Les principales protéines 8 et 9 de la gelée royale (Api m 11) sont des composés glycosylés du venin d’Apis mellifera, avec un potentiel allergénique dépassant la réactivité basée sur les carbohydrates. : Simon Blank1,*, Frank I. Bantleon1, Mareike McIntyre2, Markus Ollert2, Edzard Spillner1,*
DOI : 10.1111/j.1365-2222.2012.03966.x
dans Clinical & Experimental Allergy
– Contexte :
- Les venins d’hyménoptères étant une des sources allergéniques responsables de la plus forte incidence d’anaphylaxie, et parfois d’issues fatales, la caractérisation détaillée de tous les allergènes est impérative, pour la conception d’un diagnostic moléculaire et l’amélioration des stratégies de prise en charge.
– Objectif :
- Notre objectif était la caractérisation immunochimique des protéines majeures de la gelée royale (MRJP) 8 et 9, deux composants identifiés dans le venin d’abeille, et potentiellement allergisants.
– Méthodes :
- Les deux MRJP ont été produites dans des cellules d’insecte, par recombinaison comme des protéines solubles différemment glycosylées, offrant un degré défini de réactivité croisée dépendante des résidus glucidiques (CCD).
- La réactivité IgE spécifique d’allergène de patients allergiques au venin d’abeille était étudiée par ELISA et immunoblot.
– Résultats :
- MRJP8 et MRJP9 ont été identifiés comme des composants du venin d’abeille par des analyses protéomiques.
- Dans une population de 47 patients allergiques au venin d’abeille, les réactivités dépendantes des MRJP portant des CCD étaient retrouvées dans une moyenne de 56% (61%), soulignant la contribution des CCD dans la liaison aux allergènes.
- Au-delà de la réactivité liée aux CCD, 15% des patients ont montré une réactivité IgE spécifique pour MRJP8 et 34% pour MRJP9, respectivement.
- Ces réactivités se trouvant dans la fourchette de Api m 2 permettent de considérer les MRJP comme des allergènes mineurs mais importants.
– Conclusion et pertinence clinique :
- Les protéines glycosylées MRJP8 et PRJP9 du venin d’abeille ont des capacités de sensibilisation IgE dépendante chez les patients allergiques au venin d’abeille au-delà de la réactivité CCD, et doivent être considérées comme des allergènes qui pourraient avoir une importance possible pour une fraction de sujets allergiques au venin d’abeille.
- Il existe de précieux outils pour évaluer le profil de sensibilisation des patients allergiques aux venins, et pour améliorer la définition de composants allergéniques particulier dans le venin.
- En raison de leurs propriétés allergéniques, MRJP 8 et MRJP9 sont désignées comme des isoallergènes, Api m 11.1010 et Api m 11.0201, respectivement.