Fécondation et désensibilisation : le bon cocktail pour avoir une fille !!

samedi 6 novembre 2004 par Dr Stéphane Guez6175 visites

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Fécondation et désensibilisation : le bon cocktail pour avoir une fille !!

Fécondation et désensibilisation : le bon cocktail pour avoir une fille !!

samedi 6 novembre 2004, par Dr Stéphane Guez

La désensibilisation aux hyménoptères est le seul traitement efficace pour protéger du risque allergique mortel vis-à-vis du venin de guêpe lors d’une sensibilisation sévère. Mais que faut-il faire lorsque ce traitement est appliqué à une femme qui souhaite une grossesse et en particulier par fécondation in vitro ?

Première cas réussi d’une fertilisation in vitro avec implantation secondaire de l’embryon lors d’une désensibilisation au venin d’hyménoptère pour allergie aux piqûres de venin d’hyménoptère. : Sills ES, Conway SC, Kaplan CR, Perloe M, Tucker MJ

 Introduction :

  • L’objet de ce travail a été de décrire les réactions immunologiques et endocriniennes lors d’une hypersensibilité sévère au venin d’hyménoptère durant une fécondation in vitro (IVF).

 Cas clinique :

  • Une patiente de 39 ans a été adressée pour de multiples antécédents d’avortements et des antécédents d’allergie au venin d’hyménoptère.
  • 4 ans plus tôt elle a débuté une désensibilisation à la guêpe par des injections de 100 microgrammes toutes les 5 à 6 semaines.
  • La patiente a eu une naissance vivante et 3 avortements lors du premier trimestre.
  • Le traitement de l’allergie a été maintenu pour toutes les grossesses, prenant fin lors des avortements, alors que le traitement de désensibilisation a été maintenu, durant la grossesse jusqu’à la délivrance.
  • A l’hôpital, l’induction de l’ovulation associant le venin de l’immunothérapie durant la fécondation in vitro, avec une réduction des doses pendant la grossesse, a été réalisée pour la première fois.
  • Le taux des IgE a été suivi avec celui de l’estradiol durant l’induction de l’ovulation et lors du début de la grossesse.
  • La réponse à l’hyperstimulation ovarienne contrôlée a été favorable alors que la désensibilisation était maintenue, avec récupération de 12 ovocytes.
  • Les RAST sériques ont eu un taux fluctuant d’une façon non linéaire (de 36 à 54%) durant le traitement par gonadotropine, et ont diminué après administration de HCG.
  • Une petite fille en bonne santé est née à 35 semaines de gestation.
  • La patiente n’a pas présenté d’effets indésirables lors des traitements durant la grossesse.

 Conclusion :

  • Ce cas clinique confirme l’innocuité de la désensibilisation au venin d’hyménoptère durant la grossesse, et démonte que le taux des IgE spécifiques durant la stimulation ovarienne peut rester en dessous de 60%durant cette stimulation.
  • Avec un monitoring adapté, la désensibilisation durant la stimulation ovarienne est sans danger et peut être effectuée chez des patientes bien sélectionnées et il n’apparaît pas d’effets indésirables sur l’implantation des blastocytes, sur le développement primitif de l’embryon ou le devenir périnatal.
  • De nombreuses études sont nécessaires pour développer des recommandations concernant la désensibilisation au venin d’hyménoptère durant une fécondation in vitro.

Les auteurs rapportent le cas clinique d’une patiente qui a effectué une grossesse par fécondation in vitro tout en poursuivant une désensibilisation au venin d’hyménoptère pour allergie sévère. La grossesse a été menée à terme sans problème, ni pour la patiente ni pour l’enfant, qui est né à 35 semaines en pleine santé.

Cette observation est intéressante et importante car elle démontre qu’il n’y a aucune contre indication à la désensibilisation au venin d’hyménoptère lors d’une grossesse.

De plus ici il s’agit d’un cas bien limite puisqu’il s’agit d’une grossesse lors d ‘une fécondation in vitro. Il n’y a eu aucun effet secondaire, ni pour la patiente, ni pour l’enfant.

Reste à savoir si le traitement hormonal a pu affecter la protection liée à l’immunothérapie.

A priori le taux des IgE spécifiques n’a pas augmenté mais il n’y a pas d’indication sur le taux des IgG4 ni sur une éventuelle nouvelle piqûre.

Il serait également intéressant de connaître le statut immunologique spontané de l’enfant vis-à-vis du venin d’hyménoptère utilisé lors de cette désensibilisation.

Nous sommes encore loin d’un niveau de preuve suffisant pour rédiger des recommandations concernant désensibilisation et fécondation in vitro.

Mais ce cas peut rendre service pour des allergologues qui ont à suivre des patients ayant une grossesse difficile : il n’est plus nécessaire de choisir entre grossesse et anaphylaxie.

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