Fumer ou être allergique… Il faut choisir !!!

lundi 11 février 2013 par Dr Cécilia Nocent4671 visites

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Fumer ou être allergique… Il faut choisir !!!

Fumer ou être allergique… Il faut choisir !!!

lundi 11 février 2013, par Dr Cécilia Nocent

Fumer des cigarettes est associé à une haute prévalence de rhinite chronique et une faible prévalence de rhinite allergique chez les hommes. : Eriksson J, Ekerljung L, Sundblad B-M, Lötvall J, Torén K, Rönmark E, Larsson K, Lundbäck B.

Cigarette smoking is associated with high prevalence of chronic rhinitis and low prevalence of allergic rhinitis in men.

dans Allergy 2013 ; 68 : 347–354.

 Contexte :

  • Les effets néfastes du tabagisme sur la santé humaine, en particulier la santé respiratoire, sont vastes et bien documentés.
  • Les connaissances antérieures sur l’effet du tabagisme sur la rhinite et la sensibilisation allergénique sont contradictoires.
  • Les auteurs se sont intéressés à la corrélation entre le tabagisme et la prévalence de l’allergie et de la rhinite chronique chez des adultes en Suède.

 Méthodes :

  • La population étudiée comprend 27 879 personnes issues de trois grandes études randomisées conduites en Suède entre 2006 et 2008.
  • Le même questionnaire postal sur la santé respiratoire a été utilisé dans les 3 études, comprenant des questions sur les maladies respiratoires obstructives, la rhinite, les symptômes respiratoires et les éventuels déterminants de ces pathologies, en particulier le tabagisme.
  • Un échantillon randomisé issu d’une des cohortes a bénéficié d’un examen clinique et de tests cutanés.

 Résultats :

  • Le tabagisme était associé à une prévalence élevée de rhinite chronique chez les hommes et les femmes et une prévalence basse de rhinite allergique chez les hommes.
  • Ces associations étaient dose-dépendantes et persistaient après analyse en régression logistique multiple incluant les différents facteurs confondants.
  • La prévalence de rhinite chronique était basse chez les non fumeurs et élevée chez les gros fumeurs (18.5% vs 34.5%, p<0.001).
  • La prévalence de la sensibilisation aux pneumallergènes communs était basse chez les fumeurs actifs (25.9%, p=0.008) et les ex-fumeurs (28.2%, p=0.022) par rapport aux non- fumeurs (38.5%).

 Conclusions :

  • Les auteurs ont montré que le tabagisme était associé à une haute prévalence de rhinite chronique dans les 2 sexes et à une prévalence faible de rhinite allergique chez les hommes.
  • Ces associations étaient dose-dépendantes et persistaient après ajustement sur les facteurs confondants connus.

Il s’agit d’une étude épidémiologique suédoise s’intéressant à la relation entre tabagisme, sexe, rhinite et sensibilisation allergénique.

Cette étude s’est basée sur les résultats obtenus dans 3 études épidémiologiques réalisées entre 2006 et 2008 en Suède et centrées sur des questionnaires. Le même questionnaire concernant la santé respiratoire était utilisé dans les 3 études. Au total, 27 879 questionnaires ont été analysés. Le statut tabagique, les symptômes respiratoires et de rhinite étaient recueillis. Un petit échantillon de sujets tirés au sort a bénéficié d’un examen clinique et de test cutanés.

Cette étude montre que les fumeurs ont plus de rhinite chronique que les non fumeurs, ont un niveau de sensibilisation allergénique plus bas que les non fumeurs et moins de rhinite allergique que les non fumeurs (uniquement chez les hommes).

Cette étude est intéressante car il semble que le tabagisme « protège » de l’allergie. Les mécanismes inflammatoires induits par le tabagisme doivent modifier les réponses immunitaires et diminuer la réponse Th2 à l’origine de l’allergie. Par contre le tabagisme induit une augmentation de la prévalence de la rhinite chronique.

Il serait intéressant de comprendre comment la fumée de tabac agit au niveau cellulaire pour orienter l’émergence de telle ou telle pathologie. Cela pourrait peut-être constituer une voie thérapeutique pour guérir de l’allergie.

D’un autre côté, on peut se demander si un traitement par immunothérapie spécifique (quelle que soit la voie utilisée) sera aussi efficace chez un non fumeur que chez un fumeur.

Ces études épidémiologiques sont toujours très importantes pour orienter la recherche au niveau cellulaire pour comprendre des phénomènes retrouvés en population générale.

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