Parabens dans les crèmes : sans dangers ?

lundi 27 février 2006 par la rédaction

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Parabens dans les crèmes : sans dangers ?

Parabens dans les crèmes : sans dangers ?

lundi 27 février 2006

Avec des émissions diffusées sur les chaînes publiques stigmatisant les parabens pour leur risque de déclenchement de cancer, des livres et des journaux de santé grand public enfonçant le clou en ajoutant encore à la suspicion : tout le monde doutait un peu, voire beaucoup de l’innocuité de ces produits.

Et voilà que l’afssaps, dans son journal "Vigilances" de ce mois ci, l’affirme :

Les experts de la commission de cosmétologie du 16 décembre 2004 se sont ainsi prononcés en faveur de l’innocuité des produits cosmétiques contenant de l’aluminium.

Alors évidemment, l’Afssaps s’entoure de précautions : des études complémentaires sont en cours mais le doute est vraiment très faible et alors : on nous aurait menti ? Les personnes qui criaient au loup pour les parabens n’auraient pas d’élément scientifique pour appuyer leurs allégations ?

Voici le communiqué de l’Afssaps :

Évaluation du risque lié à l’utilisation des parabens dans les produits cosmétiques

Les sels d’aluminium sous forme d’hydroxychlorure d’aluminium et de zirconium hydraté AlxZr(OH)yClz (et leur complexe avec la glycine) sont autorisés par la réglementation cosmétique uniquement dans les produits antitranspirants à la concentration maximale de 20% d’hydroxychlorure d’aluminium et de zirconium anhydre 1.

Les sels d’aluminium (chlorohydrate d’aluminium, le plus souvent), présents dans ces formulations, bloquent le processus de transpiration en resserrant les pores de la peau et en limitant donc la sécrétion sudorale. En raison de son intérêt technologique, la substitution de l’aluminium dans les produits cosmétiques n’est pas envisageable actuellement.

L’exposition à l’aluminium via l’utilisation répétée de ce type de produit est régulièrement dénoncée dans une certaine presse, elle a même été mise en cause dans l’apparition de diverses pathologies (maladie d’Alzheimer, cancer du sein...) ce qui à ce jour, malgré une expertise approfondie del’ensemble des données disponibles, n’a pas été confirmé. Les experts de la commission de cosmétologie du 16 décembre 2004 se sont ainsi prononcés en faveur de l’innocuité des produits cosmétiques contenant de l’aluminium.

Néanmoins, même si effectivement l’exposition attendue, eu égard aux effets toxiques potentiels de l’aluminium, n’est pas de nature à entraîner une suspicion de risque pour le consommateur, dans le contexte actuel des interrogations sociétales sur les dangers de l’aluminium et afin de disposer d’arguments scientifiques fiables permettant d’y répondre de manière objective et documentée, les experts ont estimé indispensable la réalisation d’une étude de pénétration cutanée de l’aluminium selon les lignes directrices actuelles.

En effet, le passage transcutané de l’aluminium, bien qu’il soit faible, est avéré. Après application cutanée, la pénétration de l’aluminium se ferait essentiellement au niveau des follicules pileux qui sont répartis de façon uniforme sur tout le corps. Une étude préliminaire sur deux volontaires sains a été réalisée avec une application unique sous pansement occlusif de chlorohydrate d’aluminium au niveau de chaque aisselle, d’autres travaux sur peau de rongeurs ont également été effectués. Ces études ne sont cependant pas recevables car elles présentent de nombreux biais méthodologiques.

De ce fait, deux études in vitro de pénétration transcutanée de l’aluminium ont été transmises à l’Afssaps par les industriels et évaluées par les experts de la commission de cosmétologie. Ces deux études n’ont pas non plus été jugées recevables par les experts de la commission de cosmétologie du 15 juin 2004 et ne permettent pas d’évaluer de façon fiable la pénétration transcutanée de l’aluminium dans les conditions exposées.

Un nouveau protocole visant à évaluer la pénétration cutanée in vitro sur peau humaine de diverses formulations cosmétiques contenant du chlorohydrate d’aluminium a été soumis par les représentants de l’industrie cosmétique à l’AFSSAPS. La commission de cosmétologie du 1er décembre 2005 a jugé ce protocole conforme aux recommandations actuelles du CSPC 4 et s’est donc déclarée favorable à la réalisation de cette étude. Les résultats sont attendus courant 2006 et feront l’objet d’une évaluation par les experts de la commission de cosmétologie. Une publication est aussi envisagée.


Voir en ligne : Département d’évaluation des produits cosmétiques, biocides et de tatouages

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