Formation des enseignants à l’asthme : ils retiennent mieux les films que les leçons !

mercredi 5 janvier 2005 par Dr Stéphane Guez2529 visites

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Formation des enseignants à l’asthme : ils retiennent mieux les films que les leçons !

Formation des enseignants à l’asthme : ils retiennent mieux les films que les leçons !

mercredi 5 janvier 2005, par Dr Stéphane Guez

Les enfants asthmatiques passent la moitié de leur vie à l’école. Il semble donc indispensable de former les enseignants à ces maladies très fréquentes pour qu’ils puissent rapidement orienter l’élève vers une prise en charge adaptée d’autant plus s’il existe un projet d’accueil individualisé. Mais comment former ces enseignants d’une façon optimale ?

Enseigner aux enseignants à reconnaître les symptômes respiratoires d’une crise d’asthme chez les enfants asthmatiques. : Sapien RE, Fullerton-Gleason L, Allen N.

Department of Emergency Medicine, University of New Mexico Health Sciences Center, Albuquerque, New Mexico 87131-0001, USA. rsapien@salud.unm.edu

dans J Asthma. 2004 Oct ;41(7):739-43.

 Objectif de l’étude :

  • Démontrer que les enseignants pourraient être formés à reconnaître les signes de détresse respiratoire chez des enfants asthmatiques.

 Méthodologie :

  • 45 enseignants scolaires ont reçu une session d’éducation d’une heure sur l’asthme de l’enfant.
  • Chaque session d’éducation a consisté en 2 parties :
    • une vidéo montrant un enfant ayant une crise d’asthme symptomatique,
    • et un exposé didactique.
  • Des pré et post tests sur les connaissances à propos de l’asthme, sur les signes cliniques d’une crise d‘asthme à propos de la vidéo et sur l’état de satisfaction concernant les connaissances de la maladie et ses traitement ont été réalisés.

 Résultats :

  • Les connaissances moyennes sur l’asthme augmentent de façon significative (pré : 60% de réponses correctes, post : 70%, p<0.0001).
  • La capacité à reconnaître d’une façon visuelle une crise d’asthme s’améliore également de façon significative (pré : 66.7% et post : 88.9% de réponses correctes, p<0.0001).
  • Le niveau de confiance de l’enseignant sur sa connaissance de la maladie et son traitement s’améliore également.

 Conclusion :

  • L’utilisation d’un clip vidéo permet aux enseignants de mieux connaître les manifestations clinques d’une crise d’asthme et à la reconnaître.
  • L’amélioration de la reconnaissance visuelle des symptômes est plus importante que l’amélioration des données didactiques sur l’asthme.

Dans ce travail, les auteurs démontrent qu’en Australie, les enseignants peuvent améliorer leurs connaissances sur l’asthme et son traitement et en particulier leur capacité à reconnaître les symptômes d’une crise d’asthme. Pour cela, la vidéo est meilleure que l’exposé didactique.

Ce travail semble enfoncer une porte ouverte mais il est important à 2 titres.

D’abord, il est important que les enseignants puissent percevoir un état de détresse respiratoire chez un enfant pour permettre sa prise en charge thérapeutique rapide.

Si le PAI permet d’administrer facilement des médicaments et expose une conduite à tenir, il faut pouvoir disposer des éléments entraînant le déclenchement de ce plan d’action thérapeutique. Comme les asthmatiques passent la moitié de leur vie à l’école il est logique, compte tenu de la fréquence de cette affection, que les enseignants puissent mieux connaître cette affection.

D’autre part, pour former les enseignants, comme d’ailleurs d’autres personnes en entreprise par exemple, l’utilisation de la vidéo permet de mieux enseigner les manifestations cliniques qu’un exposé didactique.

Cela est connu depuis longtemps en médecine et c’est pourquoi tous les cours sont l’après midi, le matin étant consacré à la découverte des maladies de visu dans des services hospitaliers car on ne peut pas reconnaître une affection de façon purement livresque. Comme on ne peut envoyer les enseignants à l’hôpital, il faut conduire celui-ci jusqu’à eux par l’intermédiaire de la vidéo.

Il serait donc judicieux de monter des programmes basés sur la vidéo pour former les enseignants à reconnaître ces affections, non seulement l’asthme mais également l’urticaire, l’œdème de Quincke ou le choc anaphylactique.

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