’autres molécules non allergéniques pourraient aussi jouer le rôle d’adjuvant, ou au contraire en réduire l’allergénicité.

Même si les retombées pratiques pour les allergiques restent encore un peu lointaines, ces travaux permettent donc d’affiner la compréhension de l’allergie alimentaire.

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