Les atopiques doivent aller à l’école...de l’atopie ! Utopie ?

jeudi 5 décembre 2002 par Dr Alain Thillay3461 visites

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Les atopiques doivent aller à l’école...de l’atopie ! Utopie ?

Les atopiques doivent aller à l’école...de l’atopie ! Utopie ?

jeudi 5 décembre 2002, par Dr Alain Thillay

La réussite de la prise en charge de l’enfant porteur d’une dermatite atopique passe par une bonne observance de la thérapeutique prescrite. Cette étude préliminaire montre l’intérêt d’une école de l’atopie qui permet à l’enfant d’acquérir les connaissances afin de se prendre en charge.

Évaluation d’un programme d’éducation d’une « école de l’atopie » : étude pilote sur 40 patients. : Chavigny JM, Adiceom F, Bernier C, Debons M, Stalder JF. Service de Dermatologie, CHU Hotel-Dieu, 1, place Alexis Ricordeau, 44093 Nantes, France. dans Ann Dermatol Venereol 2002 Aug-Sep ;129(8-9):1003-7

 INTRODUCTION. L’évaluation de l’éducation de 40 patients modérément ou sévèrement atopiques a été étudiée dans le cadre d’une école de la dermatite atopique créée à Nantes, de novembre 2000 à mai 2001.

 SUJETS et METHODES.
* Les patients atteints de dermatite atopique modérée à sévère (SCORAD>20) étaient sélectionnés selon les critères de Hanifin et Rajka et étaient inclus dans une étude pilote ouverte comprenant un programme éducatif.
* La formation de l’atopique comprenait consultations, démonstrations, interrogatoires pratiqués par un Dermatologue et une infirmière et ateliers organisés en 3 groupes en fonction de l’âge des patients.
* Le SCORAD, le diagnostic pédagogique et au moins un objectif pédagogique étaient établis lors de la première consultation.
* Les critères d’évaluation étaient définis en accord avec les objectifs pédagogiques. * Les outils éducatifs spécifiques étaient utilisés pour chaque objectif.

 RESULTATS.
* Quarante patients (âge moyen : 9 ans) étaient suivis durant 6 mois.
* Au début de l’étude la moyenne du SCORAD s’établissait à 50,5. Après 6 mois de suivi, cette moyenne tombait à 22 et l’amélioration du SCORAD se retrouvait dans 97 % des cas.
* Les objectifs éducationnels étaient atteints dans 70,6 % des cas. Un patient a été perdu de vue.

 DISCUSSION.
* L’approche éducationnelle de la dermatite atopique comprend la prise en charge globale de la maladie après identification des facteurs de risque, dégradation de la qualité de vie, comportement à l’égard des lésions cutanées et stress familial.
* Le diagnostic éducationnel se concentrant sur le traitement local est l’étape majeure ; le traitement topique est souvent mal compris, ou conduit de façon erronée ou inexistant.
* L’éducation thérapeutique joue un rôle clé dans la compliance et l’efficacité thérapeutique.
* La gestion de la douleur, la démonstration et l’explication des soins de peau par des professionnels de santé, l’information concernant la maladie durant des ateliers adaptés à l’âge permettent l’obtention de bons résultats dans plus de 70 % des cas.
* La dermatite atopique sévère de l’enfant peut conduire à des conflits familiaux majeurs lorsque les parents ont le traitement en charge. En confiant des responsabilités aux enfants, en leur apprenant à se traiter eux-mêmes, cela soulage les parents et réduit finalement les conflits.

 CONCLUSION. Les difficultés rencontrées dans le traitement de la dermatite atopique réfractaire peuvent être secondaires à la sévérité de la maladie, à une compliance pauvre ou un retentissement psychologique important. L’éducation thérapeutique du patient, ce qui a été réalisé ici dans l’école de la dermatite atopique, représente une grande ouverture chez ce genre de patient.


Je suis bien d’accord, il faut responsabiliser les enfants, d’ailleurs quelle que soit la pathologie dont il souffre, pour qu’ils prennent en charge une part de la thérapeutique sous le contrôle des parents.

C’est ce que nous faisons tous, Allergologues de terrain, tous les jours en nos cabinets.

Maintenant, sur le plan du coût, est-il rentable d’investir dans ce genre de structure ?

Je sais bien que tout cela est dans l’air du temps, les écoles de l’asthme, les écoles de l’atopie, etc.. Ce collectivisme du soin. Cela signifierait-il que nous ne prenons plus en charge globalement nos patients ?

Pour ma part, je reçois des patients en consultation uniquement pour leurs apprendre à se traiter eux-mêmes. Ils paraissent plutôt satisfaits.

Bien sûr, et j’y insiste, il ne faut pas oublier le bilan allergologique, le traitement de la dermatite atopique ne se borne pas seulement à l’application de crèmes et pommades.

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