Coeur et métaux : une mauvaise alliance ?

samedi 22 février 2003 par Dr Alain Thillay5504 visites

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Coeur et métaux : une mauvaise alliance ?

Coeur et métaux : une mauvaise alliance ?

samedi 22 février 2003, par Dr Alain Thillay

L’allergie retardée aux métaux, particulièrement au nickel, est très fréquente. La question de cette allergie interpelle lorsqu’il s’agit d’éléments métalliques entrant dans la composition de matériaux prothétiques. Cette étude allemande pose le problème des resténoses coronariennes sur prothèse de stent.

Évaluation de l’allergie aux métaux chez des patients porteurs de stents coronariens. : Hillen U, Haude M, Erbel R, Goos M. Departments of Dermatology and Cardiology, University of Essen, Essen, Germany dans Contact Dermatitis 2002 Dec ;47(6):353-6

La resténose sur stent est la complication qui grève le succès des stents coronariens.

Récemment, il a été évoqué que l’hypersensibilité retardée au nickel et au molybdène pouvait être un facteur déclenchant de la resténose sur stent.

Nous avons analysé les données collectées dans notre centre (Départements de Dermatologie et de Cardiologie de l’Université d’Essen, Allemagne) afin de vérifier cette hypothèse.

Un total de 34 patients ont été explorés (24 hommes et 10 femmes).

Les tests épicutanés ont été pratiqués à l’aide de la batterie standard du « German Contact Dermatitis Research Group » et une batterie correspondant aux métaux constitutifs de l’alliage 316 L (acier inoxydable).

Un test épicutané positif au nickel a été observé chez 4 patients (11,8%).

Aucun des patients n’avait de sensibilisation aux autres métaux.

Une analyse rétrospective a été effectuée chez 20 patients : 2 de ceux-ci avaient un test épicutané positif au nickel, l’un avait une resténose et l’autre pas.

Les resténoses prédominaient chez les patients ayant des tests épicutanés au nickel négatifs (6/18 patients).

En dehors de ces patients, explorés de façon prospective, un seul montrait une sensibilisation au nickel.

Les resténoses ont été observées chez deux patients : aucun n’avait d’allergie au nickel.

Sans pourtant pouvoir exclure l’implication de l’allergie retardée au métal dans le processus de resténose coronarienne, à présent, son rôle semble peu pertinent.


Cette étude comporte deux volets.

Une étude comptant 34 patients retrouve 4 patients sensibles au nickel et pas autres métaux.

Une étude rétrospective sur 20 patients montre qu’en fait les resténoses dominent chez les non sensibilisés au nickel.

Ce qui fait dire aux auteurs que le rôle de l’allergie retardée aux métaux paraît peu probable dans la genèse de la resténose coronarienne.

Toutefois, il semble que l’échantillon étudié soit un peu restreint. Cette question est importante et mériterait une grande étude prospective multicentrique.

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