Syndrome LTP, un syndrome hispanique !

mercredi 26 septembre 2012 par Dr Alain Thillay7546 visites

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Syndrome LTP, un syndrome hispanique !

Syndrome LTP, un syndrome hispanique !

mercredi 26 septembre 2012, par Dr Alain Thillay

Syndrome de la protéine de transfert lipidique : caractéristiques cliniques, effets des cofacteurs et profil de la sensibilisation aux plantes alimentaires et aux pollens. : M. Pascal, R. Muñoz-Cano, Z. Reina, A. Palacín, R. Vilella, C. Picado, M. Juan, J. Sánchez-López, M. Rueda, G. Salcedo, A. Valero, J. Yagüe and J. Bartra,

dans Clinical & Experimental Allergy, 2012 (42) 1529–1539.

 Contexte :

  • Les sensibilisations à plusieurs plantes alimentaires avec différents types de manifestations cliniques constituent une caractéristique commune des patients allergiques à la protéine de transfert lipidique (LTP).
  • Le diagnostic résolu par les composants permet de diagnostiquer le profil de la sensibilisation aux allergènes.

 Objectif :

  • Nous avons cherché à caractériser et à décrire cliniquement le profil de sensibilisation moléculaire aux plantes alimentaires et aux pollens chez des patients atteints du syndrome LTP.

 Méthodes :

  • Quarante-cinq sujets ont été recrutés, après avoir été diagnostiqués comme étant sensibilisés à plusieurs plantes alimentaires via la LTP, mais pas à n’importe quel autres allergènes de plantes alimentaires, selon le panel d’allergènes moléculaires testés, Pru p 3 (LTP), Pru p 1 (Bet v 1-like), Pru p 4 (profiline) et ceux inclus dans une puce commerciale de 103 composants allergéniques.
  • Les symptômes d’allergie alimentaire IgE dépendante et les symptômes de pollinose ont été collectés.
  • Les patients ont été testés par prick-test cutané avec une plante alimentaire et le panel de pollens, et, les IgE spécifiques de Tri a 14 (LTP du blé) ont été évaluées.

 Résultats :

  • Un groupe hétérogène de plantes alimentaires était impliqué dans les symptômes locaux et systémiques :
    • syndrome d’allergie orale (75,6%),
    • urticaire (66,7%),
    • troubles gastro-intestinaux (55,6%),
    • anaphylaxie (75,6%).
  • 32,4% de ces manifestations étaient dépendants d’un cofacteur (anti-inflammatoires non-stéroïdiens, exercice physique).
  • Tous les sujets ont été testés positifs à la pêche, à Pru p 3, à Tri a 14 et à quelques-unes des LTP incluses dans la puce.
  • Une pollinose a été diagnostiquée chez 75,6% des sujets, avec un large spectre de pollens et d’allergènes polliniques.
  • Le platane et l’armoise sont des pollens statistiquement significatifs associés à Pru p 3.

 Conclusions et pertinence clinique :

  • Plusieurs plantes alimentaires, taxonomiquement non apparentés, indépendamment de la participation de la pêche, sont impliqués dans le syndrome LTP.
  • Les symptômes locaux doivent être évalués comme un marqueur de risque d’anaphylaxie, car ils sont souvent associés à l’anaphylaxie dépendante de cofacteurs.
  • L’association de ces symptômes avec la pollinose, en particulier la pollinose au platane, pourrait faire partie de ce syndrome dans notre région.

La protéine de transfert lipidique, LTP, est une protéine ubiquitaire du monde végétal, c’est un panallergène. Elles croisent de façon efficace entre elles, la proximité taxonomique, augmentant l’homologie, favorise la réactivité croisée.

Autre caractéristique, ces LTP restent stables à la chaleur et à la digestion les rendant responsables d’une symptomatologie sévère.

La LTP est typique du bassin méditerranéen et a été particulièrement explorée en Italie et en Espagne.

L’identité séquentielle entre Pru p 3 (LTP de la pêche) et les autres LTP est variable.
Ainsi, elle n’est que de 51% comparativement à l’armoise, Art v 3, et, de 59% pour le platane, Ple a 3.

Alors, que cette identité est de 94% pour l’amande, Pru du 3 et de 90% pour la prune, Pru d 3.

Cette faible homologie pollens/végétaux fait qu’il n’existe pas de confirmation de réactivité croisée dans le sens pollens puis végétaux.

Pour le dire autrement, il n’y a pas d’argument d’une sensibilisation initiale aux pollens qui engendrerait ensuite une allergie aux végétaux LTP comme c’est le cas pour les Bet v 1-like.

Cette étude d’origine espagnole, Barcelone, avait comme premier objectif de caractériser la symptomatologie clinique d’une allergie de type LTP quels que soient les végétaux impliqués.

Notablement, on remarque la même fréquence pour le syndrome oral et l’anaphylaxie, 75,6%.

Et que le tiers de toutes les réactions répertoriées, était sous dépendance d’un cofacteur (AINS, exercice physique).

Cela confirme le risque élevé de réactions allergiques sévères dû aux LTP.

Le deuxième objectif consistait à préciser le profil allergique moléculaire.

Tous ces patients réactifs à la LTP sont tous positifs pour Pru p 3 et Tri a 14, la LTP du blé qui n’a pourtant qu’une homologie séquentielle de 54% par rapport à Pru p 3, mais aussi aux LTP contenues dans la puce ISAC.

Enfin, sur le plan clinique, 75,6% de ces patients présentent une allergie pollinique concernant un large éventail de pollens.

Pollen d’armoise et pollen de platane apparaissent bien présents dans cette population hispanique du bord méditerranéen.

Bien sûr, cette étude n’apporte pas d’élément nouveau pour savoir si la sensibilisation pollinique a précédé la sensibilisation alimentaire.

Cette sensibilité multiple aux LTP peut ne faire partie que d’une polysensibilisation ou polyallergie aux LTP.

Elle ne fait que confirmer d’autres études antérieures du même acabit qui faisaient le même constat.

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