Dermocorticoïdes et dermatite atopique : un couple d’enfer.

dimanche 26 janvier 2003 par Dr Alain Thillay5749 visites

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Dermocorticoïdes et dermatite atopique : un couple d’enfer.

Dermocorticoïdes et dermatite atopique : un couple d’enfer.

dimanche 26 janvier 2003, par Dr Alain Thillay

Les corticoïdes cutanés sont très utilisés dans le traitement de la dermatite atopique. Cette étude rétrospective d’une série de 1271 patients aborde l’aspect de l’efficacité thérapeutique, des effets secondaires mais aussi de l’absence ou de l’insuffisance de résultats des dermocorticoïdes.

Posologie et effets secondaires des topiques corticostéroïdes dans la gestion quotidienne de la dermatite atopique. : M. Furue, H. Terao, W. Rikihisa, K. Urabe, N. Kinukawa*, Y. Nose* and T. Koga Department of Dermatology and *Department of Medical Information Science, Graduate School of Medical Sciences, Kyushu University, Maidashi 3-1-1, Higashi-ku, Fukuoka 812-8582, Japan dans British Journal of Dermatology 148 (1), 128-133

 INTRODUCTION. Les topiques corticostéroïdes représentent le traitement de première intention de la dermatite atopique.

 OBJECTIFS. Déterminer la posologie quotidienne des dermocorticoïdes dans le traitement de la dermatite atopique et préciser leurs effets secondaires.

 PATIENTS et METHODES. Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique d’une série de 1271 patients (210 nourrissons, 546 enfants et 515 adolescents et adultes) atteints de dermatite atopique.

 RESULTATS.
* Respectivement, moins de 89,5 grammes, 135 grammes et 304 grammes de topiques corticostéroïdes ont été appliqués chez 90% des nourrissons, des enfants, des adolescents et adultes sur l’ensemble du corps durant les 6 mois de traitement.
* La majorité des patients enregistraient un bon contrôle de leur pathologie, cependant, 7% des nourrissons, 10% des enfants et 19% des adolescents et adultes restaient à un stade très sévère ou sévère, ou, subissaient des exacerbations bien qu’ils appliquent de grandes quantités de corticostéroïdes.
* Pour ce qui concerne les effets secondaires, l’incidence des télangiectasies au niveau des joues tendait à augmenter chez les patients qui avaient une longue évolution de leur maladie et qui appliquaient plus de 20 grammes au niveau du visage durant les 6 mois de la période thérapeutique.
* Les topiques corticostéroïdes induisent une atrophie cutanée au niveau de la face antérieure de l’avant-bras et du creux poplité plus fréquemment observée chez les sujets de sexe masculin que chez les sujets de sexe féminin.

 CONCLUSIONS. Les dermocorticoïdes sont très utilisés dans le traitement de la dermatite atopique, mais un pourcentage significatif de patients ne sont pas traités de façon satisfaisante par ce traitement. Pour ce genre de patients, l’ajustement des doses et du grade du topique corticostéroïde ainsi que l’adjonction d’autres thérapeutiques sont nécessaires.


On retiendra de cette étude rétrospective multicentrique que la majorité des patients appliquant un dermocorticoïde pour traiter une dermatite atopique sont bien contrôlés.

Toutefois, le nombre de patients qui restent atteints d’une dermatite atopique sévère ou très sévère augmente avec l’âge : ils sont 7% chez les nourrissons, 10% chez les enfants, 19% chez les adolescents et les adultes.

Les deux effets secondaires les plus fréquents sont les télangiectasies du visage et l’atrophie cutanée. Ces effets secondaires sont en corrélation avec la durée de la maladie.

Première réflexion qui me vient à l’esprit lorsque je lis cette étude, le traitement de la dermatite atopique particulièrement chez les nourrissons et les enfants ne doit pas se réduire au seul dermocorticoïde.

Il faut le rappeler la dermatite atopique doit faire l’objet d’une enquête allergologique minutieuse à la recherche d’allergie alimentaire mais aussi à la recherche d’une sensibilisation à certains aéroallergènes.

La deuxième réflexion est : « vivement l’arrivée de la crème de Tacrolimus ». Ce nouveau médicament permet d’obtenir les mêmes résultats que les corticoïdes sans les effets secondaires.

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