Allergie à l’œuf : l’omelette sera pour qui sait attendre !!

jeudi 27 février 2014 par Dr Stéphane Guez1168 visites

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Allergie à l’œuf : l’omelette sera pour qui sait attendre !!

Allergie à l’œuf : l’omelette sera pour qui sait attendre !!

jeudi 27 février 2014, par Dr Stéphane Guez

Histoire naturelle de l’allergie à l’œuf dans une cohorte observationnelle. : Scott H. Sicherer, Robert A. Wood, Brian P. Vickery, Stacie M. Jones, Andrew H. Liu, David M. Fleischer, Peter Dawson, Lloyd Mayer, A. Wesley Burks, Alexander Grishin, Donald Stablein, Hugh A. Sampson

dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - February 2014 (Vol. 133, Issue 2, Pages 492-499.e8, DOI : 10.1016/j.jaci.2013.12.1041)

 Introduction :

  • Il y a peu d’études sur l’histoire évolutive naturelle de l’allergie à l’œuf, et la plupart sont des études non longitudinales qui n’ont pas permises d’identifier des facteurs précoces prédictifs du devenir.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont cherché à décrire l’évolution naturelle de l’allergie à l’œuf et d’identifier des marqueurs précoces de pronostic.

 Matériel et Méthode :

  • Des enfants âgés de 3 à 15 mois, ont été inclus dans une étude observationnelle multicentrique avec :
    • soit de antécédents convaincants d’allergie immédiate à l’oeuf, au lait ou au deux et avec des prick-tests positifs à l’aliment impliquée,
    • et/ou une dermatite atopique modéré à sévère avec un test cutané positif en prick à l’oeuf ou au lait.
  • Les enfants inclus avec des antécédents d’allergie à l’oeuf ont été suivis de façon longitudinale et la guérison a été établie par une ingestion sans problème.

 Résultats :

  • La cohorte est constituée de 213 enfants allergiques à l’œuf suivi jusqu’à l’âge moyen de 74 mois.
  • L’allergie disparaît chez 105 enfants (49,3%) à l’âge moyen de 72 mois.
  • Les facteurs prédictifs de cette guérison sont :
    • une réaction initiale caractéristique (urticaire isolée et/ou angioedème) versus les autres formes cliniques,
    • le taux de base des IgE spécifiques à l’oeuf, la taille de la papule des prick-tests, la sévérité de la dermatite atopique, le taux des IgG4 et la réponse IL4 (tous, p > 0.05).
  • Les données additionnelles cliniques, démographiques et les évaluations complémentaires biologiques ne sont pas associées à une guérison.
  • L’analyse multivariée identifie les taux d’IgEs à l’œuf et les caractéristiques initiales de la réaction come les facteurs prédictifs les plus importants.
  • Un calcul pour estimer la probabilité de guérison a pu être établi.

 Conclusions :

  • Dans cette cohorte d’enfants allergiques à l’œuf, approximativement la moitié est guérie dans les 74 mois.
  • Les taux de base des IgEs à l’œuf et les caractéristiques de la réaction clinique initiale sont les facteurs prédictifs les plus importants pour une probabilité élevée de guérison.

Les auteurs confirment que l’allergie à l’œuf disparaît dans la moitié des cas à 74 mois.

Les facteurs de bon pronostic sont des antécédents caractéristiques d’une allergie IgE médiée, et les résultats des tests allergiques : prick-tests et IgEs. Des abaques sont proposées pour évaluer la probabilité de ne plus avoir d’allergie.

Il s’agit d’un travail de l’équipe de Sampson, bien connu des allergologues puisqu’il fournit régulièrement des études avec des calculs permettant d’exprimer la probabilité de guérison d’une allergie alimentaire en fonction de l’allergène.

Impossible de donner les clés de ces calculs : l’article fournit des figures avec des courbes de Kaplan-Meier permettant en fonction de l’âge et du taux des IgEs d’estimer la probabilité de guérison de l’allergie à l’œuf. Les allergologues intéressés devront se procurer ces schémas.

Dans tous les cas cette étude confirme le bon pronostic de cette allergie de l’enfant.

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