L’allergie au lait de vache, on l’a dans la peau !

mardi 26 mai 2015 par Dr Alain Thillay2814 visites

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L’allergie au lait de vache, on l’a dans la peau !

L’allergie au lait de vache, on l’a dans la peau !

mardi 26 mai 2015, par Dr Alain Thillay

Signification de l’urticaire de contact au lait chez des enfants atteints d’allergie aux protéines de lait de vache. : Schichter-Konfino V, Almog M, Bamberger E, Berkowitz D, Kessel A.

The significance of allergic contact urticaria to milk in children with cow’s milk allergy.

dans Pediatr Allergy Immunol 2015 : 26 : 218–222

 Contexte :

  • L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) est l’allergie alimentaire la plus courante de la petite enfance.
  • L’allergie alimentaire est généralement déclenchée par l’ingestion, mais peut également être déclenchée par contact cutané.

 Objectif :

  • Nous avons étudié l’incidence et la signification clinique de l’APLV induisant l’urticaire de contact chez les personnes atteintes d’allergie aux protéines de lait de vache avec et sans dermatite atopique (DA).

 Méthodes :

  • Un total de 157 enfants dont 133 diagnostiqués allergiques aux protéines de lait de vache a participé à l’étude.
  • L’étude était basée sur des données d’observation recueillies dans le cadre des soins donnés aux patients comprenant un prick-test cutané et un « test au doigt », le lait de vache est appliqué sur la joue par le doigt d’un médecin pour détecter une urticaire de contact.

 Résultats :

  • Quatre-vingt neuf des 133 patients (66,9%) avaient une APLV IgE dépendante.
  • Quarante de ces 89 (44,9%) ont été testés positifs lors du test au doigt.
  • L’atopie familiale était plus élevée chez ceux qui étaient positifs pour l’urticaire de contact [21/40 (52,5%) vs 14/49 (28,5%), p = 0,029].
  • Les patients positifs à l’urticaire de contact comparativement à ceux négatifs avaient une incidence plus élevée d’allergies alimentaires multiples [20 des 40 (50%) contre 7/49 (14,3%), p <0,004].
  • Les patients souffrant d’APLV IgE dépendante associée à la DA avaient statistiquement plus d’urticaire de contact allergique aux protéines de lait de vache par rapport aux patients sans DA [71% (15/21) contre 37% (25/68), p = 0,0064].
  • Les enfants atteints d’allergie au lait de vache non IgE dépendante et le groupe de contrôle sain n’avaient pas d’urticaire de contact aux protéines de lait de vache.

 Conclusion :

  • L’urticaire de contact aux protéines de lait de vache n’existe seulement que chez les patients ayant une APLV IgE dépendante.
  • Le test au doigt au lait de vache devrait faire partie de l’évaluation des patients allergiques au lait de vache, sa positivité suggère la possibilité d’allergies alimentaires multiples, en particulier pour le sésame et l’œuf.

L’allergie aux protéines de lait de vache est l’allergie alimentaire la plus fréquente de la petite enfance et la première à apparaître souvent chez le nourrisson de moins d’un an.

La symptomatologie allergique s’exprime surtout lors de l’ingestion du lait. Pourtant, l’urticaire de contact au lait de vache est un fait clinique reconnu.

Les chercheurs du Centre Hospitalo-Universitaire de Haïfa en Israël ont cherché à préciser l’incidence et la signification clinique de cette urticaire de contact alimentaire.

Les manifestations cliniques sont principalement gastro-intestinales, cutanées et respiratoires, mais, l’APLV peut se manifester aussi par un choc anaphylactique.

Chez 157 petits patients suspects d’allergie au lait de vache, 133 ont été diagnostiqués comme ayant une allergie IgE dépendante aux protéines de lait de vache.

Pour déterminer l’urticaire de contact au lait de vache, les auteurs ont eu recours au test au doigt qui consiste simplement à appliquer un peu de lait de vache pur sur la joue de l’enfant.

Sans revenir en détail sur les résultats de cette étude, il faut retenir que l’existence d’une urticaire de contact au lait de vache se voit essentiellement chez les patients présentant une APLV IgE dépendante, ayant un contexte familial atopique, d’autant plus en cas de DA, on observe une plus grande fréquence de positivité du test au doigt.

Pour faire simple, l’urticaire de contact au lait de vache est l’apanage d’un contexte atopique franc.

Un aspect important à retenir est celui du plus grand risque d’allergie alimentaire multiple.

Dans sa pratique courante, l’Allergologue connaît bien ce phénomène de l’urticaire de contact aux laits de mammifères.

A mon sens, son existence, chez un petit patient, est un signe de sévérité de l’allergie au lait de vache avec un risque de réaction sévère et donc un risque plus important de développer d’autres allergies alimentaires lors de la diversification.

Ce constat semble bien aller dans le sens, que le primum movens, sur ce type de terrain atopique sévère, de l’allergie alimentaire est la « perméabilité » de la peau aux trophallergènes.

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