Qu’advient-il de la petite noisette passée à l’autoclave ?

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Qu’advient-il de la petite noisette passée à l’autoclave ?

Qu’advient-il de la petite noisette passée à l’autoclave ?

mardi 18 septembre 2012, par Dr Alain Thillay

Effets de l’autoclavage et de la haute pression sur l’allergénicité des protéines de noisette. : Lopez E, Cuadrado C, Burbano C, Jimenez MA, Rodriguez J, Crespo JF.

dans J Clin Bioinforma. 2012 May 22 ;2(1):12.

 Contexte :

  • La noisette est présentée comme un agent causal de réactions allergiques.
  • Cependant, il s’agit aussi d’une noix comestible bénéfique pour la santé.
  • Les caractéristiques des allergènes d’échantillons de noisettes traités par autoclavage (AC) et sous haute pression (HP) ont été étudiées et sont également présentées.
  • Des études antérieures ont démontré que les traitements par AC sont responsables de la transformation des motifs structurels des protéines.
  • Ainsi, les analyses de structure des protéines allergéniques de la noisette ont été réalisées pour observer ce qui se passe en ce qui concerne la reconnaissance par les IgE spécifiques des protéines allergéniques.

 Objectifs :

  • Les objectifs de ce travail étaient d’évaluer l’effet de l’AC et de la HHP sur l’allergénicité in vivo des noisettes et in vitro à l’aide de sera humains et d’analyser la complexité de la structure des protéines allergéniques de la noisette.

 Méthodes :

  • Les échantillons de noisettes ont été soumis à un traitement par AC et HP.
  • La réactivité des IgE spécifiques a été étudiée chez 15 patients allergiques à la noisette par Western Blot.
  • Une série de modèles d’homologie en bio-informatique-3D (Cor a 1, Cor a 8, Cor a 9 et Cor a 11) a été générée afin d’analyser la complexité de leur structure protéique.
  • Cette étude est soutenue par la Déclaration d’Helsinki dans le respect des recommandations subséquentes.

 Résultats :

  • Une forte réduction in vitro de l’allergénicité à la noisette après traitement par AC a été observée chez les patients allergiques étudiés.
  • La liaison des IgE spécifiques au niveau des bandes immunoréactives des protéines de la noisette : Cor a 1 18KDa, Cor a 8 9KDa, Cor a 9 35-40kDa et Cor a 11 47-48 kDa, diminue.
  • En outre, une glycosylation pertinente a été attribuée et visualisée grâce à l’analyse structurelle des protéines (modélisation 3D), pour la première fois, au sein de la protéine allergénique Cor a 11, montrant un nouveau rôle qui pourrait ouvrir une nouvelle perspective permettant de mieux comprendre l’allergénicité.

 Conclusions :

  • Les études in vivo de l’allergénicité de la noisette à l’aide des prick-prick et d’autres moyens comme le recours à l’AC sont essentiels pour vérifier les données que nous avons observées par des analyses in vitro.
  • Les études de glycosylation nous ont fourni des indices pour élucider, dans un proche avenir, les mécanismes liés aux structures moléculaires qui contribuent à l’allergénicité de la noisette, ce qui permettrait de réduire l’allergénicité alimentaire.

L’allergologie moléculaire est venue, voilà une bonne dizaine d’années, révolutionner le monde de l’allergologie, tant du point de vue du diagnostique que de la thérapeutique. Sans oublier une meilleure connaissance de l’IgE réactivité et, bien sûr, de la réactivité croisée.

Il est un autre domaine tout aussi intéressant pour cette nouvelle science, c’est celle de l’action des processus de fabrication utilisés dans l’industrie alimentaire sur l’allergénicité.

C’est le sujet de cette étude espagnole concernant la noisette soumise à deux procédés, la haute pression et l’autoclavage.

Les auteurs ont sélectionné la noisette pour deux raisons, d’une part, l’allergie potentiellement dangereuse à cette noix, et, d’autre part, son intérêt nutritionnel.
La noisette est riche en vitamine E, B1, B12 et B6.

En outre, d’après certaines études, elle présenterait un nombre de bénéfices importants dans la prévention de certaines maladies ; exemple, prévention du cancer par l’apport en vitamine E.

Les résultats de l’étude montrent, pour la première fois, que le fait de soumettre la farine de noisette à de hautes pressions (300, 400, 500 et 600 millibars) ne modifie pas la capacité de liaison des IgE spécifiques en Western Blot à Cor a 1, Cor a 8, Cor a 9 et Cor a 11.

Par contre, cette capacité de liaison des IgE spécifiques de ces mêmes allergènes de la noisette, diminue après traitement par autoclavage (121° C durant 15 minutes, 121° C durant 30 minutes, 138° C à 15 et 30 minutes) jusqu’à disparition des bandes.

Un autre aspect de cette étude, est la mise en évidence d’une glycosylation de Cor a 11, 7S Vicilin-like globuline ; les auteurs s’attribuent la démonstration de ce fait hors le poster N°927 publié à la AAAAI à New York en 2002 (Lauer I et al.) faisait déjà état de cette particularité !?

Il est probable qu’il s’agit de la visualisation de la glycosylation en 3 D qui soit du fait de cette équipe espagnole.

Ce travail permet de connaître l’action de phénomènes physiques comme les hautes pressions et hautes températures sur les structures moléculaires et sur leur IgE réactivité.

A la fois, cette méthodologie constitue un outil de recherche mais aussi apporte des données précieuses pour l’industrie agro-alimentaire.

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