64e congrès de l’American Academy of Dermatology - San Francisco 2006

jeudi 9 mars 2006 par la rédaction

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64e congrès de l’American Academy of Dermatology - San Francisco 2006

64e congrès de l’American Academy of Dermatology - San Francisco 2006

jeudi 9 mars 2006

Les Européens bénéficient d’un groupe de recherche en dermato-allergologie (GERDA) d’une très bonne teneur et nous vous relatons chaque année avec grand plaisir l’essentiel de son contenu.

Aux États Unis, en même temps que l’AAAAI qui se déroulait à Miami, l’American Academy of Dermatology tenait également congrès mais à San Francisco ce qui rend malheureusement difficile toute velléité de le couvrir également puisque les interventions sur l’allergie de contact y sont tout de même minoritaires.

Toutefois, ils ont eu le bon goût de mettre à disposition leurs principaux abstracts sur leur site web.

A noter particulièrement :

Allergènes de contact

Où l’on insiste sur l’utilité de surveiller de près :
 les Corticoïdes : avec des patchs tixocortol pivilate, budesonide et hydrocortisone-17-butyrate qui ont permis de montrer que entre 2 et 5% des patients testés y étaient sensibilisés (ndr : quid de l’usage topique muqueux de ces produits ?)
 Le Cocamido propyl bétaïne (CAPB)
 La Bacitracin : qui reste le 9e allergène en fréquence dans la batterie NACDG (North American Contact Dermatitis Group)
 le Thiomersal : qui pose le problème de sensibilisation fréquente au travers des vaccins des enfants mais sans de réelle signification clinique ce qui a amené à le retirer de la batterie standard NACDG.
 Attention aux tatouages temporaires au henné, le taux de PPD contenu entraine une forte sensibilisation qui rend ensuite très difficile voire impossible l’usage des teintures capillaires et parfois même des vêtements teintés...

(ndr : pour mémoire, les dix principaux allergènes de contact aux États Unis sont : le Nickel, l’Or, le Baume du Pérou, le thiomersal, le sulfate de néomycine, les fragrances mix, le formaldéhyde, le cobalt, la bacitracine et le quaternium 15.)

Traitement de la Dermatite atopique

Où l’auteur fait état des différentes manières de traiter la dermatite atopique :

Les corticoïdes oraux (oui, là bas c’est une indication de la prednisone/prednisolone dans les DA modérés et sévères), injectables (triamcinolone IM de 40 à 80mg) avec toujours le souci des effets rebond qui sont encore courants et des effets secondaires possibles notables en particulier pour un usage régulier.

L’Azathioprine avec un début en deux prises de 50mg puis une augmentation de dose s’il est bien toléré a montré une réduction des scores (SASSAD) de 27% mais avec une tolérance digestive assez mauvaise...(nausées, vomissements, une cytolyse hépatique et une leucopénie/neutropénie possible).

La ciclosporine est encore plus efficace avec un score SASSAD amélioré de 55% pour la dose de 3 à 5mg/kg/jour. Là aussi c’est la tolérance qui pose souci : hypertension artérielle, hépatotoxicité et néphrotoxicité cumulative. Il est évoqué la possibilité de la coupler aux UV pour obtenir un meilleur bénéfice/risque.

Le MMF (mycophenolate mofetil) qui inhibe l’inosil monophosphate dehydrogénase est prometteur à 2 à 3 grammes par jour. Il semble assez bien toléré mais on relate tout de même nausées, maux de tête, fatigue assez fréquemment et surtout des infections herpétiques ou à staphylocoque.

Bref, des perspectives pour le traitement des dermatites atopiques, mais encore beaucoup de progrès à faire dans la tolérance...

Traitements de la démangeaison

Pr Jana Hercogova, Pragues

Où il est expliqué l’intérêt de cibler ses traitements sur la cause puis d’utiliser des substances :
 modifiant la sensation du patient (parfums etc.)
(ndr : je suis dubitatif sur les sensibilisations possibles sur une peau lésée)
 Utiliser des anesthésiques topiques (ndr : ils sont des allergènes croisés possibles de la PPD pour mémoire).
 Des bloqueurs de "médiateurs du prurit" (anti-histamine, anti-serotonine, anti-protéases, anti-etc.)
 Anti-inflammatoires : salicylés ou stéroïdiens mais également les inhibiteurs de calcineurine.
 Enfin, une hygiène de vie est conseillée : pas d’alcool, pas de nourriture trop chaude, hydratation/graissage de la peau, etc.

Bref, du bon et du moins bon à ce congrès mais une vision des problèmes complémentaire de celle de nos dermatologues Européens.


Voir en ligne : AAD 64e congrès

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