Nouveau feuilleton allergologique : chapeau melon et bottes de profiline !!

samedi 29 mars 2003 par Dr Stéphane Guez5536 visites

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Nouveau feuilleton allergologique : chapeau melon et bottes de profiline !!

Nouveau feuilleton allergologique : chapeau melon et bottes de profiline !!

samedi 29 mars 2003, par Dr Stéphane Guez

L’allergie au melon est loin d’être rare, et jusqu’à présent l’allergène en cause n’a pas été identifié, expliquant la médiocrité des tests disponibles. Quel est l’allergène en cause, sachant qu’il existe des allergies croisées avec le melon ?

La profiline est un allergène majeur du melon, sensible à la digestion par la pepsine, chez les patients ayant un syndrome d’allergie oral : Rodriguez-Perez R, Crespo JF, Rodriguez J, Salcedo G. Unidad de Bioquimica, Departamento de Biotecnologia, E.T.S. Ingenieros Agronomos, Madrid ; and Servicio de Alergia, Hospital Universitario Doce de Octubre, Madrid. dans J Allergy Clin Immunol 2003 Mar ;111(3):634-9

L’allergie au melon a été prouvée par des études de provocation en double aveugle contre placebo. La situation clinique la plus fréquente est le syndrome d’allergie orale (SAO). Cependant, les allergènes en cause du melon n’ont pas encore été identifiés.

 Objectif de l’étude  : Identifier les allergènes du melon et analyser leur digestibilité par la salive humaine et par les sucs gastriques pour confirmer leur rôle possible dans le SAO.

 Méthodes :
* Les allergènes du melon, du concombre, de la courgette et de la pastèque ont été identifiés par immunoblotting IgE à partir du sérum de 21 patients ayant un SAO après ingestion de melon avec confirmation par un test de provocation alimentaire en double aveugle contre placebo.
* Des caractérisations plus poussées des allergènes ont été réalisées à l’aide d’antisérum de lapin contre la profiline du pollen de tournesol, et contre des complexes glycans.
* La labilité des allergènes a été étudiée après incubation d’extraits de melon par la salive humaine et par des sucs gastriques.

 Résultats :
* Plusieurs sites de liaisons des IgE ont été trouvés entre 16 et 60 kd, et une bande réactive principale a été détectée à 13 kd dans les extraits de melon mis en contact avec le sérum des patients ayant une allergie au melon.
* Ce composant a été individualisé comme étant une profiline.
* Une éventuelle réaction croisée des déterminants carbohydrates a été détectée.
* Le sérum de 71% des patients reconnaissent la profiline du melon, aussi cette profiline est-elle considérée comme l’allergène majeur.
* Les allergènes du melon ne sont pas affectés par la salive humaine. Par contre, ses composants et en particulier la protéine de 13 kd sont rapidement détruits par les sucs gastriques.

 Conclusion : Chez les patients ayant un SAO au melon, une protéine de type profiline a été identifié comme étant l’allergène majeur du melon avec une haute susceptibilité à la digestion par la pepsine.


Dans ce travail les auteurs ont identifié l’allergène en cause dans le syndrome oral après ingestion de melon : il s’agit d’une profiline qui n’est pas détruite par la salive, mais par les sucs gastriques.

Ce travail devrait permettre rapidement de mettre au point des tests corrects pour le diagnostic aussi bien cutané que biologique de l’allergie au melon.

La démarche des auteurs est originale puisqu’ils ont vérifié que l’allergène isolé n’était pas détruit par la salive, ce qui est indispensable pour confirmer la possibilité de réaction orale immédiate au melon.

L’implication des profilines dans l’allergie aux fruits et aux légumes est donc ici aussi confortée, expliquant du même coup les allergies croisées possibles.

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