Faut-il recombiner Anisakis ?

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Faut-il recombiner Anisakis ?

Faut-il recombiner Anisakis ?

vendredi 23 mars 2012, par Dr Céline Palussière

Les allergènes recombinants d’Anisakis simplex améliorent la spécificité du diagnostic tout en maintenant une bonne sensibilité. : María Luisa Caballeroa, Ana Umpierrezb, Teresa Perez-Piñara, Ignacio Moneoa, Carmen de Burgosc, Juan A. Asturiasd, Rosa Rodríguez-Péreza

Departments of
aImmunology,
bAllergy and
cClinical Epidemiology, Hospital Carlos III, Madrid, and
dBial-Arístegui Research and Development Department, Bilbao, Spain

dans Int Arch Allergy Immunol 2012 ;158:232-240 (DOI : 10.1159/000331581)

 Contexte :

  • Jusqu’à présent, la fréquence des anticorps IgE spécifiques d’Anisakis simplex a été déterminée grâce aux prick-tests (PT) et à la technique ImmunoCAP.
  • Ces méthodes commerciales ont une bonne sensibilité, mais leur spécificité est mauvaise parce qu’elles utilisent des extraits de parasite entier.

 Objectifs :

  • Notre but était de déterminer la fréquence de la sensibilisation à A.simplex à l’aide des recombinants Ani s 1, Ani s 3, Ani s 5, Ani s 9 et Ani s 10, et d’évaluer ces allergènes pour le diagnostic, par comparaison avec les méthodes commerciales.

 Patients et méthodes :

  • Nous avons fait une étude transversale descriptive de validation, menée dans un service de consultations externes hospitalières.
  • Des patients sans histoire clinique d’allergie liée au poisson (patients tolérants, n=99), et des patients allergiques à A.simplex (n=35) ont été explorés par PT, par test ImmunoCAP et détection des IgE spécifiques des allergènes recombinants d’A.simplex par dot-blot.

 Résultats :

  • Les PT et ImmunoCAP étaient positifs pour 18 et 17% des patients tolérants, respectivement.
  • Tous les patients allergiques à A.simplex étaient positifs en PT et tests ImmunoCAP.
  • Des IgE spécifiques vis-à-vis d’au moins un des allergènes recombinants de A.simplex testés étaient identifiés dans 15% des séra de patients tolérants, et 100% des sujets allergiques à A.simplex.
  • La détection d’au moins un allergène recombinant d’A.simplex par dot-blot et par test ImmunoCAP utilisant l’extrait total de parasite montrait une sensibilité diagnostique de 100% pour les deux méthodes.
  • Toutefois la spécificité du dot-blot avec les allergènes recombinant d’A.simplex était supérieure à celle de l’immunoCAP (84.85 vs 82.83%).

 Conclusions :

  • Quinze pour cent des patients tolérants ont des IgE spécifiques vis-à-vis des allergènes importants d’A.simplex.
  • Les allergènes recombinants étudiés ici augmentent la spécificité du diagnostic de l’allergie à A.simplex tout en gardant une sensibilité maximale.
  • Les allergènes recombinants de A.simplex devraient être inclus dans les tests diagnostiques de l’allergie à A.simplex afin d’en améliorer la spécificité.

Les larves d’Anisakis simplex sont susceptibles d’induire des réactions lors de la consommation de poisson cru par les sujets allergiques. Les auteurs de cette étude ont évalué l’apport de l’allergologie moléculaire dans le diagnostic de l’allergie à Anisakis.

Les résultats des prick-tests et de la recherche d’IgE spécifique en ImmunoCAP vis-à-vis du parasite entier ont été comparés à la recherche d’IgE spécifiques vis-à-vis de 5 allergènes recombinants.

Le premier résultat étonnant est la positivité des tests cutanés et des IgE spécifiques globales pour près de 18% des sujets n’ayant jamais présenté aucune réaction allergique lors de la consommation de poisson cru. On a donc là des tests sans pertinence clinique.

Parmi ces sujets tolérants, 15% avaient des IgE vis-à-vis d’au moins un allergène recombinant d’Anisakis testé.

Ces faux négatifs évités, le diagnostic reposant sur les recombinants a une spécificité légèrement augmentée, passant de 83 à 85%

Parmi 35 patients ayant eu des réactions cliniques liées à l’ingestion d’Anisakis, tous les tests étaient positifs : tests cutanés, IgE spécifiques pour l’extrait global, IgE spécifiques pour au moins un recombinant. Ces trois méthodes diagnostiques ont donc une excellente sensibilité.

L’apport de l’allergologie moléculaire reste donc limité dans le diagnostic de l’allergie à Anisakis simplex. Il s’agirait de rechercher une réactivité vis-à-vis de 5 allergènes recombinants pour gagner 2% de spécificité…

Il aurait été intéressant de faire le distinguo entre les différents allergènes recombinants testés.

La même équipe espagnole présentait en effet en 2011 les résultats d’une étude sur les performances diagnostiques de rAni s 1 seul, qui, selon les auteurs, serait l’allergène majeur du parasite. La sensibilité et la spécificité frôleraient les 100% !

Les résultats présentés ici portant sur un plus grand nombre de patients, les chiffres sont différents. Il reste donc à poursuivre les études afin d’établir la combinaison de tests idéale…

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