Les allergologues rendent-ils vraiment leurs patients plus zen ?

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Les allergologues rendent-ils vraiment leurs patients plus zen ?

Les allergologues rendent-ils vraiment leurs patients plus zen ?

mardi 3 mars 2015, par Dr Céline Palussière

Qualité de vie liée à la santé chez les enfants ayant une hypersensibilité alimentaire perçue et diagnostiquée. : Carina Venter1,2,*, Isolde Sommer1, Harriet Moonesinghe1, Jane Grundy2, Gillian Glasbey2 andTaraneh Dean1,2
DOI : 10.1111/pai.12337

dans Vol. 26 Issue 1
Pediatric Allergy and Immunology

 Contexte :

  • Les quelques études qui ont mesuré la qualité de vie liée à la santé (QDVLS) dans l’hypersensibilité alimentaire (HSA) ont trouvé une QDVLS significativement réduite chez les patients et leur famille, en particulier dans le domaine des activités sociales et familiales, des conséquences émotionnelles et de l’économie familiale.
  • Un des aspects qui n’a pas été étudié est la différence entre l’effet sur la QDVLS d’une HSA suspectée (allergie ou intolérance) par rapport à une HSA diagnostiquée (sur la base d’un test de provocation, de tests cutanés ou d’une histoire clinique probante).
  • Le but de cet étude était ainsi d’analyser la QDVLS chez des enfants ayant un diagnostic certain d’HSA par rapport à ceux qui ont une HSA alléguée.

 Méthodes :

  • Nous avons utilisé les données d’une cohorte de 10 ans de l’étude FAIR sur la recherche dans l’allergie et l’intolérance alimentaire, de l’Île de Wight et nous avons mesuré le score de QDVLS grâce au Questionnaire de Qualité de Vie dans l’Allergie Alimentaire – version des parents, qui mesure la QDVLS à travers 4 domaines : anxiété liée à l’alimentation, impact émotionnel, limitations diététiques et sociales.

 Résultats :

  • En comparant les deux groupes d’enfants (HSA prouvée versus alléguée), aucune différence dans la QDVLS n’était trouvée, bien que l’anxiété liée à l’alimentation montre une valeur du p de 0,062.
  • Ceci était aussi le cas lorsque tous les facteurs confondants identifiés étaient corrigés.

 Conclusion :

  • Nous avons trouvé qu’avoir un diagnostic certain d’HSA n’était pas un élément prédictif indépendant de la QDVLS.
  • Des études ultérieures seront nécessaires pour comparer deux groupes plus homogènes.
  • Nous avons aussi besoin de mieux cibler les effets de la prise en charge continue des équipes pluridisciplinaires sur la QDVLS, et quels facteurs particuliers de la prise en charge de l’HSA affectent la QDVLS.

Spontanément, on penserait plutôt qu’une prise en charge en allergologie, en cas de suspicion d’allergie ou intolérance alimentaire, permet une prise en charge appropriée et une baisse du niveau d’anxiété.

Cette étude a comparé les résultats de score de Qualité de vie liée à la santé chez des enfants ayant une suspicion d’allergie ou une allergie/intolérance prouvée par un médecin. Les scores obtenus sont tout à fait comparables, au niveau de l’anxiété ou des impacts sur la vie sociale et familiale.

Ces scores sont de plus en plus utilisés pour évaluer de façon objective le retentissement de pathologies chroniques. Ce sont des outils intéressants, qui ont ainsi mis en évidence l’impact très important de l’urticaire chronique par exemple.

Dans les hypersensibilités alimentaires, les scores de qualité de vie sont aussi très intéressants, avec des échelles spécifiques pour les enfants et pour leurs parents.

Plusieurs études avaient jusqu’à présent montré qu’une prise en charge spécifique était plutôt rassurante pour les patients et leur famille. Les test de provocation orale alimentaires étaient même vécus tout à fait positivement par les patients, avec des scores améliorés après la réalisation des tests, certainement grâce aux consignes claires qui en découlent.[Soller L, Hourihane J, DunnGalvin A. The impact of oral food challenge tests on food allergy health-related quality of life. Allergy. 2014 Sep ; 69(9) : 1255-7]

Les résultats de cette étude vont donc plutôt à l’encontre de l’opinion qu’on se fait de prime abord, et des résultats des études antérieures.

Les auteurs eux-même n’expliquent pas vraiment ces conclusions, mais soulignent l’hétérogénéité des groupes comparés, qui peut certainement induire des biais.

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