Problème : les statistiques sur l’urticaire me donnent de l’urticaire !!

lundi 21 janvier 2013 par Dr Stéphane Guez1171 visites

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Problème : les statistiques sur l’urticaire me donnent de l’urticaire !!

Problème : les statistiques sur l’urticaire me donnent de l’urticaire !!

lundi 21 janvier 2013, par Dr Stéphane Guez

Pronostic de l’urticaire chronique idiopathique chez 117 patients non contrôlés par une dose standard d‘antihistaminique. : Hiragun M, Hiragun T, Mihara S, Akita T, Tanaka J, Hide M. 

Prognosis of chronic spontaneous urticaria in 117 patients not controlled by a standard dose of antihistamine. 2013 ; 68 : 229–235.

dans Allergy
Volume 68, Issue 2, pages 229–235, February 2013

 Introduction :

  • L’urticaire chronique idiopathique (CSU) est une affection cutanée commune mais son évolution clinique, telle que rapportée dans la littérature, est très variable probablement en raison de l’hétérogénéité clinique des patients et de la physiopathologie de cette maladie.

 Matériel et Méthode :

  • Pour étudier le pronostic de cette affection, les auteurs ont analysé de façon rétrospective les données de patients :
    • qui ont présentés une CSU pendant 6 semaine ou plus lors de leur première visite,
    • qui étaient insuffisamment contrôlés par une dose standard d’antihistaminique,
    • et qui ont été suivis de 2003 à 2009.

 Résultats :

  • Parmi 223 patients ayant une CSU, 117 avaient tous les critères d’inclusion.
  • La durée moyenne de la maladie était :
    • lors de la première visite de 27.4 +/- 4.2 mois,
    • et lors du suivi de 18.7 +/- 1.9 mois.
  • Par la méthode de Kaplan-Meier, le pourcentage estimé d’amélioration était :
    • à 12 mois de 36.6%
    • 24 mois de 51.2%
    • et 60 mois de 66.1%
  • Le pourcentage global d’amélioration pour les patients de moins de 19 ans est significativement plus élevé que celui des patients adultes (p = 0.007).
  • De plus, le pourcentage d’amélioration des patients ayant une durée courte de la maladie (moins de 1 an lors de la première visite) est significativement plus élevé (p = 0.003) que celui des patients qui ont une durée plus longue de la maladie (1 an ou plus).

 Conclusion :

  • Ces données indiquent que l’état des patients ayant une CSU peut progressivement s’améliorer même dans les cas en échec thérapeutique.
  • Les résultats de cette étude sur l’évolution clinique et les facteurs pronostics de la CSU peuvent aider les médecins à prédire le pronostic de leurs patients et obtenir une meilleure adhésion au traitement chronique prescrit.

Dans ce travail rétrospectif les auteurs ont étudié le suivi de patients ayant une urticaire chronique idiopathique non résolue par un traitement antihistaminique. Le pronostic est meilleur chez les moins de 19 ans et d’autant que la prise en charge est de moins de 1 an lors de la première consultation. Un sur 2 est amélioré à 24 mois.

Ce travail réactualise des données sur l’évolution de l’urticaire chronique mais confirme finalement des données anciennes avec la persistance chez les patients d’une symptomatologie rebelle au traitement même après 60 mois chez 40% d’entre eux.

Le problème de l’urticaire chronique, c’est qu’en dehors d’études statistiques qui finalement sont de peu d’intérêt face à un patient donné, il n’y a pas de nouvelles études portant sur la cause de ces urticaires et surtout de nouvelles propositions thérapeutiques.

En considérant qu’il ne s’agit pas d’une affection mortelle, on banalise voir ignore l’altération majeure de la qualité de vie de ces patients qui souvent vont errer de médecins en médecins dans l’espoir de trouver une solution.

Il est donc urgent d’initialiser une recherche fondamentale pour cette affection, qui, comme beaucoup de maladies chroniques, est négligée alors même que son coût pour la société est certainement majeur.

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