Comptine allergologique déprimante : l’IgE est en haut qui fait de l’allergie, l’IgG est en bas…et fait aussi de l’allergie !!

vendredi 5 octobre 2012 par Dr Stéphane Guez1026 visites

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Comptine allergologique déprimante : l’IgE est en haut qui fait de l’allergie, l’IgG est en bas…et fait aussi de l’allergie !!

Comptine allergologique déprimante : l’IgE est en haut qui fait de l’allergie, l’IgG est en bas…et fait aussi de l’allergie !!

vendredi 5 octobre 2012, par Dr Stéphane Guez

Lait de vache (LV) et IgA et IgG spécifiques de l’ovalbumine chez des enfants avec un eczéma : un taux bas d’IgG4 spécifiques de la béta-lactoglobuline est associé à une allergie au lait de vache. : Savilahti, E. M., Viljanen, M., Kuitunen, M. and Savilahti, E. (2012),

Cow’s milk and ovalbumin-specific IgG and IgA in children with eczema : low β-lactoglobulin-specific IgG4 levels are associated with cow’s milk allergy.

dans Pediatric Allergy and Immunology, 23 : 590–596. doi : 10.1111/j.1399-3038.2012.01277.x

 Introduction :

  • La tolérance aux allergènes est en partie dépendante des IgG et des sous-classes d’IgG ainsi que des anticorps de type IgA.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont cherché si les IgG spécifiques et les sous-classes d’IgG, ainsi que les IgA, à la lactoglobuline, alpha caséine et à l’ovalbumine permettent de différencier :
    • les enfants qui ont une allergie authentifiée au lait de vache,
    • des enfants qui ont une allergie au lait de vache associée à un eczéma mais avec un test de provocation oral négatif.

 Matériel et Méthode :

  • La population étudiée est formée de 95 enfants ayant un eczéma sur le plan clinique et dont les antécédents indiquent l’association entre l’eczéma et la consommation de lait de vache.
  • Après un régime d’éviction, un test en double aveugle contre placebo a été réalisé avec du lait de vache confirmant une allergie au lait de vache chez 45 des enfants.
  • Les tests cutanés en prick ont été réalisés avec du lait de vache et œuf de poule.
  • Les taux d’IgE au lait de vache et à l’œuf ont été mesurés par Uni CAP (Phadia), et les taux d’IgA, IgG, IgG1 et IgG4 à la lactoglobuline, à l’alpha caséine et à l’ovalbumine ont été mesurés par étude immuno-enzymatique.

 Résultats :

  • Les enfants qui ont une allergie au lait de vache ont un taux plus bas d’IgG4 à la lactoglobuline que les enfants qui ont un test de provocation oral négatif (p = 0.004).
  • Des tests cutanés en prick positifs au lait de vache sont associés à un taux bas d’GG4 à la caséine (p = 0 .04).
  • La relation entre les IgE spécifiques au lait de vache, à la lactoglobuline et au taux des IgG4 à l’alpha caséine est plus forte chez les allergiques au lait de vache que chez les enfants avec un test de provocation oral négatif (p<0.002 et 0.0001).
  • Un test cutané positif à l’oeuf est associé à un taux élevé d’IgG spécifiques à l’ovalbumine, à la béta lactoglobuline, à l’alpha caséine aussi bien qu’aux IgA anti l’alpha caséine (p<0.04).

 Conclusion :

  • Cette étude montre qu’un taux bas sérique des IgG4 spécifiques de la béta lactoglobuline permettrait de différencier, chez des enfants porteurs d’un eczéma, ceux qui ont une allergie associée au lait de vache de ceux qui ont un eczéma avec seulement une suspicion d’allergie au lait de vache.

Les auteurs ont étudié les marqueurs sériques permettant de séparer parmi des enfants ayant un eczéma lié à l’ingestion de lait de vache, ceux qui avaient un test de provocation oral positif de ceux avec un test négatif.

Le taux abaissé des IgG en particulier IgG4 à la lactalbumine est un marqueur d’allergie vraie au lait de vache.

Ce travail offre une nouvelle piste dans la recherche de marqueur d’allergie en se basant non pas sur les témoins d’une allergie (taux d’IgE) mais sur les marqueurs d’une absence d’acquisition de tolérance : taux des IgG spécifiques et de certaines sous-classes d’IgG comme les IgG4.

L’idée étant de proposer un marqueur biologique pour faire la différence, chez des mêmes enfants ayant un eczéma aggravé par le lait de vache, entre ceux qui sont réellement allergiques avec un TPO positif de ceux qui ne le sont pas. C’est un problème fréquent en pratique allergologique quotidienne.

L’étude montre l’intérêt des dosages d’IgG mais ne donne pas de valeur seuil permettant par exemple en pratique de déterminer chez nos petits patients ceux pour lesquels il ne serait pas utile de faire un TPO.

Il est donc nécessaire d’abord de confirmer ces résultats, puis de définir des valeurs seuils d’IgGs pour que l’on puisse en pratique tirer profit des résultats de ce travail.

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