Le pollen d’ambroisie devient féroce au contact de la pollution…

vendredi 21 septembre 2012 par Dr Geneviève DEMONET1272 visites

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Le pollen d’ambroisie devient féroce au contact de la pollution…

Le pollen d’ambroisie devient féroce au contact de la pollution…

vendredi 21 septembre 2012, par Dr Geneviève DEMONET

Le pollen d’ambroisie collecté le long des routes à fort trafic routier montre une allergénicité plus élevée que celle du pollen ramassé dans des zones de végétation : Ghiani A, Aina R, Asero R, Bellotto E, Citterio S.

Ragweed pollen collected along high-traffic roads shows a higher allergenicity than pollen sampled in vegetated areas.

dans Allergy 2012 ; DOI:10.1111/j.1398-9995.2012.02846.x.

 Contexte :

  • Les polluants peuvent affecter l’allergénicité pollinique et de là la prévalence des allergies.
  • Même s’il existe quelques études dans la littérature, le lien entre pollution et le potentiel allergénique du pollen reste à clarifier.
  • L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet de la pollution liée au trafic sur l‘allergénicité du pollen d’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia L.) par l’intermédiaire d’une expérience de terrain.

 Méthodes :

  • Les grains de pollens matures ont été collectés sur des plants d’ambroisie poussant le long de routes principales et dans des zones de végétation de la plaine de la rivière Pô.
  • Le pourcentage de grains libérant des sub-particules de pollen (GSPP) a immédiatement été déterminé après échantillonnage par analyse microscopique et imagerie.
  • On a utilisé des techniques d’immunochimie et de LC-MS/MS pour vérifier l’allergénicité totale et la configuration de l’allergène caractérisant les différents échantillons polliniques.

 Résultats :

  • Aucune différence statistiquement significative n’a été détectée dans le pourcentage de GSPP parmi les échantillons polliniques.
  • Spécifiquement, après hydratation, le pourcentage moyen était très bas (<4%) dans tous les échantillons sans différence selon le site d’origine.
  • Par contre, le pollen collecté le long des routes à fort trafic présentait une allergénicité totale plus élevée que le pollen des zones de faible trafic routier et des zones de végétation qui ont montré une réactivité semblable à celle du pollen commercial « Allergon » utilisé comme norme.
  • Les taux détectés de plus forte allergénicité ont été attribués à la fois à des différences quantitatives et qualitatives dans la configuration de l’allergène.

 Conclusion :

  • Nos résultats montrent que le pollen collecté sur des sites distincts contient une quantité et un nombre d’allergènes différents, suggérant par là que la pollution liée au trafic routier augmente l’allergénicité du pollen d’ambroisie, ce qui pourrait contribuer à l’augmentation de prévalence de l’allergie à l’ambroisie dans la plaine lombarde.

La pollution participe probablement à l’augmentation de l’incidence des maladies allergiques.
La présence de polluants dans l’environnement altère les muqueuses et facilite la pénétration des allergènes. Mais elle agit aussi directement sur les plantes et leur allergénicité.

Une étude de terrain menée dans la plaine de Lombardie, dans le nord de l’Italie, éclaire l’impact de la pollution liée au trafic routier sur les allergènes d’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia L.).

Douze zones géographiques ont été considérées : 7 se situaient en bordure de routes très fréquentées, 2 près de routes peu passantes et les 3 autres à distance de tout trafic routier, de structures industrielles ou agricoles (celles-ci ont été difficiles à trouver en raison de la fréquentation importante de la vallée du Pô…).

Les grains de pollens d’ambroisie ont été ramassés à maturité durant l’été 2010 et l’été 2011.
L’analyse au laboratoire a permis de déterminer le pourcentage de particules de diamètre inférieur à 4-5 µm (subparticules) libérées par les grains de pollens et d’en extraire les protéines.
Les concentrations en polluants lors de la période de croissance de l’ambroisie ont par ailleurs été établies.

Aucune différence statistiquement significative n’est apparue entre les différents échantillons de pollens recueillis en ce concerne la libération de subparticules.
Après hydratation, le pourcentage moyen était très faible (< 4%) dans tous les échantillons.

Par contre, les pollens ramassés le long des routes très fréquentées avaient une allergénicité plus élevée que celle des pollens d’ambroisie poussant au bord de routes à faible trafic routier ou à distance de celles-ci. L’allergénicité de ces derniers pollens était comparable à celle du pollen commercial « Allergon » utilisé comme norme.

Les différences d’allergénicité étaient aussi bien quantitatives que qualitatives.
Les plantes poussant le long des routes polluées produisaient des pollens ayant une réactivité IgE plus élevée des allergènes majeurs Amb a 1 et Amb a 2 mais aussi une expression d’allergènes mineurs Amb a 6 et Amb a 10.
Une protéine de la famille des cupines contribuait aussi à l’augmentation de l’allergénicité de ces pollens.
La pollution pourrait ainsi participer à l’augmentation de prévalence de l’allergie au pollen d’ambroisie en Lombardie.

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