L’allergie alimentaire dans la petite enfance est-elle susceptible d’induire une hyper-réactivité bronchique ou un asthme plus tard ?

vendredi 14 octobre 2011 par Dr Cécilia Nocent307 visites

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L’allergie alimentaire dans la petite enfance est-elle susceptible d’induire une hyper-réactivité bronchique ou un asthme plus tard ?

L’allergie alimentaire dans la petite enfance est-elle susceptible d’induire une hyper-réactivité bronchique ou un asthme plus tard ?

vendredi 14 octobre 2011, par Dr Cécilia Nocent

Réactivité bronchique chez des écoliers ayant des allergies alimentaires dans l’enfance. : Aneta Krogulska, Jakub Białek, Krystyna Wąsowska-Królikowska

 Introduction

  • La sensibilisation aux allergènes alimentaires dans la petite enfance est un facteur de risque de sensibilisation respiratoire et de développer un asthme plus tard dans la vie.
  • Ce qui sous-tend ce phénomène n’est pas encore parfaitement connu.
  • Les mécanismes qui prédisposent les enfants ayant des allergies alimentaires à développer un asthme plus tard ne sont actuellement pas clairement élucidés.

 But

  • Le but de l’étude est d’évaluer l’hyperréactivité bronchique chez des enfants en âge scolaire ayant présenté des allergies alimentaires dans la petite enfance.

 Matériel et méthodes

  • Il s’agit d’une étude rétrospective ayant inclus 158 enfants âgés de 7 à 18 ans, consultant dans le Département d’Allergologie, de Gastroentérologie et de Nutrition à l’Université de Lodz pour suspicion d’allergie.
  • L’étude est conduite sur des enfants souffrant de dermatite atopique, d’asthme ou de rhinite allergique chez qui les parents rapportent une histoire d’allergie alimentaire dans la petite enfance.
  • La méthodologie repose sur un questionnaire, un examen médical, des tests cutanés (Allergopharma, Reinbeck, Germany), une spirométrie (spiromètre Lungtest 1000, MES) et sur un test de provocation bronchique à la métacholine (MP Biomedicals) grâce à un système d’inhalation MES.

 Résultats

  • Le test à la métacholine est obtenu positif chez 33 soit 63,5% des enfants du groupe étudié et chez 30 soit 50% des enfants du groupe contrôle (p>0,05).
  • L’hyper-réactivité bronchique est plus fréquente chez les enfants asthmatiques (20 enfants soit 95,2%) que chez les enfants ayant une dermatite atopique (7 soit 43,7% des enfants) ou ayant une rhinite (6 soit 40% des enfants) dans le groupe étudié (p<0,001, p<0,004).
  • Le degré d’hyper-réactivité bronchique est comparable entre le groupe des enfants étudié et le groupe des enfants témoins.
  • La sensibilisation aux allergènes alimentaires affecte 23 enfants (44,2%) dans le groupe étudié et 18 enfants (30%) dans le groupe contrôle (p>0,05).

 Conclusions

  • L’hyper-réactivité bronchique chez les écoliers ayant des pathologies allergiques ne semble pas directement dépendre des allergies alimentaires dans la petite enfance.

Cette étude rétrospective s’intéresse aux relations éventuelles entre les allergies alimentaires et le développement d’une hyper-réactivité bronchique (HRB). Il s’agit bien sûr d’une question importante en terme de physiopathologie mais également pouvant entraîner des modifications de prise en charge d’enfants allergiques alimentaires.

Cette étude mélange des enfants souffrant de diverses pathologies allergiques (asthme, dermatite atopique, rhinite allergique), d’âges assez différents (de 7 à 18 ans).

Le diagnostic d’allergie alimentaire semble basé essentiellement sur l’interrogatoire des familles et non pas sur un bilan allergologique exhaustif (ce biais vient du fait que l’étude est rétrospective et a recruté les enfants alors qu’ils n’avaient plus forcément de manifestations alimentaires).

Quant au groupe témoin, on ne sait pas exactement sur quels critères les enfants étaient recrutés.

Il n’existe pas de différence statistiquement significative sur la prévalence de l’HRB entre le groupe malade et le groupe témoin.

Ce qui est assez surprenant, c’est que l’on ne retrouve pas 100% des asthmatiques porteurs d’une HRB mais 95,2%. Théoriquement l’HRB est systématique chez les asthmatiques puisqu’elle participe à la définition de la pathologie donc ce résultat est déroutant.

Les auteurs concluent qu’à la lumière de leur étude on ne peut pas affirmer de lien évident entre apparition d’une HRB et présence d’une allergie alimentaire dans la petite enfance. Cependant je ne suis pas certaine que cette étude permette réellement de répondre à cette question.

A la lecture de ce travail, il n’y a pas de raison de proposer de prévention ou de suivi particulier chez les enfants ayant présenté une allergie alimentaire dans la petite enfance dans le but de protéger ou de dépister précocement une HRB.

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