Ça fait peur

jeudi 16 janvier 2014 par Dr Bertrand Lovato1008 visites

Accueil du site > Pratique > Malades > Ça fait peur

Ça fait peur

Ça fait peur

jeudi 16 janvier 2014, par Dr Bertrand Lovato

Impact émotionnel familial d’une suspicion d’allergie alimentaire chez un enfant avant le diagnostic : Knibb RC, Semper H. Impact of suspected food allergy on emotional distress and family life of parents prior to allergy diagnosis.

dans Pediatr Allergy Immunol 2013 : 24 : 798–803.

 Objectifs

  • L’allergie alimentaire est souvent associée un sentiment de détresse psychologique chez l’enfant et chez ses parents.
  • Mais on ignore si la détresse des parents est présente avant le diagnostic cou bien si la prise en charge médicale de l’allergie alimentaire peut réduire cette anxiété.
  • Cette étude vise à évaluer l’anxiété et la dépression chez les parents et l’impact de la suspicion d’une allergie alimentaire sur la famille, avant et après une consultation d’allergologie spécialisée.

 Méthodes

  • Lors de la première consultation spécialisée en allergie alimentaire pour leur enfant, 124 parents ont rempli un questionnaire spécifique sur l’anxiété et la dépression ;
  • parmi eux, 50 ont à nouveau répondu au questionnaire 4-6 semaines plus tard à leur domicile.

 Résultats

  • La plupart des parents (86,4%) ont déclaré que la suspicion d’une allergie alimentaire chez leur enfant avait un impact sur leur vie de famille : 32,5 % des parents ressentaient une anxiété légère à sévère avant la consultation et 17,5% avaient une dépression légère à modérée.
  • 76% avaient modifié l’alimentation de leur enfant
  • Après la consultation spécialisée, les taux d’anxiété restaient autour de 40% et encore 13% des parents restaient dépressifs.
  • Il n’y avait pas de différences significatives dans l’anxiété (p = 0,34) ou les scores des dépression (p = 0,09) avant et après la consultation.

 Conclusions

  • L’anxiété et la dépression sont présentes dans une proportion non négligeable de parents avant le diagnostic de l’allergie alimentaire chez leur enfant et cela ne diminue pas dans le court terme, après la consultation.
  • Les auteurs insistent sur la nécessité d’identifier ces parents à risque de détresse psychologique et sur la réflexion à mener pour améliorer leur prise en charge spécifique.

De récents sondages corroborant cette étude, évoquent les impacts psychologiques traumatisants, tant chez les parents que pour les enfants, allant respectivement de la surprotection à la frustration pour les uns et de la frustration à l’isolement pour les autres. Près de 70 % des parents ont mentionné que les allergies alimentaires affectaient la qualité de vie de leurs enfants, tant à l’école que dans leur vie sociale.

Cette étude qui montre l’impact émotionnel finalement assez prévisible de l’allergie alimentaire a surtout le mérite de mettre le doigt sur l’absence de réassurance des parents après la visite chez le médecin. Ce qui doit nous faire réfléchir bien modestement sur notre pratique !

Nous savons tous que le diagnostic d’une allergie alimentaire chez un enfant a des conséquences scolaires, familiales et sociales parfois lourdes. Mais peut être ne prenons nous pas assez de temps pour expliquer et rassurer les enfants et les parents ?

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel