L’asthme est-il traité de la même façon en France en Espagne et en Italie ?

mardi 10 janvier 2006 par Dr Geneviève DEMONET4081 visites

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L’asthme est-il traité de la même façon en France en Espagne et en Italie ?

L’asthme est-il traité de la même façon en France en Espagne et en Italie ?

mardi 10 janvier 2006, par Dr Geneviève DEMONET

Une étude sur le retentissement de l’asthme, en fonction de sa sévérité, à la fois sur la vie des patients et sur la société, a été menée dans 3 pays européens : l’Espagne, la France et l’Italie. On y apprend quelques vérités intéressantes...

Ressources et coût liés à l’asthme selon la classification de sévérité GINA dans trois pays européens : E. Van Gansea, L. Antonicellib, Q. Zhangc, L. Laforesta, D.D. Yinc, G. Nocead and V. Sazonov Kocevarc, ,

aPharmacoepidmiology Unit EA 3091, Centre Hospitalier Lyon-Sud (CHLS), Sainte Eugenié (bat 5F), 69495 Pierre-Bénite, Cedex, France
bOspedale Umberto I, Dip. Malattie Respiratorie ed Allergiche, Via Matteotti 12, 60121 Ancona, Italy
cMerck & Co., Inc., One Merck Drive, Whitehouse Station, NJ 08889-0100, USA
dMerck Sharp & Dohme España, Josefa Valcarcel 38, 28027 Madrid, Spain

dans Respiratory Medicine
Volume 100, Issue 1 , January 2006, Pages 140-147

 Contexte :

  • Cette étude a évalué la relation entre la charge occasionnée par l’asthme et sa sévérité en France, en Italie et en Espagne.

 Méthodes :

  • Des adultes asthmatiques, âgés de 18 à 55 ans, ont complété un questionnaire lors d’une consultation chez un pneumologue entre 1998 et 1999.
  • L’asthme a été étiqueté par le médecin comme intermittent, persistant léger, persistant modéré ou persistant sévère selon les recommandations du GINA (Global Initiative for Asthma).

 Résultats :

  • Au total, 282 patients ont été inclus dans l’étude en France, 500 en Italie et 296 en Espagne.
  • Peu de différences ont été observées entre les trois pays dans le poids de la symptomatologie asthmatique.
  • La plupart des patients présentant un asthme persistant avait utilisé un corticoïde inhalé dans les 14 jours précédents.
  • De façon inattendue, 35% (Italie) à 83% (Espagne) des patients ayant un asthme intermittent avait aussi utilisé un corticoïde inhalé.
  • En Espagne, les consultations dans le service des urgences étaient plus fréquentes (OR 7.0, CI 95% 4.9-10.0 avec l’Italie comme référence) et les coûts du traitement de l’urgence dans toutes les catégories de sévérité étaient jusqu’à 10 fois plus élevés qu’en Italie et en France.
  • La fréquence des hospitalisations n’était pas systématiquement différente entre les différents pays.

 Conclusions :

  • Le contrôle insuffisant des symptômes asthmatiques n’a pas pu être entièrement expliqué par une sous-prescription de médicaments anti-asthmatiques.
  • L’utilisation de corticoïdes inhalés par des patients présentant un asthme intermittent pourrait refléter une mauvaise classification de la sévérité de l’asthme, peut-être due à une interprétation difficile des recommandations du GINA.
  • Le coût relativement élevé du traitement en urgence en Espagne ne semble pas lié à une plus grande sévérité de l’asthme ou à un plus mauvais contrôle symptomatique mais peut être une caractéristique du système de soins espagnol.

Une étude a été menée chez des asthmatiques âgés de 18 à 55 ans en France (282 patients), en Italie (500) et en Espagne (296).

Les patients ont rempli un questionnaire lors de leur passage chez un pneumologue entre 1998 et 1999.
Celui-ci a déterminé la sévérité de l’asthme selon les recommandations du GINA (symptômes et VEMS).

La plupart des patients présentant un asthme persistant avait pris des corticoïdes inhalés dans les 14 jours précédents mais paradoxalement aussi 35% (Italie) à 85% (Espagne) des patients ayant un asthme intermittent.

Les consultations dans le service des urgences étaient beaucoup plus fréquentes en Espagne. Le coût de l’asthme était plus élevé dans ce pays tant pour les soins que pour les thérapeutiques.

La fréquence des hospitalisations était semblable dans les trois pays.

Un chiffre également interpellant : 4% seulement des patients avaient un asthme intermittent en France, contre 35 à 44% en Espagne et en Italie.

Ce travail est intéressant, non pas seulement par la représentation de l’asthme dans ces pays, mais aussi par le reflet qu’il donne de leur système de santé.

Ainsi, la plupart des asthmatiques intermittents ne mettent jamais les pieds chez un pneumologue en France (peut-être un peu plus chez l’allergologue...) et ne sont donc pas comptabilisés !

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