Analyse discriminante dans la rhinite allergique et l’asthme : la pente dose/réponse à la métacholine permet une distinction correcte entre l’asthme léger et la rhinite. : Alvarez-Puebla MJ, Garcia-Figueroa BE, Tabar-Purroy AI, Olaguibel-Rivera JM. Department of Allergy, Hospital Virgen del Camino, Pamplona, Spain. jmolaguibel@telefonica.net dans Respir Med 2003 Jan ;97(1):30-6
– Contexte. L’asthme et la rhinite coexistent souvent chez les patients allergiques, mais les symptômes nasaux peuvent prédominer et conduire à un sous-diagnostic et un sous-traitement de l’asthme. Une analyse discriminante permet une bonne distinction entre les groupes en utilisant une ou un ensemble de variables.
– But de l’étude. Identifier le test de laboratoire (exposition allergénique, IgE totales et spécifiques, fonction pulmonaire, éosinophilie sanguine, réponse bronchique et sensibilité à la métacholine (M) et à un allergène) ou une combinaison de tests qui permette la meilleure distinction entre l’asthme léger et la rhinite.
– Méthode.
* Une analyse croisée a été effectuée chez 86 patients avec une rhinite allergique à Dermatophagoides pteronyssinus (DP), qui ont été séparés sur des critères cliniques entre rhinite avec asthme léger (n=62) ou rhinite pure (n=24).
* Les symptômes bronchiques avaient été évalués au cours d’une période de pré-inclusion de 2 ans.
* Les patients ont eu des tests cutanés et un test de provocation à la M et à l’allergène.
* L’exposition à DP a été quantifiée dans des échantillons de poussière.
* Les courbes dose/réponse à la M (jusqu’à une baisse de 40% du VEMS ou une inhalation de la dose maximale : 200 mg/ml) ont été réalisées.
* Les auteurs ont développé des modèles multiples d’analyse discriminante de façon à évaluer la capacité des différentes variables à différencier les groupes.
– Résultats.
* Les asthmatiques avaient des taux d’IgE totales et spécifiques plus élevées et une plus grande sensibilité et réponse à la métacholine et à l’allergène.
* Le modèle prenant en compte ces variables a été celui qui classifiait correctement le plus de patients (79.2 %).
* La puissance discriminative du modèle qui incluait seulement les valeurs de la pente dose/réponse à la M était la même (78.8 %).
* La réponse bronchique à la M était quantitativement différente chez les rhinitiques avec asthme léger comparés à ceux avec rhinite pure, suggérant un potentiel intrinsèque bronchique différent.
– Conclusion.
* L’utilisation de courbes dose/réponse complètes à la M permet une bonne distinction entre asthme léger et rhinite pure, et pourrait être utile dans le diagnostic de l’asthme léger.
* Savoir si la détection précoce et le traitement de ces patients prévient le développement de l’asthme symptomatique nécessite des travaux complémentaires.