Lu ailleurs : la fin des allergies alimentaires

samedi 9 septembre 2006 par la rédaction

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Lu ailleurs : la fin des allergies alimentaires

Lu ailleurs : la fin des allergies alimentaires

samedi 9 septembre 2006

C’est un communiqué de l’AFP qui l’annonce : les allergies alimentaires, c’est fini.

On peut ainsi lire :

Les allergies alimentaires pourraient disparaître totalement d’ici dix ans grâce à la mise au point d’un vaccin rendant inoffensives les molécules responsables, a affirmé vendredi un chercheur dans ce domaine.

Ce serait le Dr Ronald van Ree de l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas) qui aurait tenu ces propos lors du Festival de la science de Norwich (est de l’Angleterre).

Alors ? Devons nous décidément nous dire que c’est fini, que le combat est gagné et que la page va être tournée pour les allergies alimentaires ?

Non, certainement pas et je prends même le risque de penser ouvertement que la génération qui vient verra la banalisation du problème par son extension en fréquence.

De quoi parle ce chercheur ? Le propos du journaliste n’est pas très clair mais il y a deux possibilités :

  • Une induction de tolérance : sorte de vaccin périnatal ou prénatal donné aux enfants voire aux femmes enceintes (là je n’y crois pas car les études scientifiques d’innocuité ne seront pas tentées) qui induirait une tolérance vis à vis des allergènes majeurs des aliments les plus allergisants.
  • Une thérapeutique de type "désensibilisation" peptidique pour les personnes déjà allergiques alimentaires.

Dans le premier cas, l’induction de tolérance trouvera toujours des personnes réfractaires (nous n’avons pas tous la même génétique) et le panel antigénique présenté sera forcément partiel. Ce serait à mon avis la meilleur piste mais il resterait des allergiques alimentaires, forcément. C’est à mon sens la meilleure manière d’aborder préventivement le problème des allergies alimentaires mais qui en assumera le coût ? Le particulier des familles à risque d’allergies le fera (atopique) s’il sait qu’il a vraiment un gain à en attendre pour ses enfants.

Dans le second cas, il s’agit d’une désensibilisation : il faut donc déjà être allergique pour en bénéficier et, on le sait, la désensibilisation fonctionne très bien, a de très bons résultats mais n’est pas absolue : certains y sont réfractaires (aucun effet), d’autres voient une récidive de l’allergie se faire au bout d’une dizaine d’années.

Alors je me permets de rester perplexe devant cette affirmation péremptoire de nos collègues de l’AFP ; ils auraient mieux fait de titrer "Plus d’allergies alimentaires dans dix ans", ainsi chacun aurait pû interpréter à sa guise "plus du tout" ou "bien plus". Je crains que ce ne soit "bien plus".

Dommage que cette disparition complète ne soit qu’un faux espoir car il y a pourtant beaucoup à faire et la piste des apports tolérogènes dans la nourriture des enfants me semble effectivement une bonne piste. Courage allergiques : ça avance !


Voir en ligne : AFP : la fin des allergies alimentaires

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