AAAAI Denver 2003 : Dr Hervé Masson

mercredi 12 mars 2003 par Dr Hervé Masson3150 visites

Accueil du site > Evènements > Comptes rendus > AAAAI Denver 2003 : Dr Hervé Masson

AAAAI Denver 2003 : Dr Hervé Masson

AAAAI Denver 2003 : Dr Hervé Masson

mercredi 12 mars 2003, par Dr Hervé Masson

Pour couvrir au mieux cette manifestation, toutes les "forces vives " étaient nécessaires. Votre responsable de la rédaction a donc mis "la main à la pâte" :-)


La désensibilisation laisse des traces plusieurs années après

K.C. Brown, Baltimore

Cette équipe a étudié la réactivité cutanée et le taux d’IgE spécifiques d’allergiques désensibilisés pendant au moins 18 mois et dont le traitement a été arrêté en moyenne depuis 8 à 15 ans.
 Résultats :
* Comparés aux patients désensibilisés qui manifestaient une négativation des tests cutanés ayant servi à la désensibilisation dans 20% des cas, le groupe placebo n’a eu que 11,2% de négativation (p=0,009).
* Le taux d’IgE spécifique à D Farinae était significativement réduit chez les désensibilisés comparés à l’autre groupe.
* Par contre, ces modifications n’étaient pas retrouvées pour les allergènes qui n’avaient pas bénéficié d’une immunothérapie.
 Conclusions : Cette étude montre la poursuite des effets immunologiques de l’immunothérapie 8 à 15 ans après la fin du traitement.

Prévalence de la sensibilisation aux moisissures chez les patients souffrant de rhinite allergique et/ou d’asthme

J. Bartra, Espagne

Les auteurs ont recherché la sensibilisation aux moisissures Alternaria alternata, Aspergilus fumigatus, Cladosporium herbarum, Penicillium notatum et Ustilago maydis, chez des patients souffrant de rhinite ou d’asthme allergiques.
 Résultats :
* 300 Patients inclus
* 31% étaient sensibilisés à une moisissure au moins
* Le taux de sensibilisation retrouvé a été :
** Alternaria : 19%,
** Aspergillus : 8,5%
** Cladosporium 4%
** Penicillium 6%
** Ustilago 3%
 Conclusions des auteurs : Sensibilisation élevée, particulièrement chez les enfants. L’asthme était aussi plus fréquent chez les sensibilisés aux moisissures.

Prévalence de l’allergie à l’arachide chez les enfants scolarisés de 5 à 9 ans au Québec

R.S Kagan et AQAA

Cette étude, réalisée en collaboration entre les allergologues canadiens et l’Association Québécoise des Allergies Alimentaires, avait pour but d’estimer la prévalence de l’allergie à l’arachide au Québec.

Un questionnaire permettait de répartir les enfants en 3 groupes :
*1- tolérant l’arachide
* 2- ne mangeant jamais d’arachide
* 3- présentant une symptomatologie ressemblant à une allergie à l’arachide
* 4- probablement allergique à l’arachide

Les enfants des groupes 2, 3 et 4 ont été testés et, en cas de positivité, bénéficiaient d’un dosage d’IgE spécifiques. Si le taux d’ImmunoCap était inférieur ou égal à 14KU/L, on réalisé une épreuve de provocation en double aveugle contre placebo.

La prévalence retrouvée sur un échantillon de 4327 enfants ayant répondu à l’enquête a été de 1,48%. Si on corrige ce résultat des chiffres probables obtenus chez ceux qui n’ont pas répondu, la prévalence est de 1,82%.

Les auteurs concluent que la prévalence constatée dans cette enquête est supérieure à celle que l’on avait constaté en Amérique du Nord et en Europe.

Cette étude bénéficie d’une méthodologie sérieuse. Elle a l’avantage de porter sur une population importante ce qui augmente sa crédibilité. Il reste vrai que la prévalence de l’allergie à l’arachide y est particulièrement élevée.

Pourquoi continuons-nous à diminuer la dose de désensibilisation après une réaction locale ?

J. M. Kelso, San Diego CA

Les auteurs rappellent deux précédentes études qui n’avaient retrouvé aucun lien entre les réactions locales après désensibilisation et les réactions systémiques. Pourtant, les règles de bonne pratique continuent de recommander la diminution de la dose après une réaction locale.

S’appuyant sur leur pratique, les auteurs ont comparé les résultats des désensibilisations pratiquées avant Mars 99, où la consigne était de diminuer les doses après réaction locale, à celles pratiquées depuis où une règle de "non modification" a été édictée.

Ils remarquent le pourcentage de réactions systémiques entre les deux périodes n’est pas significativement différent (1,11% vs 0,85%)

Durant la période où il n’existait pas d’ajustement après réaction locale, il n’y avait pas de réaction systémique lors de l’injection suivante.

Les auteurs concluent que la survenue d’une réaction locale ne prédit pas une réaction systémique lors de l’injection suivante. La diminution des doses n’est pas justifiée.

Voilà un résultat intéressant au quotidien pour l’allergologue. En fait, la grande question qui demeure reste : qu’est-ce qui nous permettrait de prédire que notre patient est à risque de présenter une réaction systémique après une injection ? Pas la manière dont il a réagi lors de la précédente piqûre en tous cas…

Pas d’œuf protège de l’allergie.

 Des auteurs anglais ont étudié 143 enfants ayant des antécédents maternel ou paternel d’atopie.
 Les mamans ont été divisées en deux groupes :
* Un groupe avec éviction totale des protéines d’œuf durant la grossesse et l’allaitement
* Un groupe contrôle.
 On recherchait des signes de dermatite atopique, de sifllements à l’âge de 6, 12 et 18 mois chez les enfants.
 Résultats :
* à 18 mois, 58 enfants (41%) avaient un terrain atopique avec chez 12% d’entre eux un test positif à l’œuf.
** 24% de ces sensibilisés à l’œuf faisait partie du groupe éviction, 76% du groupe contrôle
* 5 des 71 enfants du groupe éviction étaient sensibilisés aux aéroallergènes contre 13 sur 69 dans le groupe contrôle.
* Par contre, aucune différence n’a été observée entre les deux groupes pour la dermatite atopique et les sifflements respiratoires.
 Les auteurs concluent que l’éviction de l’œuf chez la femme enceinte et au cours de l’allaitement est une facteur protecteur de sensibilisation chez le jeune enfant. De la même manière, cela semble aussi protéger de l’asthme en diminuant la sensibilisation aux aéroallergènes.

Des doses modérées d’histamine dans l’alimentation peuvent provoquer des symptômes chez des sujets sains

S Worhl, Vienne Autriche

 L’histamine contenue dans certains aliments est connue comme pouvant donner des symptômes à type de diarrhée, hypotonie, maux de tête, prurit et flush. Les aliments riches en histamine comme la saucisse, le thon, la tomate, les boissons alcoolisées etc… peuvent contenir jusqu’à 500m/kg d’histamine.
 Cette étude était contrôlée, randomisée en double aveugle contre placebo. 10 femmes saines ont été hospitalisées et on réalisait une épreuve de provocation sur deux jours consécutifs avec soit 75 mg d’histamine, soit un placebo.
 Résultats :
* 5 sujets sur 10 n’ont eu aucune réaction
* 1 sujet a ressenti une tachycardie, une hypotension après 10 min avec reniflements et éternuements après 60 min.
* 4 sujets ont eu des symptômes à type de diarrhée, météorisme, prurit, symptômes oculaires ou maux de tête entre 3 et 12 heures après la provocation.
* Aucun des sujets n’a réagit avec le placebo
 Conclusions : 75 mg d’histamine orale, dose retrouvée couramment dans les aliments, peut provoquer des symptômes immédiats ou retardés chez une femme sur deux qui n’avaient aucune intolérance alimentaire antérieure.

Pourquoi n’avoir exploré que des femmes ? De toutes façons, cette réactivité à des doses faibles d’histamine est fréquemment retrouvée dans nos cabinets.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel