En béton, cette étude ! Très en béton, même !...

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En béton, cette étude ! Très en béton, même !...

En béton, cette étude ! Très en béton, même !...

mardi 21 septembre 2010, par Dr Hervé Couteaux

Allergie à Dermatophagoides pteronyssinus et à Tyrophagus putrescentiae dans la rhinite allergique : réactivité croisée et non bi-sensibilisation. : Liao EC, Ho CM, Lin MY, Tsai JJ.

Institute of Clinical Medicine, National Yang Ming University, Taipei, Taiwan.

dans J Clin Immunol. 2010 Aug 4

 Contexte :

  • Tyrophagus putrescentiae et Dermatophagoides pteronyssinus sont des facteurs de causalité du développement d’une hypersensibilité des voies respiratoires.

 Objectifs :

  • L’objectif principal de cette étude était d’identifier les allergènes croisants entre T. putrescentiae et D. pteronyssinus et d’explorer leur sensibilisation chez des patients atteints de rhinite allergique.

 Méthodes :

  • La prévalence de la sensibilisation aux acariens a été déterminée par des tests cutanés et des tests de libération d’histamine.
  • Les tests d’immunoblot et d’ELISA-inhibition ont été effectués en utilisant des allergènes recombinants de T. putrescentiae et de D. pteronyssinus.
  • Les allergènes croisants ont été identifiés par l’analyse des tests d’IgE-inhibition.
    Les corrélations entre les tests IgE spécifiques pour les groupes 2 et 3 ont été étudiés pour T. putrescentiae et D. pteronyssinus.
  • Un total de 117 patients souffrant de rhinite allergique, âgés de 16 à 40 ans a été recruté pour être inclus dans cette étude.

 Résultats :

  • Les résultats ont montré que 70% (82/117) des sujets atteints de rhinite allergique avaient des tests cutanés positifs à D. pteronyssinus ou à T. putrescentiae.
  • Parmi ces sujets sensibles aux acariens, il y avait 81 sujets (81/82) sensibles à D. pteronyssinus et 34 sujets (34/82) à T. putrescentiae.
  • Parmi les sujets sensibles à T. putrescentiae, 97% (33/34) étaient également sensibilisés à D. pteronyssinus.
  • Dans l’analyse des tests d’IgE-inhibition, les liaisons IgE à T. putrescentiae de 59% (13/22) des sujets ont été complètement absorbées par D. pteronyssinus, en particulier des composants de poids moléculaire de16 kDa.
  • Dans les tests d’ELISA-inhibition, 69% des liaisons IgE ont été inhibées par rTyr p 2, et 45% inhibée par rTyr p 3.
  • Les titres des anticorps IgE pour rTyr p 2 et rDer p 2 étaient bien corrélés, mais pas ceux pour rTyr p 3 et rDer p 3.

 Conclusion :

  • En conclusion, chez des patients adultes jeunes souffrant de rhinite allergique, la plupart des sujets sensibilisés à T. putrescentiae étaient également sensibilisés à D. pteronyssinus.
  • L’absorption complète des activités de liaison IgE par D. pteronyssinus indique que l’hypersensibilité à T. putrescentiae pourrait être due à une réactivité croisée, et non à une double sensibilisation à D. pteronyssinus et à T. putrescentiae
  • Les titres de liaison IgE des allergènes du groupe 2 étaient bien corrélés et l’activité de liaison de Tyr p 2 pourrait être absorbée par Der p 2, ce qui suggère que les allergènes du groupe 2 sont les allergènes croisants majeurs de D. pteronyssinus et T. putrescentiae.

Rappelons le titre de cette étude : « Allergie à DP et TP dans la rhinite allergique : réactivité croisée et non bi-sensibilisation » Ah bon !…

La conclusion de cette étude Taiwanaise portant sur 82 adultes allergiques aux acariens (D.Ptero. et/ou T.Putr.) est que la bi-réactivité que l’on observe pour certains d’entre eux « pourrait » être due à une réactivité croisée.

C’est déjà moins affirmatif…

Regardons les données d’un peu plus près :

  • 81 étaient réactifs à DP
  • 33 étaient réactifs à la fois à DP et TP
  • 1 était réactif seulement à TP

Sur 33 sujets réactifs à la fois à DP et TP, 22 paraissent avoir été étudiés en tests d’inhibition ; les 11 qui restent n’ont-ils pas été étudiés ou alors leurs résultats étaient-ils moins « intéressants » ?...On l’ignore…

L’IgE réactivité de 13 sujets sur ces 22 (soit 59% d’entre eux) a été complètement inhibée par DP.

Pour les 9 autres sujets (soit tout de même 41% d’entre eux) : on ne sait pas…

De là à titrer RC et non bi-sensibilisation, il y a comme un hiatus !...

Au regard des éléments fournis, il semblerait plus « prudent » de conclure que dans un peu plus de la moitié des cas de bi-réactivité à DP et TP (étude de 22 rhinitiques adultes à Taiwan) DP croise avec TP (Rappelons que nous n’avons pas les résultats de l’inhibition de DP par TP donc nous ne savons pas si l’inverse est vrai ou pas…)

Est-ce la même chose en Europe ? Chez les enfants ?

Plus généralement, en cas de réactivité à la fois à DP et à TP, pouvons-nous conclure à une réactivité croisée ? (mécanisme possible chez seulement 59% des sujets) : bien évidemment, non ! Il ne s’agit que d’une éventualité…

Compte tenu des données manquantes et/ou non précisées, j’ai fait la demande du texte intégral de l’article auprès de STALIA, l’excellent service de documentation des laboratoires Stallergènes animé par Séverine Choffard, malheureusement l’article n’est pas encore publié …Il nous faudra donc patienter pour avoir quelques précisions !

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