IL10 et asthme : la preuve de l’efficacité de la désensibilisation spécifique comme traitement curateur de l’asthme allergique

vendredi 11 octobre 2002 par Dr Stéphane Guez2648 visites

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IL10 et asthme : la preuve de l’efficacité de la désensibilisation spécifique comme traitement curateur de l’asthme allergique

IL10 et asthme : la preuve de l’efficacité de la désensibilisation spécifique comme traitement curateur de l’asthme allergique

vendredi 11 octobre 2002, par Dr Stéphane Guez

La physiopathologie de la réaction allergique est difficile impliquant de nombreuses cytokines autour du concept TH2/TH1. Plus que les mécanismes activateurs, la connaissance des mécanismes inhibiteurs de la réaction allergique sont importants dans une perspective thérapeutique. Ainsi l’IL10 a-t-elle un effet protecteur dans le développement de l’asthme ?

Des cellules CD4 T helper modifiées par génie génétique pour produire de l’IL10, préviennent l’hyper-réactivité et l’inflammation bronchique induites par allergène. : Jae-Won Oh, MD, PhDa Christine M. Seroogy, MDb Everett H. Meyer, MSa Omid Akbari, PhDa Gerald Berry, MDc C. Garrison Fathman, MDb Rosemarie H. DeKruyff, MDa Dale T. Umetsu, MD, PhDa dans J Allergy Clin Immunol 2002 ;110:460-8

Les cellules Th2 jouent un rôle essentiel dans la pathogénie de l’asthme, mais les mécanismes immunologiques précis qui inhibent les fonctions des cellules Th2 in vivo ne sont pas bien connus.

 Objectif de l’étude : Déterminer si les cellules qui produisent de l’Il10 régulent le développement de l’asthme.

 Méthodes : Les auteurs ont utilisé la thérapie génique pour faire produire de l’IL10 par des cellules CD4 T helper spécifiques de l’ovalbumine, et ils ont étudié leurs capacités à réguler l’ hyper-réactivité induite par l’allergène.

 Résultats :
*les auteurs ont démontré que les CD4 T helper qui produisent ainsi de l’IL10 abolissent l’hyper-réactivité bronchique et l’infiltration éosinophile des voies respiratoires de souris BALB/c sensibilisées et stimulées par de l’ovalbumine, et de souris SCID reconstituée par des cellules effectrices TH2 spécifiques de l’ovalbumine.
*L’effet inhibiteur des cellules T produisant de l’IL10 s’accompagne de la présence d’une quantité accrue d’IL10 dans le lavage broncho-alvéolaire, est spécifique de allergène, et est réversible par neutralisation de l’IL10.
*De plus, la neutralisation de l’IL10 par administration d’un anticorps monoclonal anti-IL10 chez des souris sensibilisées et stimulées par de l’ovalbumine aggrave sérieusement l’hyper-réactivité bronchique et l’inflammation des voies respiratoires.
 Conclusions : Ces résultats démontrent que les cellules T qui produisent de l’IL10 au niveau des voies respiratoires régulent l’hyper-réactivité bronchique Th2 induite ainsi que l’inflammation, et montrent que l’IL10 joue un rôle inhibiteur majeur dans l’asthme allergique.


Cela fait longtemps (depuis les années 1993 environ ) que l’on sait que l’IL10 joue un rôle essentiel dans l’induction d’un état d’anergie chez le patient allergique.

D’abord produite par les cellules T, l’IL10 est ensuite produite par d’autres cellules : monocytes, LB etc.

Dans la désensibilisation au venin de guêpe il y a production accrue d’IL10 sécrétées d’abord par les cellules T CD4 spécifiques activées puis par les autres cellules ce qui permet de maintenir l’état d’anergie à long terme.

Chez les apiculteurs non allergiques il existe un taux de base élevé en IL10 entraînant une protection naturelle. Donc cette IL10 bloque la réaction allergique.

Dans ce travail, les auteurs montrent que l’IL10 bloque également la phase immédiate et tardive de l’asthme allergique.

Il faudrait donc produire des quantités accrues d’IL10 pour protéger les asthmatiques.

Les données de la littérature permettent de penser que la désensibilisation spécifique serait capable d’induire la production d’IL10 et donc de protéger et guérir l’asthmatique. Si des études chez l’homme confirment ces résultats alors l’allergologue pourra couler des jours heureux…

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