Les éosinophiles sont des gros mangeurs fragiles : un régime, et pouf ! ils meurent…

lundi 11 mars 2013 par Dr Stéphane Guez4444 visites

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Les éosinophiles sont des gros mangeurs fragiles : un régime, et pouf ! ils meurent…

Les éosinophiles sont des gros mangeurs fragiles : un régime, et pouf ! ils meurent…

lundi 11 mars 2013, par Dr Stéphane Guez

Une régime d’éviction empirique de 6 aliments induit et maintient une rémission prolongée chez des patients adultes atteint d’oesophagite à éosinophiles : étude prospective sur les causes alimentaires de la maladie. : Alfredo J. Lucendo, Ángel Arias, Jesús González-Cervera, José Luis Yagüe-Compadre, Danila Guagnozzi, Teresa Angueira, Susana Jiménez-Contreras, Sonia González-Castillo, Benito Rodríguez-Domíngez, Livia C. De Rezende, José M. Tenias

dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - March 2013 (Vol. 131, Issue 3, Pages 797-804, DOI : 10.1016/j.jaci.2012.12.664)

 Introduction :

  • Alors qu’un régime d’exclusion empirique de 6 groupes alimentaires qui sont les plus pourvoyeurs d’allergie entrainent une rémission de l’oesophagite à éosinophiles chez les enfants, peu de données sont disponibles sur l’intérêt et l’efficacité de ce régime chez les adultes.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont cherché à évaluer l’efficacité d’un régime d’éviction de 6 aliments dans l’induction et le maintien prolongé de la rémission de l’oesophagite à éosinophiles chez des patients adultes.

 Matériel et Méthode :

  • 67 patients consécutifs adultes ayant une oesophagite à éosinophiles (OE) ont été inclus de façon prospective et traités exclusivement par un régime d’éviction éliminant les céréales, le lait, les œufs, les produits de la mer, les légumes et l’arachide et le soja pendant 6 semaines.
  • Puis une réintroduction a été réalisée de façon séquentielle en réintroduisant tous les aliments exclus, avec ensuite une endoscopie et des biopsies, qui ont été refaites toutes les 6 semaines en cas de réponse positive (réduction du taux des éosinophiles inférieur à 15 par champs).
  • Un aliment a été considéré comme déclenchant l’EO et éliminé du régime en cas d’infiltration pathologique par des éosinophiles (> ou = 15 éosinophiles par champs). -*Les IgEs spécifiques aux aliments ont été dosées et des tests cutanés en prick ont été faits avant l’initiation du régime d’éviction.

 Résultats :

  • 49 (73.1%) des patients ont une réduction significative du taux des éosinophiles (moins de 15 par champs) avant la réintroduction séquentielle des différents aliments du régime.
  • Un antigène alimentaire unique a été identifié chez 35.71% des patients, 2 aliments déclencheurs ont été identifiés chez 30.95% des patients, et enfin 3 ou plus ont été mis en évidence chez 33.3% des patients.
  • Le lait de vache est l’antigène alimentaire le plus fréquent (61.9%), suivi du blé (28.6%), de l’œuf (26.2%) et des légumes (23.8%).
  • Les tests allergiques initiaux ne montrent pas de concordance avec les résultats des tests de réintroduction alimentaire.
  • Tous les patients qui continuent d’éliminer les aliments déclencheurs maintiennent une rémission histologique et clinique de l’OE lors des 3 ans de suivi.

 Conclusion :

  • Un régime d’éviction empirique de 6 groupes d’aliments induit effectivement une rémission de l’EO active de l’adulte, qui se maintient lors d’un suivi de 3 ans avec des régimes spécifiques individuels d’éviction alimentaire limités.

Les auteurs ont étudié l’efficacité d’un régime systématique d’exclusion de 6 catégories d’aliments chez des adultes atteints d’oesophagite à éosinophiles. Il est observé une amélioration dans 73% des cas avec une rémission prolongée en adaptant le régime à 1 ou 2 évictions pour 66% d’entre eux.

Ce travail intéressant aborde une pathologie encore mal connue, l’oesophagite à éosinophiles. Pour les enfants il est prouvé que le régime systématique d’exclusion est tout aussi efficace qu’un régime se basant sur des aliments potentiellement identifiés comme étant des allergènes potentiels.

Chez l’adulte, on observe une amélioration dans la majorité des cas par ce régime strict d’éviction mais avec la nécessité de maintenir l’exclusion de 1 ou 2 aliments dans 66% des cas.

Il est important de noter que ce n’est pas le bilan allergologique classique qui permet d’identifier les aliments à éliminer, mais les manifestations cliniques lors de la réintroduction progressive des aliments avec le contrôle fibroscopique et les biopsies qui permettent d’évaluer l’infiltration par les éosinophiles.

On dispose donc maintenant d’un traitement efficace : reste le plus difficile : penser à cette maladie et en faire le diagnostic.

Au début, cela ressemble à un reflux gastro-oesophagien, avec dyspepsie mais ensuite il peut y avoir une symptomatologie digestive atypique : douleur, diarrhée etc. La fibroscopie est normale sur le plan macroscopique, ce n’est que la biopsie, si on pense à demander la recherche d’éosinophiles, qui permet de porter le diagnostic en retrouvant plus de 15 éosinophiles par champs en microscopie.

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