Délation : des kinases travaillent au noir dans le secteur de l’inflammation depuis des années !!

lundi 10 février 2003 par Dr Stéphane Guez1908 visites

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Délation : des kinases travaillent au noir dans le secteur de l’inflammation depuis des années !!

Délation : des kinases travaillent au noir dans le secteur de l’inflammation depuis des années !!

lundi 10 février 2003, par Dr Stéphane Guez

La réponse inflammatoire de la réaction allergique est compliquée, expliquant en particulier les problèmes thérapeutiques posées par l’asthme et l’allergie chronique. Il faudrait trouver les systèmes situés en amont qui interviennent dans cette inflammation. C’est l’objectif de ce travail.

Le phosphoinositide 3-kinase gamma : un modulateur clé dans l’inflammation et l’allergie :Wymann MP, Bjorklof K, Calvez R, Finan P, Thomast M, Trifilieff A, Barbier M, Altruda F, Hirsch E, Laffargue M. Department of Medicine, University of Fribourg, Rue du Musee 5, CH-1700 Fribourg, Switzerland dans Biochem Soc Trans 2003 Feb ;31(Pt 1):275-80

L’inflammation chronique et l’allergie nécessitent une activation des cellules tissulaires de l’organe cible, et plus tardivement l’afflux de cellules effectrices.

Les auteurs ont déjà montré que la perte des phosphoinositide 3-kinases (PI3K) réduit la migration dépendante des chémokines des neutrophiles et des macrophages à la fois in vivo et in vitro.

D’un autre coté, les PIP3K gamma ne sont pas requises pour le processus de phagocytose ni pour l’activation de l’activité bactéricide comme la libération de granules et l’explosion oxydative liées aux médiateurs sécrétés par les neutrophiles.

Les mastocytes tissulaires sont des régulateurs clés dans l’allergie et l’inflammation, et libèrent de l’histamine après liaison et agrégation de leurs récepteurs à IgE.

Dans cette étude, les auteurs ont démontré que les mastocytes de souris ont une réponse augmentée in vivo et in vitro par l’intermédiaire de signaux autocrines, et nécessitent pour cela des PIP3K gamma fonctionnelles.

L’adénosine, agissant par l’intermédiaire du récepteur à l’adénosine A3, ainsi que par les récepteurs couplés aux protéines G, augmente transitoirement les PIP3K uniquement par le biais des PIP3Kgamma.

Les PIP3Kgamma dérivent des PIP3K et sont importantes pour initier le flux soutenu entrant du calcium extracellulaire et entraîner la dégranulation.

Les souris ayant perdues le PIP3Kgamma n’ont plus d’œdème après test de provocation lors d’une anaphylaxie systémique induite.

Les PIP3K gamma prennent le relais des signaux inflammatoires par l’intermédiaire de récepteurs couplés aux protéines G et ont ainsi un rôle central dans la fonction cellulaire mastocytaire.

 Conclusion : Prises ensemble, ces données suggèrent qu’un traitement pharmacologique agissant sur les PIP3Kgamma, diminuerait l’inflammation à la fois de la réponse précoce et tardive de la réponse allergique.


Dans cette étude les auteurs montrent qu’une enzyme la phosphoinositide 3-Kinase gamma est indispensable dans la réponse neutrophile et mastocytaire de l’allergie, et pourrait constituer une cible thérapeutique intéressante.

La prise en charge de l’inflammation induite par l’allergie est difficile car les traitements symptomatiques se heurtent au nombre très important de médiateurs mis en jeu. Il est donc impératif de bloquer les sources de ces médiateurs et donc d’agir à un niveau élevé dans la réponse inflammatoire.

Depuis longtemps, on s’intéresse au mécanisme cellulaire mis en jeu dans la réponse cellulaire après activation des récepteurs membranaires. En fait tous les récepteurs utilisent un même moyen de communication lié à l’activation de protéines G, qui permettent la transduction des messages de l’extérieur vers l’intérieur des cellules.

Dans cette étude les auteurs montrent que si on bloque cette transduction, effectivement on bloque l’activation cellulaire en réponse à une allergie, avec en particulier disparition des réactions d’anaphylaxie.

Bien entendu cette étude a été réalisée chez la souris, il faut attendre les développements d’études chez l’homme pour espérer dans un avenir à moyen terme de disposer de nouvelles molécules inflammatoires qui agiraient spécifiquement à ce niveau de la réactions inflammatoire.

Cependant, ce système est à un point d’intersection de nombreuses autres activations cellulaires : il risque donc y avoir des effets indésirables ou des dommages collatéraux !. Affaire à suivre…

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