L’efficacité de l’éviction des allergènes est prouvée scientifiquement.

lundi 28 août 2006 par Pr Frédéric de Blay4050 visites

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L’efficacité de l’éviction des allergènes est prouvée scientifiquement.

L’efficacité de l’éviction des allergènes est prouvée scientifiquement.

lundi 28 août 2006, par Pr Frédéric de Blay

Le Pr. Frédéric de Blay, référence française en matière d’allergologie, nous a fait l’honneur et l’amitié de commenter notre éditorial paru sur allergique.org le 6 juillet dernier. L’éviction des allergènes chez les allergiques est indispensable et son efficacité démontrée.

L’éditorial « les limites de l’éviction » a suscité mon intérêt et j’aimerais compléter les informations qui sont apportées dans cet article.

Il est dit que «  depuis quelques temps nous voyons apparaître des études qui remettent en cause ce principe très simple ...  ».

Je voudrais souligner, pour suivre relativement régulièrement la littérature sur ce sujet, que le dernier article concernant la prévention secondaire a été publié dans le New England Journal of Medecine en 2004 a démontré clairement parmi plus de 900 enfants asthmatiques les effets cliniques de l’éviction globale telle que nous l’avons toujours préconisée avec les conseillères médicales en environnement intérieur.

En effet, dans ce travail, non seulement les mesures d’éviction proposées aux patients ont entraîné une diminution significative de l’exposition allergique mais il existe une corrélation entre la réduction de la charge allergénique et l’amélioration clinique.

Auparavant en 2003, deux publications de qualité très différente avaient été publiées dans le même numéro du New England Journal of Medecine.

La première, hollandaise avait démontré que la mise en place seulement d’une housse anti-acariens chez des adultes qui avaient une rhinite allergique aux acariens n’avait aucune efficacité clinique sur les symptômes de la rhinite. La seconde réalisée à Manchester démontrait que la mise en place d’une housse seule chez les adultes asthmatiques est inefficace sur le plan clinique. Or ce dernier travail contient, contrairement au travail hollandais, de nombreuses faiblesses. :
 seulement 65 % des patients étaient allergiques aux acariens,
 50 % avait un chat sans que l’on sache s’ils y étaient sensibilisés ou pas,
 10 % des domiciles avaient eu des prélèvements de poussière pour un dosage des allergènes majeurs des acariens,
 plus important, les mesures d’éviction n’avaient pas permis une diminution de la charge allergénique significativement différente à un an par rapport à celle du groupe PCB.

Quel message pratique doit tirer l’allergologue de tout cela :
 1) L’éviction secondaire c’est-à-dire proposer de réduire la charge allergénique chez le patient jeune ou l’enfant asthmatique chez qui l’allergie est prouvée est efficace à condition de réaliser des mesures d’éviction globale. Nous avons la chance dans notre pays ainsi qu’en Belgique, en Suisse et au Portugal d’avoir des conseillères médicales en environnement intérieur qui exercent une activité professionnelle validée, publiée et qui permet des mesures d’éviction globale et qui ne sont pas encore assez sollicitées par les allergologues.
 2) Il ne faut pas étendre les mesures de prévention secondaire à la prévention primaire qui est la prévention de la sensibilisation aux pneumallergènes. En effet, aucune étude ne montre que la prévention primaire des pneumallergènes prévient l’apparition de nouvelles sensibilisations.

C’est pourquoi le parallèle qui est fait sur ce site dans l’éditorial « les limites de l’éviction » avec l’allergie alimentaire n’est tout à fait exact.

En effet, chez des enfants qui présentent des signes cliniques d’allergie à l’arachide et une sensibilisation à l’arachide, il me semble difficile de leur proposer de manger de l’arachide au-dessus de leur seuil de réactivité tout en sachant que les tests de provocation oraux ne sont qu’un reflet imparfait des réactions de la vie courante.

Ainsi la prévention secondaire des allergies alimentaires, tout comme les pneumallergènes, reste d’actualité.

Cela semble de bon sens lorsque l’on songe aux asthmes professionnels ou aux pollinoses.

Bien sûr, d’autres études seront nécessaires pour préciser au mieux quels patients sont répondeurs à la prévention secondaire.

A l’heure où l’allergologie française s’unifie de plus en plus pour défendre sa spécificité, méfions-nous des nouvelles modes qui voudraient que la prévention secondaire des allergènes ne serve à rien.

Il y a 20 ans, des orateurs du même pays que ceux qui jugent l’éviction secondaire inefficace voulaient que la désensibilisation disparaisse. Or nous voyons actuellement l’intérêt de ce traitement. L’éviction, comme la désensibilisation, sont des conséquences thérapeutiques logiques de notre profession, ne l’oublions pas.

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