AAAAI 2007 : San Diego - Congrès du Dr Laurence Lepeltier.

lundi 26 février 2007 par Laurence Lepeltier2884 visites

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AAAAI 2007 : San Diego - Congrès du Dr Laurence Lepeltier.

AAAAI 2007 : San Diego - Congrès du Dr Laurence Lepeltier.

lundi 26 février 2007, par Laurence Lepeltier

Analyse des sessions de poster présentés le 24 et le 25 et symposium sur le rôle des polluants atmosphériques dans les maladies allergiques et l’asthme.

Session de posters

Impact de l’asthme pédiatrique et du traitement sur les soignants consultant un spécialiste au Japon  : OHYA Y., Tokyo. Japon

 Résumé :

  • La qualité de l’asthme chez l’enfant a été très améliorée depuis la large utilisation du traitement anti-inflammatoire ce qui a diminué le nombre d’admissions hospitalières et le nombre de visites en urgence pour exacerbation.
  • Ce résultat nécessite l’adhésion aux consignes de traitement des personnes soignantes entourant l’enfant.
  • Cet engagement n’est pas sans conséquence sur le soignant lui-même et cette étude évalue l’impact de l’équilibre de l’asthme de l’enfant et de son traitement sur la personne qui en a la charge.

 Méthodes :

  • Un questionnaire anonyme de débrouillage a été évalué sur 51 mères d’enfants asthmatiques et un entretien chez 10 autres.
  • 111 items ont été retenus dans ce questionnaire et ont permis d’établir un second questionnaire soumis à 313 soignants.
  • L’analyse du 2nd questionnaire après élimination des réponses erronées, non prioritaires et de facteurs non représentatifs a permis de sélectionner 56 items regroupés en 11 (+1) facteurs.
    • Profession
    • Présence d’animaux ou de peluches
    • Environnement psychologique et nervosité
    • Hérédité
    • Déplacement à l’extérieur ou en voyage
    • Conflit familial
    • Peur du médicament
    • Peur de la crise d’asthme
    • Entretien de la maison
    • Appréhension sur l’avenir de l’enfant
    • Problèmes scolaires
    • Facteur économique
  • Un 3ème questionnaire a été regroupé autour des24 items réunis en 12 facteurs et testé sur 320 soignants consultant chez un spécialiste du service de pédiatrie à Tokyo.
  1. Conséquence psychologique de l’attaque d’asthme sur la vie professionnelle
  2. Influence sur le travail et le démarrage d’une nouvelle activité professionnelle
  3. Conséquence psychologique sur l’enfant découlant de l’interdiction des peluches
  4. Conséquence psychologique sur l’enfant découlant de l’interdiction des animaux domestiques
  5. Difficultés pour le soignant à se détendre
  6. Mise en accusation pour le caractère héréditaire de la maladie de son enfant
  7. Sentiment de culpabilité
  8. Difficultés des sorties ou des voyages en famille
  9. Appréhension en prévision des sorties et des voyages
  10. Conflit d’opinion autour de la prise en charge de l’enfant asthmatique
  11. Difficultés et manque de compréhension avec la famille de la maladie de l’enfant
  12. Conséquences du traitement sur l’enfant
  13. Appréhension de la mort par l’enfant après une crise
  14. Panique autour d’une crise
  15. Anticiper l’appréhension de l’enfant lors des crises nocturnes
  16. Perturbations psychologiques autour de l’asthme de l’enfant
  17. Nervosité autour de l’état de l’enfant
  18. Conséquence sur le ménage et le lavage des vêtements
  19. Conséquence sur le couchage
  20. Appréhension sur le futur de l’enfant
  21. Appréhension sur les effets secondaires des médicaments
  22. Conséquences économiques de l’asthme

+ pour les enfants scolarisés :

  1. Appréhension sur le retard scolaire
  2. Difficultés de compréhension par les enseignants

L’analyse de ces 24 questions a abouti à 12 facteurs :

  1. Environnement professionnel (1.2)
  2. Elimination des animaux et des peluches (3.4)
  3. Conséquences psychologies (5.16.17)
  4. Conséquences héréditaires (6.7)
  5. Problème des sorties et des voyages (8.9)
  6. Conflit dans la prise en charge et dans la famille
  7. Appréhension du traitement (12.21)
  8. Appréhension de la crise d’asthme
  9. Conséquence sur la tenue de la maison
  10. Conséquence sur l’avenir de l’enfant
  11. Conséquences économiques
  12. Problèmes scolaires

 Discussion :

  • Le score évalué grâce à ce dernier questionnaire est corrélé à la symptomatologie et à l’efficacité du traitement.
  • Cependant, certains aspects de la maladie asthmatique de l’enfant n’entrent pas dans le cadre strict du contrôle de l’asthme par le traitement symptomatique même approprié. Les soignants les plus compliants obtiennent un bon contrôle pour l’asthme de leur enfant mais dans certains cas cette compliance affecte le soignant lui-même au plan psychologique, économique et physique.
  • Certains facteurs sont améliorés chez le soignant dès lors que l’état de l’enfant est mieux contrôlé :
    • Environnement professionnel (1.2)
    • Elimination des animaux et des peluches (3.4)
  • Cette étude par contre révèle que l’amélioration de l’enfant n’influence absolument pas un grand nombre de facteurs
    • Conséquences psychologiques (5.16.17)
    • Conséquences héréditaires (6.7)
    • Problème des sorties et des voyages (8.9)
    • Conflit dans la prise en charge et dans la famille
    • Appréhension du traitement (12.21)
    • Appréhension de la crise d’asthme
    • Conséquence sur la tenue de la maison
    • Conséquence sur l’avenir de l’enfant
    • Conséquences économiques
    • Problèmes scolaires

L’attention doit donc porter non seulement sur la maîtrise du score clinique après traitement de l’asthme de l’enfant mais aussi sur les conséquences psycho-socio-économiques de l’entourage.

Histoire naturelle de l’allergie alimentaire (AA) : différences selon le sexe et l’âge.  : HOURIHANE J.O.B. Cork. Irlande.

Le propos de cette étude est de comparer par la méthode d’un questionnaire sur la qualité de vie les différences de l’évolution naturelle de l’AA des enfants entre 0 et 12 ans en fonction de l’âge et du sexe.

Le questionnaire (Paediatric Food Allergy Quiestionnaire) évaluait 4 domaines : émotionnel/cognitif, régime, social, symptomatique).

Sans les citer, on retrouve les aliments classiquement responsables d’AA de l’enfant.

L’étude dégage plusieurs observations ; :

  • Les filles sont plus souvent atteintes d’allergies alimentaires multiples que les garçons.
  • Les garçons sont allergiques à une plus grande variété d’aliments.
  • Les scores les plus élevés au questionnaire sont prédictifs selon le sexe.
    • Score : fille / garçon
    • 0-3 ans = 3500 / 3500
    • 3-8 ans = 3400 / 3800
    • 9-12 ans = 2700 / 4100

Les garçons ont une qualité de vie moindre entre 0 et 8 ans mais celle-ci s’améliore de façon très significative après. Chez les filles au contraire, on observe une constante dégradation de la qualité de vie.

Il existerait donc un point critique à 8 ans chez le garçon qui verrait sa qualité de vie s’améliorer mais pas la fille. On peut s’interroger sur l’influence de l’environnement, l’action des parents dans l’éducation en fonction du sexe de leur enfant, l’interaction de facteurs biologiques et psychosociaux.

La poursuite de la recherche sur les procédés d’adaptation et de développement est vitale pour évaluer les conséquences à long terme de la maladie allergique qui persiste à l’âge adulte.

L’Asthme de l’enfant affecte t-il la qualité de vie des soignants ? : TAMAY Z. Istanbul. Turquie

La comparaison d’un questionnaire de qualité de vie de parents d’enfants asthmatiques (204) versus parents d’enfants non asthmatiques (100) permet d’évaluer l’impact de la sévérité de l’asthme et des facteurs socio-démographiques sur les soignants. L’âge moyen est de 9 ans (2 à 17).

Le questionnaire comportait 36 items à caractère médical et 36 items portant sur les conditions socio-démographiques et l’évaluation de la gravité de la maladie de son enfant par la mère.

Selon les soignants, le score de Qualité de vie est plus bas concernant la vitalité de l’enfant asthmatique par rapport aux autres enfants par contre la souffrance corporelle est moindre. Il n’y a aucune différence au plan social, au plan émotionnel et psychique.

L’association à une rhinite allergique n’influence pas les résultats, ni l’âge des parents, leur niveau éducatif ou leur situation professionnelle.

La sévérité de l’asthme affecte d’autant plus les soignants d’enfants asthmatiques que l’asthme est persistant et dans une moindre mesure s’il est intermittent.

Effets secondaires du Danazol dans le traitement prophylactique du Déficit héréditaire ou acquis en C1-Inhibiteur. : Kreuz W. Allemagne.

Le Danazol est utilisé dans la prévention des crises d’angiœdème à long terme chez les patients les plus sévèrement atteints de déficit héréditaire ou acquis en C1-Inhibiteur.

Cette étude analyse de façon rétrospective sur 9 ans les effets secondaires de cet androgène chez 46 patients ayant reçu une dose journalière > 1200 mg/j (69%) et 18 une dose standard < 200 mg (31%). 90 % des patients ont présenté des effets secondaires.

Les résultats chez la femme sont spécifiques : il existe un effet dose- dépendant. Les patientes traitées à dose forte présentent

  • dans 78% des cas une virilisation,
  • 43 % des flushes,
  • 32 % une altération de la voix contre respectivement 39, 22 et 11 % dans le groupe traité à dose recommandée.
  • Dans les 2 groupes on retrouve une aménorrhée (78 vs 72 %) et une baisse de la libido (28%).

Cet effet dose-dépendance ne se retrouve pas sur l’ensemble des patients traités sans considération des sexes et l’on retrouve autant de dépressions, indisposition et crise d’angoisse dans les 2 groupes , soit 47 vs 41 %, 28 vs 28 %, 10 vs 7 %.

Les céphalées sont présentes dans les 2 groupes (40 vs 34 %). Les migraines sont moins fréquentes à forte dose (9 vs 34%) mais aussi moins souvent réversibles à l’arrêt du traitement (24 vs 38 %).

Les résultats sont similaires pour la prise de poids en moyenne de 15 kgs dans les 2 groupes. L’élévation des transaminases concerne les 2/3 des patients (68 vs 65). On retrouve une proportion identique d’adénomes prostatiques (5 vs 3 %).

Une HTA labile dans un quart des cas (25 vs 21), réversible dans 30 % des cas à l’arrêt du traitement, et une HTA plus sévère dans les 2 groupes (5 % vs 3%) plus souvent réversible à l’arrêt du traitement à forte dose (1 /4 des cas) qu’à dose recommandée (1/3 des cas).

Cette étude rétrospective n’a retenu que les patients ayant les plaintes les plus importantes ce qui représente un biais de recrutement. La proportion réelle des effets secondaires au Danazol est probablement sous-estimée.

Développement des Questionnaires de Qualité de vie pour les enfants, les adolescents et les adultes dans l’Allergie Alimentaire : Réduction des Items : DE BLOCK B.M.J. Cork Irlande et Groningen Pays-Bas.

Les patients atteints d’AA doivent éviter les aliments auxquels ils sont allergiques et cela altère leur qualité de vie.

Cette altération peut être mesurée par des Questionnaires de Qualité de Vie selon la fréquence, son importance absolue ou relative.

Un premier groupe de 151 patients répartis en 3 groupes d’âge (51 enfants de 8 à 12 ans, 46 ados de 13 à 17 ans et 54 adultes > à 18 ans) a été interrogé. Les 50 items les plus représentatifs des plaintes des patients ont été sélectionnés pour les 3 groupes.

Les 3 items les plus importants étaient les mêmes dans les 3 groupes :

  1. Être informé de la nature des aliments ingérés
  2. Choix réduit dans la variété des aliments
  3. Être capable de détecter les changements dans la composition d’un produit

24 items du top 50 sont communs dans les 3 groupes, mais il y aussi des différences remarquables :

  1. chez l’enfant : ne pas être tenté d’accepter de la nourriture à l’école
  2. chez l’ado : avoir son Epipen sur soi
  3. chez adulte : étiquetage incomplet des aliments.

Rôle des polluants atmosphériques dans les maladies allergiques et l’asthme : une nouvelle ère pour la Spécialité Allergie.

Rôle de la pollution atmosphérique dans la maladie allergique et l’asthme ? : Gilliland F.D. ,

Il existe un polymorphisme du type génétique du TNF alpha agissant comme facteur pro-inflammatoire dans l’asthme.

Dans les régions les plus exposées à la pollution, le type -308 est sélectionné le plus fréquemment chez les enfants atteints d’asthme avec présence de sibilants comme s’il s’agissait d’une évolution naturelle dans la protection contre la pollution.

Cette forme apparaît si l’exposition aux polluants est durable.

Si les conditions locales et régionales contribuent à la morbidité de l’asthme, lorsque l’exposition aux polluants est durable, à forte dose sur des sujets génétiquement susceptibles, on observe une sélection naturelle à visée protectrice... Un peu d’optimisme dans la grisaille hostile et menaçante !

Rôle des particules polluantes comme adjuvant potentiel de la maladie allergique et de l’asthme. : Diaz-Sanchez D.

Les particules de Diesel (PD) pénètrent dans le nez puis inhalées et causent des dommages respiratoires qui ont pu être estimés par des tests de provocation nasal avec élaboration d’un score. On peut retenir qu’il y a 2 populations, l’une de forts répondeurs et l’autre de faibles répondeurs.

On a étudié le rôle adjuvent des PD dans la sensibilisation au KLH. Exposé au KLH seul, on observe une réponse IgG et IgA mais pas de réponse IgE. Couplée à l’exposition de PD, 60 à 90 % des patients sont sensibilisés et produisent des IgE anti-KLH.

Les PD agissent donc en stimulant la production d’IgE, en augmentant le nombre de cellules inflammatoires dans les voies respiratoires, en relarguant l’histamine préformée, en stimulant la réactivité à la métacholine et en augmentant les résistances respiratoires.

L’exposition aux ETS (fumées de tabac) stimule la réponse TH2 chez l’homme et chez la souris. Comme avec les PD, on observe une élévation des IgE.

On observe une augmentation des gênes d’expression pour les GSTP1 lors de l’exposition croissante au PD par rapport au génotype GSTM1.

Cette élévation est dose dépendante et on observe une chute des gênes d’expression après l’arrêt de l’exposition. Cette activité GST anti-oxydative est mesurée 24 H après stimulation par PBMNCs à la dose de 10ug/ml. L’activité GST est élevée chez les faibles répondeurs et basse chez les forts répondeurs.

L’âge est également un facteur de risque. Chez l’animal, on observe des formes plus sévères chez le sujet jeune.

Chez l’homme, on observe une plus forte production de facteurs pro-inflammatoires chez l’enfant plus sensible que l’adulte car ils possèdent moins de facteurs antioxydant pour les protéger. L’enfant n’est pas un mini adulte !

Les effets adverses cardio-pulmonaires des polluants peuvent-ils faire l’objet d’une prévention ?

L’exposition aux petites particules et à l’Ozone entraîne 10000 morts par an aux USA surtout dans la population asthmatique plus sensible à la pollution.

Il existe des normes standard EPA définissant la qualité de l’air mais 10 millions d’Américains vivent en dehors de ces normes.

Le rôle de cette étude est de déterminer s’il existe une possibilité de protection individuelle (vêtements, masque...) mais aussi par des anti-oxydants qui s’opposeraient au stress oxydatif des particules polluantes sur le poumon.

 Anti-oxydant et Ozone :

  • L’ozone provoque une oxydation.
  • La surexposition altère la fonction pulmonaire, active l’inflammation et diminue les défenses naturelles.
  • Les anti-oxydants s’opposent à l’action de l’Ozone.

Plusieurs études ont été réalisées dans les années 80-90 sur l’association de Vitamines C et E montrant une amélioration significative sous traitement. En 1998, l’association de Vit C, Vit E et béta-carotène montrait une amélioration significative du VEMS chez les ouvriers traités soumis à l’exposition d’Ozone.

Une étude sur l’action d’un cocktail d’antioxydants a été menée sur 31 sujets ayant un régime diététique spontanément bas en fruits et légumes répartis en 2 groupes, un groupe placebo et un groupe traité.

Les mesures d’Ascorbate dans le sang et les urines ont été pratiquées à J0 et J7. A JO les patients recevaient des conseils diététiques et à J7 ils été exposés à l’air puis à l’ozone.
Les taux sanguin et urinaire d’Ascorbate étaient significativement plus élevés chez les patients supplémentés. La mesure du VEMS après exposition à l’ozone est significativement moins altérée chez les patients supplémentés. Cette étude confirme l’influence bénéfique d’un régime anti-oxydant dans la protection pulmonaire contre la pollution.

Une étude basée sur les effets anti-cyclo-oxygénase de l’Ibuprofène a été menée chez des patients exposés à l’Ozone. L’Ibuprofène s’opposerait à l’élévation de BAL, de PGE2 et de TxB2 induits par l’Ozone.

Après test de provocation à l’Ozone, on observe une élévation des PG significativement moindre sous Ibuprofène et une amélioration du VEMS et du DEP mais il n’y a pas de différence de production des PMNs. On observe une chute significative de l’IL6 à l’arrêt de l’exposition. L’administration d’Ibuprofène améliore la fonction respiratoire mais ne change pas les facteurs inflammatoires ce qui suppose que les évènements produits par l’ozone ne sont pas seulement de nature inflammatoire.

Rôle des protéines endogènes dans la protection anti-oxydative :

  • Le brocoli est une source naturelle de Sulforaphane qui est un antiglucosinolates et intervient avec les enzymes de phase II.
  • On a mesuré le RNA dans le lavage nasal de 60 patients mangeant des brocolis et constaté un changement dans la production d’enzymes de phase II.

Une étude canadienne sur les huiles Oméga 3 provenant de poisson et de soja les a comparées dans la protection contre le risque cardio-vasculaire chez 50 sujets traités pendant 5 mois. L’action des huiles extraites de poisson serait significativement plus efficace sur le soja (diminution du Log10 HF et chute des SDNN)

Plusieurs méthodes sont disponibles pour lutter contre la pollution et la recherche doit porter sur les cellules et le physiologie.


Dimanche 25 février.

Allergènes intérieurs et extérieurs.

Session de posters

Taux de spores atmosphériques et réactivité cutanée après le passage de l’Ouragan  : Katrina in New-Orleans. LEVETIN E., New Orleans, USA

 Résumé :

  • L’exposition à un taux élevé de spores fungiques constitue un facteur de risque de sensibilisation individuelle aux moisissures.
  • Cette étude compare le taux atmosphérique de spores fungiques et la réactivité cutanée mesurée par pricks tests chez des patients de New Orleans après le passage de l’Ouragan Katrina le 29 août 2005.
  • La rupture des digues a entraîné l’inondation de 88 % la ville jusqu’à 6 m de profondeur. Après le pompage et le retrait des eaux, les habitants sont revenus dans des habitats très chargés de moisissures et on a voulu savoir si leur sensibilisation aux moisissures avait augmenté.

 Méthode :

  • Un appareil de Burkard destiné à collecter les spores fungiques est placé depuis plusieurs années sur le toit de la clinique Ochser situé à environ 2 km de la zone inodée.
  • On a pu comparer les mesures de spores d’octobre 2005 après le passage de Katrina avec les mesures effectuées au même endroit en octobre 2003 et octobre 2004.
  • Un autre appareil a aussi été placé dans la zone inondée 3 mois après le passage de Katrina.
  • Des échantillons de terre ont également testés.
  • On a comparé le taux de sensibilisation aux moisissures par pricks tests.

 Conclusion :

  • Le taux total de spores extérieures n’est pas significativement plus élevé après le passage de l’Ouragan ni le taux de cladosporium.
  • Par contre, on observe un changement dans la composition des spores. Le nombre de spores Penicillium/Aspergillus et de chaetomium ascospores sont significativement plus élevés (1891 vs 693 et 13 vs 0).
  • D’autres ascopores et basidiopores sont significativement plus basses.
  • Des échantillons de terre montrent que le changement a eu lieu après le pompage de l’eau et que ces conditions atypiques ont duré quelques mois.
  • La réalisation des pricks tests n’a pas révélé d’augmentation du taux de sensibilisation aux moisissures 5 à 12 Mois après Katrina.

En dépit du changement significatif de la composition en moisissures de l’air avec l’élévation de Penicillium et de Chaetomium, aucun accroissement de la sensibilisation n’a été observé.

Potentiel allergisant des moisissures de la maison. : Ward M. D., Cincinnati. US

Les environnements humides et riches en moisissures ont été incriminés dans l’exacerbation de l’asthme, mais le rôle direct des moisissures dans l’induction de l’asthme allergique est moins évident.

Récemment, 5 moisissures ont été statistiquement mises en accusation chez des patients asthmatiques dont la maison avait subi un dégât des eaux dans la région de Cleveland.

Les exacerbations d’asthme étaient moins sévères chez les enfants asthmatiques des maisons remises en état que chez les patients contrôles dont la maison n’avait pas été remise en état.

L’objectif de cette étude était de démonter le pouvoir de 2 moisissures (Scopulariopsis brevicalis SBE et Penicillioum crustosum PCG) à induire une réponse allergique comparée à celle de la poussière de maison sur un modèle murin Balb/c présentant un asthme allergique.

Le Cladosporium cladosporiodes qui n’était pas présent dans les habitats de Cleveland a aussi été évalué.

 Méthodes :

  • Des souris Balb/c de 8 à 10 semaines ont été exposées par intubation trachéale à des doses croissantes de 5 à 80 mg d’extraits de moisissures et de poussière de maison (PDM) 1 à 4 fois.
  • La réponse bronchique immédiate a été mesurée par EFR après chaque stimulation par l’allergène et un test à la métacholine réalisé un jour après la dernière stimulation.
  • Le jour suivant on a collecté le sérum, le liquide de lavage broncho-alvéolaire (LBA) et les poumons.

 Résultats :

  • Les expositions multiples au CCE et à la PDM induisent une augmentation significative du taux total de cellules dans le LBA (éosinophiles, neutrophiles) par rapport aux autres moisissures testées.
  • Une exposition au CCE induit une réponse significative de neutrophiles alors que la PDM induit plutôt une réponse éosinophile.
  • Seuls les CCE induisent une élévation significative du taux d’IgE dans le LBA (40 -80 ug) ou dans le sérum (10, 40-80 ug).
  • La dose nécessaire pour induire une réponse IgE spécifique est 5 fois moins élevée que celle pour obtenir la même réponse avec la PDM et 5 fois plus élevée pour le Penicillium.
  • Dans tous les cas, le PCG induit une réaction à la métacholine dès la première exposition comparable à celle provoquée par le PDM.

 Conclusion :

  • Le Penicillium (PCG) et le Scopulariopsis (SBE) sont des moisissures capables d’induire une allergie.
  • A forte dose le penicillium a une action irritative.
  • Le Cladosporium a un fort pouvoir d’induction de réponse IgE spécifiques avec élévation des cellules inflammatoires et hyperréactivité bronchique ; il est autant voire plus allergisant que la poussière de maison.
  • Toutes les moisissures à forte dose peuvent entraîner une exacerbation de l’asthme par leur action irritante.

Répartition saisonnière de l’Alternaria dans l’air. : McNairn Kansas City. USA MO

L’Alternaria est la moisissure la plus reconnaissable des moisissures responsables d’allergie. C’est la moisissure la plus souvent responsable de tests positifs.

Les variations du taux d’Alternaria ont été mesurées et rapportées dans cette étude de mars à octobre de 1998 à 2005 par un appareil de Burard.

Les spores étaient observées à un grossissement 1000, dénombrées et leur taux fourni à une banque de données Access qui donnait le résultat en nombre de spores / m3 d’air.

La distribution d’Alternaria a été constante d’une année sur l’autre. Des taux bas au printemps (< 10), croissant régulièrement jusqu’en septembre (> 1500). Quand la température diminue, le taux de spores chute jusqu’à son taux le plus bas. Le taux moyen le plus important tourne autour du 2 septembre. Le taux archivé le plus important est de 6988 spores le 2 septembre 2001 et le 3 septembre 2002.

Étude comparative du taux de pollens de graminées dans l’air et la sensibilisation aux pollens de graminées à Tulsa et ses environs dans le Nord-Est de l’Oklahoma. : Medagoda R. S., Tulsa USA OK

L’objectif de cette étude est de comparer le nombre de patients atteints de rhino-conjonctivite ou d’asthme sensibilisés aux graminées et le taux de pollens observés à la fois en ville et dans les environs de Tulsa.

Un appareil de recueil des pollens de type Burkard a été installé à 4 endroits : toit de l’Université de Tulsa, champ à 24 km au Sud (Bixby), dans une pâture à 40 km au sud-ouest (Hectorville) et dans une prairie à 67 km (Cushing).

Les taux de pollens étaient significativement plus élevés à Cushing et à Hectorville et équivalent à Tulsa et Bixby.

76 % étaient des graminées, présents entre mai et juillet avec un pic lors de la 3ème semaine de mai.

La réalisation des tests cutanés aux graminées chez les patients de Tulsa et de ses alentours n’a pas montré de différence significative de sensibilisation (80 test + sur 96 à Tulsa, 50 tests + sur 64 à la campagne).

Bien que l’on ait mesuré un taux significativement plus élevé de pollens dans les alentours de la ville, le nombre de sensibilisation n’en est pas plus élevé pour autant.

Étude sur 8 ans (1998-2005) des principaux pollens d’arbre dans la région. : Washington. Yoon J., Washngton DC USA

Les premières études sur le lien entre la concentration d’aéroallergènes dans l’air et la symptomatologie date de la fin du 19ème siècle. On sait que divers facteurs interviennent, des facteurs météorologiques, géographiques et les caractéristiques des pollens pour l’environnement, la sensibilisation et la nature des symptômes dépend, elle, du patient lui même.

Les espèces d’arbre de la région NE des États Unis (Pennsylvanie, Maryland, Virginie) a déjà été étudiée. L’AAAI retenait en 2000, 15 espèces d’arbres que l’on a retrouvé dans notre étude.

Les pollens étaient recueillis sur un Rotorod à impaction placé sur le toit d’un immeuble à distance d’une source de pollens ou de moisissures et comptés par microscope au grossissement 400. Le nombre observé est converti en nombre de grains/m3.

  • Chêne 46 %,
  • Cèdre des montagnes 10 %,
  • Pin 9%,
  • Mûrier 8 %,
  • Bouleau 5%,
  • Érable 4 %,
  • Cottonwood 4%,
  • ash 4%,
  • Sycamore 4%,
  • Orme 2% et
  • autres 8 % (Noisetier, Sweetgum, Red Adler, Boxelder) ;

Le chêne est le principal taxon retrouvé dans la région de Washington. Les saisons sont semblables avec un pic la 3ème semaine d’avril.

Les résultats sont en rapport avec les études précédentes, comparables à l’étude faite à Philadelphie en 1991/1997 et celle faite à New York en 1987/2002.

D’autres études sont nécessaires pour déterminer une échelle de risque allergique spécifique en fonction de la zone en comparant des données polliniques à des données cliniques.

Taux des spores fongiques typiques de l’atmosphère mesuré sur le sol en saison pluvieuse et en saison sèche en Floride. : Codina R. Tampa USA FL.

22 sortes de moisissures ont été retrouvées dans les 2 saisons.

 Les spores fongiques à distribution continue :

  • retrouvées dans les 2 saisons : Ascospores, Basidiospores, Cladosporium et Penicillium/Aspergillus.
  • Ces spores ne sont habituellement pas de distribution continue.
  • Les taux d’Ascospores, de Basidiospores et de Penicillium sont significativement plus élevés en saison pluvieuse, il n’y a pas de différence pour Cladosporium.

 Spores fongiques à distribution non continue :

  • 18 sortes de spores habituellement à distribution discontinue ont été détectées lors des 2 saisons

Il existe une grande diversité de types fungiques sur les 2 saisons.

On retrouve Ascospores, Basidiospores, Cladosporium et Penicillium majoritaires.

Le score total de ces spores révèlent une distribution continue.

Le nombre total est significativement plus élevé lors de la saison des pluies pour Ascospores, Basidiospores, Penicillium mais pas pour le Cladosporium.

Chaetomium et Stachybotrytis n’ont été recueillis que sur quelques échantillons lors des 2 saisons.

La prévalence de l’Alternaria très impliquée dans les maladies allergiques est moins importante qu’on ne l’aurait attendu en fonction d’autres études.


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