Il y a le ciel, le soleil et la mer, ET LES ALLERGIES !!

lundi 23 septembre 2013 par Dr Alain Thillay511 visites

Accueil du site > Maladies > Atopie > Il y a le ciel, le soleil et la mer, ET LES ALLERGIES !!

Il y a le ciel, le soleil et la mer, ET LES ALLERGIES !!

Il y a le ciel, le soleil et la mer, ET LES ALLERGIES !!

lundi 23 septembre 2013, par Dr Alain Thillay

Influence de l’exposition au soleil durant l’enfance et l’adolescence sur la maladie atopique à l’adolescence. : Andrew Stewart Kemp1,*, Anne-Louise Ponsonby1,2, Angela Pezic1, Jennifer Ann Cochrane2, Terence Dwyer1,2, Graeme Jones2

dans Pediatric Allergy and Immunology
Volume 24, Issue 5, pages 493–500, August 2013

 Contexte :

  • Il a été postulé que l’exposition aux rayons ultraviolets pendant l’enfance peut influencer le développement des maladies allergiques.

 Objectif :

  • Nous avons cherché à savoir si l’exposition au soleil pendant l’enfance ou à l’adolescence est liée à l’apparition de maladies atopiques ou allergiques.

 Méthodes :

  • Étude de cohorte longitudinale sur seize ans de suivi (N = 415).
  • Les sujets ont été recrutés à la naissance dans le cadre d’une étude sur la santé des nourrissons.
  • La durée quotidienne déclarée de l’exposition au soleil pendant les mois d’été a été enregistrée à 8 et 16 ans d’âge.
  • La sensibilisation aux allergènes, la présence d’eczéma, d’asthme et de rhinite allergique aux pollens de Graminées ont été enregistrées à 16 ans.

 Résultats :

  • L’exposition au soleil déclarée de plus de 4 h par jour pendant les vacances d’été à l’adolescence était associée à une réduction du risque d’eczéma et de rhinite allergique aux aéroallergènes mais pas au risque d’asthme.
  • Ainsi, l’exposition au soleil plus élevée pendant les vacances d’été et les week-ends d’été à l’adolescence étaient associée à une réduction du risque d’eczéma significative (test de tendance p-value = 0,001 vacances d’été ; essai de tendance p-value = 0,003 week-ends d’été) et rhinite allergique aux pollens de Graminées (test de tendance p-value = 0,03 vacances d’été ; essai de tendance p-value = 0,02 week-ends d’été).
  • L’exposition au soleil à l’adolescence ou à l’âge de 8 ans n’était pas liée la sensibilisation aux aéroallergènes.
  • Il n’y avait aucune association entre le taux sérique de la 25-OH-vitamine D à l’adolescence, et, soit la sensibilisation aux aéroallergènes, ou, d’une maladie allergique.
    L’ajustement pour le taux sérique de 25-OH-vitamine D n’a pas modifié ces résultats.

 Conclusions :

  • L’augmentation de l’exposition au soleil pendant les vacances d’été à l’adolescence était associée à la réduction du risque d’eczéma et du risque de rhinite allergique, indépendamment des niveaux mesurés de vitamine D, mais aucune différence pour la sensibilisation aux aéroallergènes ou à l’asthme.
  • Les effets bénéfiques de l’exposition au soleil sur la maladie allergique peuvent fonctionner indépendamment de la vitamine D ou dus à un effet sur la sensibilisation aux allergènes.

Depuis quelques années, nombre d’études tournent autour de la relation entre le statut vitaminique D et les maladies allergiques IgE dépendantes.

Les études concernent le plus souvent des cohortes de suivi d’enfants dès la naissance et même dès la vie in-utero. Mais, la vitamine D n’intéresse pas que l’allergologie, son implication est recherchée dans les maladies cancéreuses, les maladies auto-immunes, le vieillissement…

Pour certains auteurs, la vitamine D se pare des atours de la panacée universelle, pour d’autres, des atours d’un effet délétère.

Nous avons pu lire des travaux qui montrent une diminution de l’allergie alimentaire grâce à notre bonne vitamine et d’autres qui soutiennent le contraire.

L’étude australienne qui fait l’objet de ce commentaire apparaît moins tranchée du fait qu’elle prend en compte le statut vitaminique D mais aussi l’exposition au soleil.
Il s’agit d’une étude de suivi de 415 enfants, dès la naissance, jusqu’à l’âge de 16 ans.

A l’âge de 8 ans et 16 ans, une évaluation du temps d’exposition au soleil durant l’été et les week-ends d’été a été enregistrée pour chacun d’eux.

De la même manière, toutes les manifestations des maladies allergiques IgE dépendantes étaient répertoriées.

Tout cela en mesurant le taux sérique de la 25-OH-vitamine D.

Au niveau de la peau, les ultraviolets B entraînent la formation de vitamine D3 à partir du 7-déhydrocholestérol, lui-même dérivé du cholestérol.

La vitamine D d’origine alimentaire ou cutanée est métabolisée par le foie en 25-hydroxy-vitamine D (25-OH-vitamine D) forme communément dosable dans le sang.

Ainsi, les auteurs ont-ils pu établir une relation entre le statut vitaminique D, entre l’exposition solaire et les maladies allergiques.

Dans les résultats, clairement, aucune relation significative entre le taux de la 25-OH-vitamine D sérique et les maladies allergiques.

Par contre, l’étude suggère que l’augmentation de l’exposition solaire pendant l’été est associée, à l’adolescence, à une diminution du risque d’eczéma et du risque de rhinite allergique mais pas de diminution de l’asthme ou de l’IgE-réactivité à l’encontre des aéroallergènes.

Nous savons tous que l’exposition au soleil diminue l’intensité de la dermatite atopique du fait de l’effet anti-inflammatoire des ultra-violets.

Mais, d’après cette étude, il n’y a pas d’effet bénéfique sur l’asthme et l’IgE réactivité spécifique des aéroallergènes, ce que je trouve assez logique.

Par contre, je m’explique mal l’effet qui serait positif sur la rhinite allergique.
Mais après tout, le nez est un petit organe très ensoleillé !

Cette étude est intéressante car elle suggère que le statut vitaminique D ne joue pas de rôle important dans les maladies allergiques ; à confirmer.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel