ARIA, GINA et Yapuka.

mardi 20 septembre 2011 par Dr Céline Palussière714 visites

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ARIA, GINA et Yapuka.

ARIA, GINA et Yapuka.

mardi 20 septembre 2011, par Dr Céline Palussière

Corrélation entre les recommandations internationales et les pratiques en termes d’immunothérapie spécifique vis-à-vis des acariens. : L. Antonicelli, M.C. Braschi, M.B. Bilò, A. Angino, A.P. Pala, S. Baldacci, S. Maio, F. Bonifazi

dans Respiratory Medicine - October 2011 (Vol. 105, Issue 10, Pages 1441-1448, DOI : 10.1016/j.rmed.2011.05.003)

 Contexte :

  • Les recommandations concernant la rhinite (ARIA) et l’asthme (GINA) préconisent toutes deux une immunothérapie spécifique (ITS) en fonction du degré spécifique de la sévérité de chaque maladie.
  • Des études mondiales réelles manquent pour évaluer la congruence entre ces recommandations et les pratiques de prescription chez le patient unique, ayant ces comorbidités.

 Méthodes :

  • Une étude observationnelle polycentrique a été menée auprès de 518 patients recrutés dans 34 centres d’allergologie en Italie.
  • Un questionnaire était donné à chaque patient consécutif sur un laps de temps de quatre mois.

 Résultats :

  • En tenant compte des recommandations de prise en charge pour les deux maladies, concomitantes chez le même patient, trois sous-groupes ont été constitués : les patients non éligibles pour une ITS (11%), les patients ayant une indication pour une ITS pour une pathologie seulement (60%) et les patients ayant une indication pour une ITS pour les deux pathologies (29%).
  • Une ITS était prescrite chez 257 (49.6%) sujets.
    • La fréquence de prescription d’ITS était autour de 50% dans les trois groupes.
    • Concernant les recommandations de l’ARIA, une corrélation entre les prescriptions d’ITS et la sévérité de la rhinite était prouvée (r=0.87 ; p=0.001).
    • Une association avec la sévérité de l’asthme était trouvée (p=0.02), mais la tendance était en contradiction avec les recommandations de GINA.
    • Le jeune âge était le facteur le plus déterminant pour la prescription d’une ITS aussi bien chez les sous-groupes éligibles pour une pathologie que pour les sous-groupes éligibles pour deux pathologies.

 Conclusions :

  • Chez les patients allergiques aux acariens avec une comorbidité de type rhinite ou asthme, la sévérité de la rhinite et le jeune âge sont les facteurs les plus importants pour mener à une prescription d’ITS.
  • La concordance entre la prescription d’ITS et les recommandations était meilleure pour l’ARIA que pour le GINA.

Il y a ce que l’on est sensé faire, et ce que l’on fait.

En matière de prescription, l’activité des médecins est de plus en plus encadrée et guidée par les « guidelines », recommandations établies par des experts dans toutes les spécialités.

En allergologie respiratoire, les deux grandes références sont GINA et ARIA. Alors : sommes nous bons élèves ?

Cette étude menée en Italie se concentre sur la prescription d’une immunothérapie spécifique chez les sujets allergiques aux acariens, souffrant de rhinite et/ou d’asthme.

Plus de 500 patients allergiques ont été classés en trois groupes en fonction d’une indication à une ITS pour une pathologie (rhinite ou asthme), pour les deux pathologies, ou pas d’indication à une ITS.

A partir d’un questionnaire, les auteurs ont trouvé une prescription d’une désensibilisation dans environ 50% des cas, dans les trois groupes.

C’est à dire que la moitié des sujets n’ayant pas d’indication à une immunothérapie en ont quand même eu, et la moitié des sujets éligibles à ce traitement n’en ont pas eu…

En ce qui concerne GINA (Global Initiative for Asthma), les recommandations portant sur l’immunothérapie occupent un paragraphe d’environ ½ page, sur un total de plus de 100 pages. Les définitions du contrôle de l’asthme, des exacerbations, les stratégies thérapeutiques, les différents stades, le suivi des patients… laissent peu de place à cet outil thérapeutique. Et encore, la mention y est relativement peu enthousiaste.

Il est donc logique que les auteurs trouvent une médiocre corrélation entre la pratique des médecins et les recommandations de GINA, qui sont succinctes et prudentes concernant la désensibilisation.

ARIA (Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma) en revanche aborde la question de l’immunothérapie de façon beaucoup plus précise, en envisageant les différentes indications, en fonction de l’âge des patients ou de leurs comorbidités.

Le niveau de preuve des recommandations est toujours relativement faible, vraisemblablement par manque de grandes études dans ce domaine. Quoi qu’il en soit, les pratiques de prescription étaient plus proches des recommandations dans la rhinite, en particulier pour les rhinites sévères.

Les écarts entre les pratiques médicales et les « guidelines » ne sont cependant pas exclusivement liés aux problèmes de formulation… La formation médicale continue est maintenant très axée sur les mises à jour de ces recommandations. ARIA et GINA ont ainsi été mises à jour en 2010, et on attend de nous d’être à jour !

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