Eradiquez l’Helico, il en restera toujours des traces cutanées !!!

jeudi 5 mars 2015 par Dr Alain Thillay12266 visites

Accueil du site > Maladies > Urticaire > Eradiquez l’Helico, il en restera toujours des traces cutanées !!!

Eradiquez l’Helico, il en restera toujours des traces cutanées !!!

Eradiquez l’Helico, il en restera toujours des traces cutanées !!!

jeudi 5 mars 2015, par Dr Alain Thillay

Relation entre Helicobacter pylori et urticaire chronique spontanée : efficacité de l’éradication d’Helicobacter pylori. : Majid Rostami Mogaddam, Abbas Yazdanbod, Nastaran Safavi Ardabili, Nasrollah Maleki, Sonia Isazadeh
Postep Derm Alergol 2015 ; XXXII, 1 : 15–20
DOI (digital object identifier) : 10.5114/pdia.2015.48729

 Introduction :

  • L’urticaire chronique (UC) est définie comme la présence de l’éruption (chronique ou récidivante) durant une période de six semaines ou plus.
  • Certaines études ont rapporté une association entre l’urticaire chronique et Helicobacter pylori (H. pylori).

 Objectif :

  • Déterminer la prévalence de l’infection à H. pylori en utilisant le test de détection des antigènes d’H. pylori dans les selles chez des patients atteints d’UC spontanée et d’explorer les patients infectés après éradication d’H. pylori.

 Matériel et méthodes :

  • Une centaine de patients atteints d’urticaire chronique spontanée et 100 contrôles sains ont été enrôlés dans notre service de consultations externes de dermatologie entre mai 2012 et Juin 2013 et ont été testés pour les antigènes d’H. pylori.
  • Les patients infectés par H. pylori ont reçu un quadruple traitement durant deux semaines.
  • Afin d’évaluer l’efficacité de l’éradication, un test de détection dans les selles d’H. pylori a été répété pour chaque patient six semaines après la fin du traitement d’H. pylori.
  • L’efficacité du traitement d’éradication sur l’UC a été évaluée trois mois après le traitement.

 Résultats :

  • Trente-six pour cent des patients atteints d’UC spontanée étaient infectés par H. pylori tandis que 23% des témoins l’étaient aussi.
  • La réponse au traitement d’éradication était évidente chez 33 patients (91,67%) alors que chez trois (8,33%) d’entre eux n’ont montré aucune réponse, malgré l’éradication de H. pylori constatée.
  • Le suivi clinique des 33 patients traités avec succès trois mois plus tard révélait une rémission complète de l’urticaire dans 54,5% des cas, une rémission partielle dans 18,2% et aucune amélioration dans 27,3%.

 Conclusions :

  • Les résultats de notre étude suggèrent que la recherche de l’infection à H. pylori devrait être incluse dans le bilan diagnostique des patients souffrant d’urticaire chronique spontanée ne répondant pas au traitement habituel ou souffrant de symptômes gastro-intestinaux.
  • Pour le diagnostic de l’infection à H. pylori, on doit considérer les coûts et l’accessibilité de la population à au test de détection antigénique dans les selles HpSA® et le test respiratoire à l’urée.

L’infection à Helicobacter pylori est l’une des plus fréquentes chez l’homme. Cette bactérie est retrouvée au niveau de l’estomac. Il a été démontré qu’elle était responsable d’ulcère stomacal. Depuis quelques années, des moyens de diagnostic fiables ont été développés comme la détection d’antigènes d’H. pylori dans les selles ou le test respiratoire à l’urée.

Nombre d’études ont suggéré l’implication d’Hélicobacter pylori en dehors du tractus digestif et particulièrement la peau.

Ainsi, il a été évoqué son association dans l’urticaire chronique, la rosacée, le psoriasis, le syndrome Sjögren, le lichen plan, l’aphtose, la maladie de Behçet, la dermatite atopique, le prurigo, le prurit chronique…

Plusieurs études ont donc montré un lien entre H.pylori et urticaire chronique.

Les auteurs évoquant ce lien, ont pu évoquer qu’en conséquence cette infection stomacale pouvait augmenter la perméabilité des muqueuses digestives et ainsi exposer l’organisme à une plus grande quantité de trophallergènes ou que la réponse immune à l’encontre de cette bactérie pouvait entraîner la sécrétion accrue d’histamine au niveau de la peau.

L’hypothèse séduisante qu’Helicobacter pylori serait à l’origine d’une réponse immune à IgE n’a jamais pu être démontrée.

On peut ainsi dire pour clore ce chapitre que des études suggèrent un lien entre infection digestive à Helicobacter pylori et certaines urticaires chroniques, pour autant, aucune étude convaincante ne vient donner une explication à ce lien.

Cette étude d’origine iranienne avait pour but de préciser la prévalence de l’infection à H. pylori dans une population de patients souffrant d’urticaire chronique spontanée et d’effectuer un suivi de ces patients atteints par l’infection après traitement spécifique.

Ainsi, les auteurs ont-ils pu recruter 100 patients souffrant d’UC et 100 témoins sains, les deux groupes ont été appariés en âge et sexe.

Dans le groupe urticarien, 36% avaient un test positif de détection des antigènes d’Helicobacter pylori dans les selles pour 23% chez les sujets sains.

Après le traitement d’éradication dont l’efficacité a été vérifiée, 33/36 patients atteints d’UC répondaient favorablement alors que seulement 3 n’avaient aucune amélioration de l’urticaire.

Le suivi clinique à 3 mois de ces 33 patients répondeurs montrait la persistance de la rémission complète chez plus de 50% d’entre eux.

Au total, cette étude suggère qu’il est nécessaire dans le bilan d’une urticaire chronique spontanée persistante malgré un traitement adapté et/ou accompagnée de troubles digestifs de pratiquer alors systématiquement une recherche de la présence d’une infection à Helicobacter pylori.

Les résultats de ce travail mériteraient d’être confirmés par une étude de plus grande ampleur.

Sur le plan pratique, pour ma part, j’ai la même attitude que celle proposée par les auteurs de cette étude toutefois souvent avec beaucoup de déception, il est vrai que le nombre des mes patients dans ce cas ne représente pas un échantillon significatif.

L’urticaire chronique spontanée est sans doute une maladie plurifactorielle.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel