Dossier Conjonctivite et dosage des IgE lacrymales

vendredi 19 avril 2002 par Philippe Auriol4624 visites

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Dossier Conjonctivite et dosage des IgE lacrymales

Dossier Conjonctivite et dosage des IgE lacrymales

vendredi 19 avril 2002, par Philippe Auriol

Ce texte est issu d’un mémoire sur "conjonctivite allergique et dosage des IgE lacrymales" réalisé dans le cadre de la capacité d’allergologie en 1997.
Il donne l’occasion de refaire un point sur l’oeil, ses structures et les moyens de comprendre la genèse des inflammations allergiques de l’oeil.
Les pathologies allergiques du globe oculaire et de ses annexes sont intéressantes par leur diversité tant clinique que physiopathologique. On distingue classiquement les pathologies intra-oculaires et les pathologies des annexes que sont les paupières, la cornée et la conjonctive.

Ce sont surtout sur ces dernières, les plus fréquentes, que nous nous pencherons dans cette étude.

Les consultations d’allergologie ophtalmique deviennent de plus en plus fréquentes étant donné l’augmentation croissante de la pollution atmosphérique et l’allergénicité supplémentaire qui en résulte.

La conjonctive, qui recouvre la face interne des paupières, est constituée d’un épithélium malpighien à cellules cuboïdes qui est lui-même pourvu de multiples cellules caliciformes à mucus. Le mucus est d’ailleurs impliqué dans le captage des débris cellulaires et des poussières pour les entrainer dans le cul-de-sac inférieur où l’ensemble sera éliminé. Il contribue également à la stabilité du film lacrymal en assurant l’adhésion du film lacrymal à l’oeil. Sa détérioration amènera donc des larmoiements avec des signes d’irritation au niveau de l’oeil équivalents à ceux d’une sécheresse oculaire classique.

L’épithélium contient également de façon physiologique des lymphocytes et des polynucléaires neutrophiles. Le chorion est sous-jacent à l’épithélium, riche en vaisseaux sanguins et lymphatiques, mais il est surtout notable par l’abondance, à l’état normal, de cellules inflammatoires (lymphocytes, plasmocytes, mastocytes, neutrophiles) organisées en follicules qui prédominent dans les culs-de-sac. Les polynucléaires éosinophiles ne sont présents que dans les réactions inflammatoires.

La cornée est trés peu pourvue d’ éléments cellulaires inflammatoires sauf au niveau du limbe ce qui explique la fréquence des localisations allergiques à son niveau. Ce cercle périkératique est d’ailleurs souvent associé à une inflammation endo-oculaire. La cornée peut cependant subir des lésions liées à l’inflammation locale ou à la sécheresse oculaire et ce à des degrés divers (Kératite superficielle ou interstitielle).

L’uvée, qui regroupe l’iris, le corps ciliaire et la choroïde constitue à la fois la membrane pigmentée, vasculaire, musculaire et secrétoire de l’oeil. Elle est riche en mastocytes surtout au niveau de la choroïde.

L’inflammation des autres parties de l’oeil ne présente pas actuellement d’intérêt en allergologie


Il nous a semblé intéressant de nous attarder sur la technique de dosage des IgE lacrymales dite « Stallerdiag-IgE° » lors de conjonctivites allergiques supposées telles par un médecin ophtalmologiste.

L’étude a porté sur 100 sujets de la consultation d’allergologie du centre d’ophtalmologie « Jean Abadie » de l’hôpital universitaire de Bordeaux.

Une spécificité comparable à celle de Didier-laurent a été retrouvée dans notre étude, soit prés de 90%. Les sujets faux-positifs nous semblent être liés à une pathologie inflammatoire générale plus ou moins associée à une pathologie inflammatoire locorégionale.

La sensibilité nous est apparue basse à 74% dans un premier temps mais à la lumière de l’étude effectuée par Ballow nous avons pû affirmer une sensibilité à 91% donc plutôt supérieure à celle annoncée et ce à condition d’en exclure les sujets présentant une apparente blépharo-kérato-conjonctivite allergique (tests cutanés et interrogatoire positifs) associée à une importante inflammation locorégionale.

Cette technique présente donc un intérêt certain pour le médecin ophtalmologiste qui, aprés avoir éliminé les causes d’inflammation locorégionale et générale, pourra ainsi de façon fiable affirmer une étiologie allergique qu’il confiera alors éventuellement au médecin allergologue pour une prise en charge spécifique.

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