Asthme de l’adulte : sous diagnostiqué et le plus souvent allergique

vendredi 1er novembre 2002 par Dr Isabelle Bossé2823 visites

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Asthme de l’adulte : sous diagnostiqué et le plus souvent allergique

Asthme de l’adulte : sous diagnostiqué et le plus souvent allergique

vendredi 1er novembre 2002, par Dr Isabelle Bossé

Cette étude épidémiologique anglaise met en évidence l’absence de diagnostic par défaut d’asthme chez des adultes avec un wheezing, et la présence d’un terrain atopique dans un grand nombre de cas. Age, classe sociale et mode de vie sont également des facteurs importants de variations.

Epidémiologie comparée entre le wheezing et l’asthme atopiques et non atopiques, dans un échantillon national d’adultes anglais. : C S Court, D G Cook and D P Strachan
Department of Public Health Sciences, St George’s Hospital Medical School, London SW17 0RE, UK dans Thorax 2002 ;57:951-957

 Objet  : il y a un débat pour savoir si l’asthme a des formes atopiques ou non atopiques et si dans les études épidémiologiques les cas d’asthme doivent être diagnostiqués par un médecin ou sur les symptômes rapportés par les patients.

 Méthodes  :
* 24 952 individus âgés de plus de 11 ans ont été surveillés par le système de santé anglais entre 1995 et 1996.
* Les participants devaient dire s’ils avaient eu un épisode de wheezing dans l’année passée et si un médecin avait posé chez eux le diagnostic d’asthme.
* Les Ig E totales et spécifiques aux acariens ont été dosées.

 Résultats :
* le whezing sans diagnostic d’asthme dans l’année passée était plus fréquent chez les hommes et dans les groupes plus âgés, alors que le wheezing avec asthme diagnostiqué était plus fréquent chez les femmes et parmi les personnes plus jeunes.
* Les deux types de wheezing étaient plus fréquents dans les classes sociales défavorisées, parmi les ex-fumeurs et les fumeurs , et dans les zones urbaines.
* 32 % des personnes rapportant un wheezing et 22% chez qui a été diagnostiqué un asthme n’avaient jamais eu de dosage des Ig E totales et spécifiques aux acariens.
* Parmi les sujets non atopiques la prévalence du wheezing augmente avec l’âge et la classe sociale défavorisée, ceci étant dû à l’absence de diagnostic d’asthme dans beaucoup de wheezings.
* Par contre, parmi les sujets atopiques il n’y avait aucune tendance générale associée à l’âge et à la classe sociale, mais le wheezing avec diagnostic d’asthme décroissait avec l’âge.

 Conclusions : des différences épidémiologiques évidentes apparaissent entre les adultes qui sifflent avec ou sans diagnostic d’asthme et entre les siffleurs atopiques ou non atopiques. Les sujets avec un asthme diagnostiqué sont plus fréquemment atopiques, mais ces résultats constituent un prémisse à l’hypothèse que l’asthme de l’adulte est presque toujours associé à une réaction Ig E médiée.


Malgré les avancées notables sur le plan du diagnostic de l’asthme, cette étude montre du doigt l’insuffisance des diagnostics d’asthme portés par des médecins, une part importante des adultes rapportant un wheezing échappant à ce diagnostic.

Autre fait intéressant, l’asthme atopique est plus fréquent chez les adultes plus jeunes, a contrario le wheezing se retrouve chez les plus âgés.

Les asthmes diagnostiqués sont le plus souvent atopiques, et dans ce cas ni le mode de vie (tabagisme) , ni la classe sociale n’ont d’influence.

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