Le rhinocéros est virus pour l’asthme, pardon, le rhinovirus c’est rosse pour l’asthme !

jeudi 6 février 2003 par Dr Stéphane Guez2957 visites

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Le rhinocéros est virus pour l’asthme, pardon, le rhinovirus c’est rosse pour l’asthme !

Le rhinocéros est virus pour l’asthme, pardon, le rhinovirus c’est rosse pour l’asthme !

jeudi 6 février 2003, par Dr Stéphane Guez

On sait que l’enfance est marquée par une rencontre de l’enfant avec de nombreux virus qui induisent un état infectieux quasi chronique des voies aériennes supérieures. Ce contact doit induire des modifications immunologiques profondes chez l’enfant. Qu’en est-il de l’infection à rhinovirus ?

Les rhinovirus induisent des sifflements bronchiques chez l’enfant : les premiers signes d’un asthme de l’enfance ? : Anne Kotaniemi-Syrjänen, MDa Raija Vainionpää, PhDb Tiina M. Reijonen, MDa Matti Waris, PhDb Kaj Korhonen, MDa Matti Korppi, MDa Kuopio and Turku, Finland dans JACI January 2003, part 1 • Volume 111 • Number 1

Bien que connus comme des causes fréquentes d’infections des voies respiratoires supérieures, les rhinovirus (RV) les entérovirus (EV) et les coronavirus(CV) ont été peu étudiés en tant que facteurs inducteurs de sifflements bronchiques chez les enfants, de même que leur rôle possible dans le développement de l’asthme de l’enfant n’a pas été étudié.

 Objectifs de l’étude : Le but de ce travail a été d’évaluer le rôle des RV, EV, et CV dans les sifflements de l’enfant et d’évaluer l’association entre ces infections virales et une asthme précoce à l’entrée à l’école.

 Méthodes :
* En 1999, le devenir en terme d’asthme a été étudié chez 82 enfants, (initialement 100 enfants recrutés), qui avaient été hospitalisés pour un sifflement respiratoire durant l’enfance dans la période 1992-1993.
* En 2000, des études étiologiques virales en fonction de la gravité de l’épisode de sifflements respiratoires, ont été approfondies par la détection par PCR d’une infection à RV, EV et CV, études réalisées sur des prélèvements congelés d’aspiration nasopharyngés obtenus chez 81 de ces enfants.
* Parmi ces enfants, 66 ont participé au suivi en 1999.

 Résultats :
* Les RV ont été identifiés chez 27 (33%) des 81 enfants, EV chez 10 (12%) et CV chez aucun.
* Les RV sont présents en tant qu’infection unique chez 22 (81%) des 27 patients RV positifs, et les infections à RV sont associées à la présence d’une dermatite atopique dans l’enfance.
* Les EV sont rencontrés fréquemment dans des affections multiples, et il n’y a pas d’association avec l’atopie.
* Comme infection virale unique, les RV sont associés au développement de l’asthme (p=0.047 ; odd ratio : 4.14, IC95% : 1.02-16.77) versus patients RV négatifs (étude de régression logistique ajustée sur l’âge, le sexe et la dermatite topique).

 Conclusions : Ces résultats indiquent que le RV est un important inducteur de sifflements dans l’enfance. L’association avec l’atopie et l’asthme appelle une réévaluation du rôle des rhinovirus dans le développement de l’asthme.


Dans ce travail les auteurs démontrent que les infections à rhinovirus sont associées au développement ultérieur d’un asthme chez les enfants, dans le contexte du développement d’un terrain atopique, avec augmentation du risque de dermatite atopique.

Ce travail est intéressant à plusieurs titres :
* d’abord il est logique que les infections de l’enfance aient une influence sur le développement futur du système immunitaire de l’enfant.
* D’autre part cette réponse n’est certainement pas univoque. Ainsi, il est dit actuellement que les infections précoces pourraient protéger l’enfant du risque allergique en stimulant les lymphocytes TH1. Mais en fait certains virus ont une influence opposée en développant plutôt une réponse TH2 et en favorisant indirectement l’apparition d’un asthme sans doute par une action destructrice propre au niveau des voies respiratoires.

Ainsi il est difficile de dire s’il faut ou non proposer la mise précoce de l’enfant en collectivité. Sans doute, à condition qu’il n’y ait pas de rhinovirus ni le virus respiratoire syncitial.

Bref, la sagesse recommande de ne pas tirer de conclusions hâtives de toutes les études produites actuellement. Le bon sens doit être la règle tant que les facteurs étiologiques des maladies allergiques n’auront pas été mieux précisés.

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