La vitamine D favoriserait l’allergie alimentaire chez l’enfant ?

jeudi 14 mars 2013 par Dr Cécilia Nocent2572 visites

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La vitamine D favoriserait l’allergie alimentaire chez l’enfant ?

La vitamine D favoriserait l’allergie alimentaire chez l’enfant ?

jeudi 14 mars 2013, par Dr Cécilia Nocent

Dosage de la vitamine D chez la mère et le nouveau né et impact sur le développement d’allergie alimentaire dans une étude de cohorte allemande (LINA). : Weisse K, Winkler S, Hirche F, Herberth G, Hinz D, Bauer M, Röder S, Rolle-Kampczyk U, vonBergen M, Olek S, Sack U, Richter T, Diez U, Borte M, Stangl GI, Lehmann I.

Maternal and newborn vitamin D status and its impact on food allergy development in the German LINA cohort study.

dans Allergy 2013 ; 68 : 220–228.

 Contexte :

  • Le niveau de vitamine D est connu pour être associé au développement de pathologie atopique ; cependant les données actuelles sont sujettes à controverse.
  • Le but de cette étude est de rechercher si les taux de vitamine D chez la mère et au niveau du sang du cordon sont associés au développement d’atopie dans la petite enfance.

 Méthodes :

  • Dans l’étude LINA (Lifestyle and environmental factors and their Influence on Newborn Allergy risk), la 25 (OH) vitamine D était mesurée sur des échantillons sanguins de 378 couples mère-enfant pendant la grossesse et à la naissance.
  • Les informations concernant les manifestations atopiques des enfants durant leur deux premières années de vie étaient obtenues à partir de questionnaires remplis par les parents pendant la grossesse puis annuellement.
  • Les lymphocytes T régulateurs (Treg) étaient détectés sur le sang du cordon par PCR s’intéressant à une région spécifique sur le gène FOXP3.

 Résultats :

  • Le taux médian de vitamine D3 maternel était 22.19 ng/ml (14.40-31.19 ng/ml) ; le taux médian de vitamine D3 au cordon était de 10.95 ng/ml (6.99-17.39 ng/ml).
  • Il existait une corrélation forte entre le taux maternel et le taux au cordon de vitamine D3 avec une distribution saisonnière.
  • La vitamine D3 maternelle et au cordon étaient positivement associées au risque de l’enfant de développer une allergie alimentaire dans les 2 premières années de vie.
  • Un taux maternel élevé de vitamine D3 entraîne un risque important de sensibilisation contre des allergènes alimentaires à l’âge de 2 ans.
  • Le taux de vitamine D3 au cordon était négativement corrélé au nombre de lymphocytes Treg.

 Conclusion :

  • Cette étude démontre qu’un taux élevé de vitamine D pendant la grossesse et à la naissance peut contribuer à augmenter le risque d’allergie alimentaire et va contre l’intérêt de la supplémentation en vitamine D pour protéger des allergies.

Cette étude allemande publiée dans Allergy bouscule certaines connaissances concernant le rôle de la vitamine D chez l’enfant.

Il s’agit d’une étude de grande envergure, découlant de la cohorte LINA qui s’intéresse au taux sanguin de vitamine D3 chez la mère et l’enfant à la naissance et qui cherche s’il existe une corrélation entre ces taux et le développement d’une pathologie atopique dans les deux premières années de vie de l’enfant.

378 couples mère-enfants sont suivis. Le dosage de la vitamine D3 est réalisé pendant la grossesse et sur le sang du cordon et les informations concernant l’atopie sont recueillies par des questionnaires jusqu’à l’âge de 2 ans.

Cette étude montre qu’il existe une relation entre les taux maternel et fœtal de vitamine D3, qu’un taux élevé de vitamine D3 est associé à un risque plus important de développer une allergie alimentaire ou une sensibilisation aux allergènes alimentaires dans les 2 premières années de vie.

Cette étude est très intéressante car jusqu’alors les études avaient plutôt tendance à montrer qu’un taux bas de vitamine D était associé à un risque plus important de développer un asthme. De plus en plus, les femmes reçoivent de la vitamine D pendant la grossesse (et d’ailleurs également en dehors de la grossesse avec une impression de mode concernant le dosage et la supplémentation en vitamine D). Cependant si les résultats de cette étude se confirment, la prescription de vitamine D pourrait être revue à la baisse. Effectivement quelle mère voudra faire courir le risque d’une future allergie alimentaire à son futur enfant ?

Il s’agit donc d’une étude intéressante dont les résultats ont besoin d’être confirmés mais qui doit déjà conduire à la prudence quant à la prescription de supplémentation en vitamine D pendant la grossesse chez des femmes peu carencées (ou pas).

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