La Ventoline ne tue pas : vous êtes sûrs ?

lundi 6 janvier 2003 par Dr Philippe Carré14553 visites

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La Ventoline ne tue pas : vous êtes sûrs ?

La Ventoline ne tue pas : vous êtes sûrs ?

lundi 6 janvier 2003, par Dr Philippe Carré

Les Bêta agonistes inhalés de courte durée d’action utilisés dans l’asthme et la BPCO ont été accusés d’augmenter le risque d’infarctus myocardique. Une étude de cohorte de 12090 sujets BPCO de plus de 55 ans à haut risque cardiaque (dont 1127 ayant présenté un infarctus) a essayé de vérifier cette hypothèse relationnelle.

Utilisation de bêta agonistes inhalés de courte action dans la BPCO et risque d’infarctus aigu du myocarde. : S Suissa1, T Assimes1 and P Ernst1,2
1 Division of Clinical Epidemiology, Royal Victoria Hospital, McGill University Health Centre, and Departments of Epidemiology and Biostatistics and of Medicine, McGill University, Montreal, Canada
2 Division of Respiratory Medicine, McGill University Health Centre
dans Thorax 2003 ;58:43-46

 Objectif de l’étude. Une étude récente a montré que les bêta agonistes inhalés de courte action utilisés dans le traitement de l’asthme et de la maladie pulmonaire obstructive chronique (BPCO) pouvait augmenter le risque d’infarctus aigu du myocarde. Les auteurs ont investigué cette hypothèse chez des patients BPCO ayant déjà un risque élevé de maladie cardiaque.

 Modalités : analyse de cohorte rétrospective

 Population. Les données des services de santé du Saskatchewan ont été utilisés pour obtenir une cohorte de tous les nouveaux patients de plus de 55 ans chez qui était fait le diagnostic de BPCO entre 1980 et 1997. Il s’agissait de 12090 sujets, incluant 1127 cas d’infarctus aigu du myocarde fatal ou non.

 Méthode.
* Tous les patients étaient suivis jusqu’en 1999, leur mort ou la première survenue d’un infarctus aigu du myocarde.
* Ceux ayant présenté un infarctus, fatal ou non, étaient appariés en âge et date de survenue avec des membres de la cohorte.

 Résultats.
* L’odd ratio ajusté pour l’utilisation courante de Bêta agonistes inhalés était de 1.12 (intervalle de confiance IC : 95%), et de 1.02 (IC :95%) pour la date initiale d’utilisation.
* Il n’y avait pas d’augmentation significative du risque chez les patients avec facteurs de risque (tels que hypertension, diabète) ou les patients n’ayant pas reçu de béta-bloqueurs.

 Conclusion. Les bêta agonistes inhalés de courte action utilisés chez les patients avec BPCO n’apparaissent pas augmenter le risque d’infarctus du myocarde, fatal ou non.


Les bêta agonistes inhalés de courte action n’augmentent pas le risque de nécrose myocardique chez les BPCO, et ce quelle que soit la date de début du traitement, l’existence ou non de facteurs de risque cardiaque ou l’utilisation associée de béta-bloqueurs.

La question peut en effet se concevoir chez des patients par ailleurs parfois hypoxémiques, ce qui rajoute un autre facteur de risque coronarien ; il est d’ailleurs dommage que cette étude ne contienne aucune donnée quant à la gravité de la BPCO, qui peut être un facteur confondant, le risque pouvant être lié à la gravité de la maladie.

Reste à savoir l’utilité des bêta agonistes inhalés de courte action dans la BPCO : chez quels patients ? Mais c’est un autre débat.

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