Mieux vaut avoir la dent que du biomatériel dentaire !

dimanche 25 avril 2004 par Dr Alain Thillay10067 visites

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Mieux vaut avoir la dent que du biomatériel dentaire !

Mieux vaut avoir la dent que du biomatériel dentaire !

dimanche 25 avril 2004, par Dr Alain Thillay

Voilà une nouvelle étude qui vient taquiner un sujet allergologique délicat. Quid de l’allergie de contact aux biomatériaux dentaires ? Il est vrai que beaucoup de patients incriminent leur matériel endobuccal. Mais pour autant, qu’en est-il de la part de l’allergie de contact réellement ? C’est tout le sujet de cette étude norvégienne.

Quatre années d’expérience clinique d’une unité dédiées aux réactions secondaires dues aux biomatériaux dentaires. : Vamnes JS, Lygre GB, Gronningsaeter AG, Gjerdet NR.

Department of Odontology, Dental Biomaterials, University of Bergen, Norway. jan.vamnes@odont.uib.no

dans Community Dent Oral Epidemiol. 2004 Apr ;32(2):150-7.

 OBJECTIFS
Nous décrivons la fonction, et les résultats, de l’unité norvégienne des réactions adverses aux biomatériaux dentaires (Norwegion National Dental Biomaterials Adverse Reaction Unit) sur 4 ans de 1993 à 1997.

 METHODES.

  • Durant cette période, 296 patients ont été examinés dans cette unité localisée à l’École Dentaire de l’Université de Bergen.
  • Le groupe d’âge le plus représenté était constitué des patients âgés de 40 à 49 ans, dont 70% étaient des femmes.
  • L’amalgame dentaire était la principale cause de consultation dans environ 85% des cas, suivis des métaux composants les couronnes et les bridges (11%).
  • Étaient aussi impliqués les appareils dentaires amovibles, les matériaux d’obturation en résine et les ciments, les matériaux endodontiques et autres tels que matériaux provisoires.
  • Presque tous les patients (96%) rapportaient des symptômes généraux subjectifs tels que douleurs articulaires ou musculaires, fatigue et problèmes mnésiques.
  • Les plaintes concernant la région oro-faciale (lèvres, visage, articulation temporo-mandibulaire) et les symptômes subjectifs oraux, étaient fréquentes.

 RESULTATS.

  • Parmi les 172 patients qui ont subi des tests épicutanés complets à l’aide des différentes substances retrouvées dans les matériaux dentaires,
    • 23% étaient positifs à l’or,
    • 28% au nickel,
    • 14% au cobalt,
    • 9% au palladium,
    • 6% au mercure et
    • 8% à au moins un des composants des matériaux à base de résine.
  • Les concentrations sanguine et urinaire en mercure étaient statistiquement plus élevées chez les patients portant des amalgames dentaires comparativement à ceux n’en ayant pas.

 CONCLUSIONS

  • Généralement, nous n’avons pu établir de relation directe de cause à effet entre la présence de biomatériaux dentaires et la symptomatologie.
  • Vingt patients étaient informés de l’intérêt du remplacement de leur matériel dentaire du fait de lésions de contact.
  • Vingt autres recevaient la recommandation de remplacer leurs matériels dentaires du fait d’allergie vérifiée par les tests épicutanés.
  • La nature complexe de la plupart des réactions requière une approche multidisciplinaire afin de prendre soin des patients qui sont concernés par des réactions en relation avec les matériaux dentaires, particulièrement les amalgames.

Sur un total de 296 patients venus consultés, sur une durée de 4 ans, 172 patients ont été sélectionnés afin de subir des tests épicutanés.

Il faut retenir que seulement 20 patients avaient une histoire probante d’allergie de contact aux biomatériaux dentaires soit environ 11,6% des patients sélectionnés et 6,7% de l’ensemble des patients « tout-venant ».

Intuitivement, cela me semble largement correspondre à la réalité.

On peut rester assez étonné de la bonne tolérance de ces biomatériaux en bouche.

Il existe souvent pour les appareils amovibles complets des lésions traumatiques dues au jeu de ceux-ci sur les crêtes gingivales qui diminuent de hauteur avec le vieillissement.
Il en est ainsi de ces personnes âgées qui mâchonnent toute la journée leurs appareils et qui souffrent un véritable martyr.

Les auteurs notent combien il est difficile d’établir une relation de cause à effet.
Ainsi, parmi les patients testés, 28% ont un test positif au nickel mais ne souffrent pas pour autant d’un biomatériau dentaire contenant ce métal.
Il faut sans doute bien croire que ces biomatériaux sont très stables et se délitent peu au niveau des muqueuses endobuccales.

Il est étonnant de voir un grand nombre de sujets réagir à l’or, il faut sans doute plus précisément, parler d’or dentaire qui peut contenir cuivre, palladium, platine et argent.
Il faudrait donc vérifier que les auteurs aient bien détaillé ces différents métaux avant de parler d’allergie de contact à l’or qui, à mon sens, est vraiment très rare.

On conclura en accord avec les auteurs de ce travail que l’allergie de contact aux biomatériaux dentaires sont exceptionnelles.

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