ça à la couleur de l’eczéma, ça gratte comme l’eczéma, mais ce n’est pas de l’eczéma !

mercredi 27 novembre 2002 par Dr Stéphane Guez9466 visites

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ça à la couleur de l’eczéma, ça gratte comme l’eczéma, mais ce n’est pas de l’eczéma !

ça à la couleur de l’eczéma, ça gratte comme l’eczéma, mais ce n’est pas de l’eczéma !

mercredi 27 novembre 2002, par Dr Stéphane Guez

L’eczéma, pour l’allergologue non dermatologue, reste une affection difficile à traiter. Ou pour être plus précis, il faut savoir reconnaître un eczéma et surtout connaître le diagnostic différentiel de certaines formes d’eczéma. Ainsi l’eczéma palmoplantaire peut être confondu avec une affection très différente : laquelle ?

Lymphome cutané cellulaire T de type mycosis fongoïde des mains et des pieds : une forme clinique pouvant entraîner un retard de diagnostic et une prise en charge thérapeutique inadaptée chez un patient présentant une eczéma palmoplantaire. : Konstanze Spietha, Marcella Grundmann-Kollmanna, Ulf Runnea, Gyde Staibc, Christian Fellbaumb, Manfred Woltera, Roland Kaufmanna, Jens Gillea aZentrum der Dermatologie,bInstitut für Pathologie, Klinikum der J.W. Goethe-Universität, Frankfurt am Main ;
cHautklinik der Universität Ulm, Deutschland
dans International Journal for clinical and investigative Dermatology Vol. 205, No. 3, 2002

L’étiologie des lésions d’eczéma chronique des plantes des pieds et des paumes des mains reste non élucidée chez un nombre très important de patients.

Une accumulation de preuves suggèrent qu’une forme rare de lymphome cellulaire T cutané de type mycosis fongoïde, restreinte à une atteinte de la paume des mains et/ou de la plante de pieds, puisse mimée une dermatose palmoplantaire.

Dans cette étude, les auteurs ont analysé les caractéristiques cliniques et histologiques de 3 adultes ayant une eczéma chronique palmoplantaire sans étiologie et répondant peu aux traitements standards. Le diagnostic de mycosis fongoïde a été finalement posé.

 Méthodes : l’évolution de la maladie, la réponse aux traitements antérieurs, les lésions dermatologiques ont été décrites, les résultats des analyses histochimiques et immuno-histochimiques ont été rapportés, incluant la connaissance du réarrangement génique du récepteur des cellules T.

 Résultats :
* le début des lésions cutanées avait une large expression clinique, et avait débuté de 2 à 10 ans avant le diagnostic,
* les traitements conventionnels conduisaient à une rémission courte ou partielle,
* sauf pour un patient l’infiltrat épidermique était composé essentiellement de cellules CD4+ ,
* une photothérapie chimique semblait entraîner un résultat plus durable.

 Conclusion : Comme la prise en charge thérapeutique de cette affection diffère du traitement standard habituel, la connaissance de cette variante de mycosis fongoïde doit être connue et évoquée comme diagnostic différentiel d’un eczéma palmoplantaire pour améliorer la rapidité du diagnostic et permettre un traitement adapté.


Voici une forme effectivement très piégeante d’une affection qu’il convient de ne pas négliger car nécessitant un traitement spécifique.

Pour ne pas se tromper ( mais il s’agit heureusement d’une affection rare) il faut retenir que devant un eczéma palmoplantaire sans étiologie allergique et qui résiste à un traitement conventionnel bien mené, il faut penser au diagnostic différentiel et faire une biopsie cutanée.

Celle-ci permettra alors de redresser le diagnostic et de réorienter le patient.

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